Le tintement délicat des verres dans le restaurant, l'écho feutré des conversations mondaines qui se mêlaient au souffle apaisant du jazz, flottant dans l'air tamisé.Chaque pas que je franchissais résonnait dans ma tête comme un compte à rebours, m'éloignant de l'entrée et me rapprochant inévitablement de ma destination. Les serveurs en costumes impeccables m'observaient en silence, inclinant légèrement la tête à mon passage.
C'était étrange de me retrouver ici, dans ce lieu étranger au Japon, avec cette réunion improvisée qui n'avait qu'un seul objectif : conclure une alliance entre le Bonten et moi. Une alliance que je ne ferais jamais. Je suis venue ici pour elle.
Pour la retrouver.
Quand j'entrai dans la salle principale, mon regard balaya rapidement l'endroit. Là, au fond, dans un coin plus retiré, je vis Mikey, entouré de ses hommes. Autour de la table, ils semblaient presque figés, l'atmosphère étant étrangement tendue. Quelque chose clochait. Je m'approchai d'un pas mesuré, prenant soin de garder une expression calme, presque détachée.
Et c'est alors que je la vis.
Elle était là, assise, Chifuyu à ses côtés comme toujours, et le monde s'arrêta un instant.
Y/n. Ma chère et tendre Y/n.
Celle que j'avais cherché, traqué, désespérément désiré. Elle portait une robe d'une élégance rare, qui épousait ses formes avec une délicatesse presque insultante. Ses cheveux, coupés plus courts qu'avant, ajoutaient à son allure un côté sévère, terriblement attirant. Mon cœur se serra, mêlant un soulagement et joie si intense que j'en avais presque le vertige. Toute la colère accumulée après toutes ses années par sa fuite s'est aussitôt évanouie.
Je m'efforçai de sourire en m'approchant, ignorant volontairement le regard méfiant de Mikey et l'expression crispée de Chifuyu. Je ne voyais qu'elle. Le reste n'avait pas d'importance.
— Y/n... murmurais-je en me penchant pour m'agenouiller devant elle, ma voix à peine plus forte qu'un souffle.
Elle leva les yeux vers moi, et je crus y lire un éclat de surprise. Avais-je rêvé ce léger tremblement ? Ce battement de cils trop rapide, comme si elle ne s'attendait pas à me voir ? Peut-être est-elle heureuse de me retrouver, comme moi ?
Un sourire se dessina sur mes lèvres.
— Cela fait si longtemps... murmurai-je doucement, prétextant ignorer qu'elle était ici. Si j'avais su que tu serais ici, je serai venu à l'heure. Désolé de t'avoir fait patienter.
Ma voix se fit plus basse sur les derniers mots, un reproche dissimulé sous une tendresse feinte. Elle me regarda avec une expression indéchiffrable, ses traits figés, comme une statue de marbre. Je détestais la distance qui semblait nous séparer, cette barrière invisible qu'elle avait dressée entre nous.
Mes yeux dérivèrent alors sur Chifuyu, debout à ses côtés, son regard dur fixé sur moi. Un éclair de rage passa dans mes yeux.
Pourquoi était-il encore à ses côtés ? Ça devrait être moi à sa place.
Je me forçai à calmer ma respiration, mais le simple fait de le voir si proche d'elle faisait monter en moi une violence que j'avais cru pouvoir maîtriser.
Après une courte discussion, je pris place à la table, prenant soin de choisir la chaise en face de Y/n, là où je pouvais la voir parfaitement. Son visage n'avait pas changé, mais il y avait une lueur dans ses yeux qui me perturbait.
Une lueur que je ne parvenais pas à identifier.
Mais elle restait magnifique. Plus belle que dans mes souvenirs. Ma gorge se serra. J'avais envie de la toucher, de caresser sa joue, de lui murmurer des mots doux.
VOUS LISEZ
Sous la surface
أدب الهواةDans les ruelles obscures de Tokyo, là où les ombres dansent au rythme du crime, vit y/n. Hantée par des souvenirs douloureux, elle tente désespérément de se reconstruire dans une quête de rédemption. Elle aspire à la clarté d'une vie nouvelle. Ce...