17 - Turbulences

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Après les événements de ce matin, nous sommes rentrés au Bonten. Nos pas résonnaient dans l'enceinte de l'établissement.  C'était l'heure du déjeuner, et mon estomac criait famine.

— J'ai faim... marmonnais-je comme si mon âme quittait mon corps.

— On peut aller manger si tu veux, fit Kakucho.

— Moi aussi j'ai la dalle ! s'incruste Rateomi.

Kakucho lui lança aussitôt un regard sombre. Takeomi leva les bras en signe de reddition, un sourire amusé aux lèvres, et s'éloigna.

— Petit veinard, dit-il en partant.

Kakucho et moi nous dirigeâmes ensuite vers l'ascenseur.

— Si tu veux que l'on mange, faut sortir dehors tu sais.

— Ici, il y a de très bons chefs cuisiniers. Pas besoin de se déplacer.

— Comment ça ? Y'a un resto ici ?

— Ouais. Leurs plats sont délicieux.

Ça ne me dérangeais pas de manger ici mais  l'idée de pouvoir croiser Sanzu ne m'enchanta guère. C'était vraiment un type que je préférais éviter.

L'ascenseur s'arrêta enfin et je me mis à suivre Kakucho à travers les couloirs. Nous arrivons très vite dans ce qui ressemblait à un restaurant. Nous atteignîmes par la suite une table joliment dressée. Les menus furent apportés, et nos commandes passées rapidement.

Alors que nous attendions nos plats, Kakucho engagea la conversation.

— Je suis encore désolé pour ce matin.

Je lui répondis avec une pointe de sarcasme :

— Rien de tel que de commencer sa journée en observant quelqu'un se faire torturer, n'est-ce pas ? Ça réveille vraiment les sens.

Kakucho esquissa un sourire, apparemment amusé par ma réplique.

— Tu as peut-être raison.

— Alors ? Qu'est-ce qu'avait fait cet homme pour mourir de façon aussi pathétique ?

Son regard resta posé sur moi.

— Eh bien... commença-t-il avec une hésitation palpable. Il a vendu des informations de nos activités, de nos membres et pleins d'autres trucs à des personnes.

Je laissai mes doigts effleurer le bord de mon verre.

Savoir que des inconnus possèdent des informations sur eux doivent fortement les agacer. À l'époque, ce genre de situation avait le don de me frustrer quand ça m'arrivait.

L'ignorance est une vulnérabilité.
Le savoir, une arme.

— Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que ces deux individus ne semblent affiliés à aucune organisation alors c'est encore plus dur de trouver des traces d'eux, rajouta Kakucho d'un air agacé.

— Chez moi, ce genre de personne on les surnommaient "les fantômes". C'est comme s'ils n'existaient pas.

— Et leur discrétion montre qu'ils sont doués. Connaître leurs identités devient de plus en plus urgent.

— Je te souhaite bonne chance~

Un serveur nous apporta nos plats.

— Si tu veux nous aider, c'est avec plaisir, dit-il soudainement.

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