7 - Liens de cruauté

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[pov Chifuyu]

Les oiseaux chantaient avec une insouciance enivrante, mêlant leurs mélodies au doux murmure du vent dans les arbres. Une journée ensoleillée se déployait devant moi, illuminant mon visage marqué par la tristesse et l'incertitude. J'avais onze ans, et le poids du deuil pesait sur mes épaules fragiles.

Après avoir perdu mes parents, j'étais sur le chemin du manoir des Moretti. Le patriarche de cette famille, un ami cher de mon père, avait accepté de me prendre sous son aile. J'espérais trouver un nouveau foyer, une lueur d'espoir au milieu des ténèbres qui me consumaient.

Accompagné d'un guide, un serviteur nommé Van, je me dirigeais vers le bureau du patriarche. Chaque pas que je faisais sur le sol pavé résonnait dans le silence oppressant qui imprégnait l'atmosphère. Une odeur âcre de cigarette flottait dans les airs, mêlée à un soupçon de solitude.

Enfin, nous sommes arrivés devant la porte du bureau, qui s'ouvrit devant moi telle une porte vers l'inconnu. Le serviteur me laissa seul et je m'avançai prudemment, mon cœur battant avec une intensité déconcertante.

Sur le siège imposant en face de moi, une silhouette sombre était assise, dans l'ombre, comme un spectre.

J'observais ses traits durs, son regard perçant, tandis que la lumière du jour jouait avec les nuances de son visage. Son aura était glaciale, à l'image de ce grand manoir.

Tu es le petit avorton de Luis. Tu ne le ressembles pas, déclara-t-il d'une voix grave.

Sa voix était un murmure qui résonnait dans la pièce, un murmure qui révélait une profondeur insoupçonnée.

Ton père était un homme loyal, et c'est un honneur pour moi de t'accueillir.

Je répondis d'une voix timide, tentant de contenir ma peur.

Merci, monsieur Moretti. Je suis reconnaissant de votre générosité.

Un silence pesant s'installa entre nous, remplissant la pièce de tension. Les mots semblaient superflus dans ce lieu où les regards et les gestes en disaient bien plus que les paroles.

Je scrutais le bureau richement décoré, où des documents confidentiels se mêlaient à des photographies familiales. Ce sanctuaire de secrets et de pouvoirs ne laissait aucune place à la faiblesse.

Cependant, malgré la froideur ambiante, je pouvais percevoir une lueur d'empathie dans les yeux du patriarche. Une lueur qui me rappelait la connexion qui existait entre lui et mon père. Je voulais croire que cet homme austère et distant avait en lui un fragment de bienveillance pour moi.

Monsieur Moretti, pourquoi m'avez-vous accueilli ici ? osai-je demander, cherchant désespérément une réponse à ma place dans ce monde obscur.

Je le fixais, attendant fébrilement sa réponse. Les secondes semblaient s'étirer, et chaque battement de cœur résonnait dans mes oreilles comme un tambour frappant une mélodie angoissante.

Ses doigts, impatients ou pensifs, tapaient en rythme régulier sur le bureau, tandis que ses yeux scrutateurs examinaient mon visage avec une intensité presque dérangeante.

Enfin, il prit la parole, sa voix grave et profonde résonnant dans l'atmosphère chargée de tension.

Chifuyu, avec un peu d'entraînement, je pense que tu pourrais faire un excellent garde du corps pour ma fille. Tu devras aussi me raconter tout ce qu'elle fait.

Je fus pris de court par cette proposition inattendue. Mes yeux s'écarquillèrent, cherchant désespérément à comprendre ce que cela signifiait. J'avais du mal à assimiler le fait que ma présence ici pouvait être liée à la protection de son enfant.

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