28 - Silence en étau

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Lors de mon réveil, un mal de tête, tonnerre sourd martelant chaque pensée, m'envahissait comme une tempête. Mes paupières, lourdes comme des rideaux de plomb, s'ouvrirent lentement.

Sanzu, sa silhouette floue, était entrain de me regarder attentivement.

Tu as dormi longtemps, dit-il, sa voix comme un murmure indistinct.

Si je suis dans ce lit, ça veut dire que Milo m'a mise ici ? Et Mikey ?

Me redressant brusquement, je fus assaillie de nouveau par la douleur qui me fit tanguer dans ce monde vacillant. Je sentis alors une main toucher mon épaule. Ma voix s'éleva, tranchante comme une lame :

— Ne me touche pas !

Les souvenirs de la veille se frayaient un chemin à travers le brouillard de mes pensées. La colère s'embrasa dans mes entrailles, alimentée par la frustration et la confusion.

— J-Je suis désolé...

Ses mots se perdirent dans l'écho de ma propre irritation. Mes gestes, tels des automatismes, m'amenèrent à enfiler mes chaussures. Sanzu me suivit comme mon ombre. Ses excuses répétées résonnaient dans l'air, mais mes oreilles étaient sourdes à leur mélodie.

Il ne comprend vraiment rien à rien.

— Je ne recommencerai plus, murmura-t-il, un accord triste dans ses mots.

Sans un mot, je détournai le regard, laissant Sanzu derrière moi. Je n'avais pas le temps pour ses enfantillages.

Dans l'ascenseur, les chiffres défilaient comme des ombres dansantes, ne faisant qu'augmenter mon impatience. Arrivée au rez-de-chaussée, je me précipita pour sortir du bâtiment.

C'est là que je croisa Ran et Kakucho. Kakucho, avait tenter de m'intercepter mais dans ma course effrénée, je l'ignora.

La rue s'étendait devant moi alors que j'arrêtais un taxi précipitamment. Le trajet semblait si longs que j'avais l'impression que le temps se jouait de moi.

Enfin devant l'hôtel de Milo après une dizaine de minutes de route, j'emprunta les escaliers. Chaque marche était une note dissonante dans la symphonie de ma propre anxiété. Arrivée à la porte de la chambre de Milo, elle s'ouvrit brusquement sous la pression de ma main impatiente.

Son regard sur moi, initialement surpris, se mua rapidement en colère. Il s'avança vers moi puis attrapa le col de ma veste.

Qu'est-ce qui t'a pris ? cria-t-il, la rage déformant ses traits familiers. Kidnapper Mikey ?! Tu es devenue folle !

Je fus décontenancée en le voyant autant en colère, toutefois, elle était justifiée.

— Qu'aurais-je dû faire alors ?

— Pas ça en tout cas ! Tu sais pourtant que se précipiter n'apporte rien de bon ! Et si je n'aurais pas répondu à ton appel ?! Tu y as pensée au moins ?

— J'étais prise de cours ! Ça n'aurait pas dû se passer comme ça !

— Tu sais très bien que rien ne se passe comme prévu ! Surtout quand c'est toi !

— Et quoi ? J'aurais dû attendre encore des semaines avant d'agir pour arriver au même point ? C'est du temps perdu !

Pour moi, les jours qui passaient étaient des pétales de rose qui s'étiolaient dans le tourbillon du vent, et je ne pouvais me permettre de les laisser s'envoler.

— Tu te trouves juste des excuses ! Pourquoi tu es autant pressée ?! Ce n'est pas comme si la fin du monde arrivait !

— Tu ne comprendrais rien même si je te l'expliquais !

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