Allongée dans mon lit, j'observais le plafond, le silence de la nuit m'enveloppant.Quelques jours s'étaient écoulés depuis ma rencontre avec Milo, et depuis ce moment perturbant, une ombre de malaise s'était installée dans mon cœur.
Je m'efforçais de garder mon calme, de ne pas montrer mon inquiétude, mais la peur persistante que Milo essaie de me recontacter me rongeait.
Izana, de son côté, se comportait étrangement. Toujours aussi aimant et souriant, il avait pourtant des moments où son regard se transformait. Des éclairs de froideur et d'indifférence traversaient ses yeux, contrastant avec son visage affable.
Peut-être était-ce dû à son travail, pensais-je, cherchant à me rassurer.
Dans quelques jours, nous partirions en vacances au ski. Je me convainquais que ces vacances nous feraient du bien et que, à notre retour, tout cela ne serait plus qu'un mauvais souvenir qui s'effacerait vite.
Je l'espérais.
Me redressant, je sortis du lit. Izana était parti border Andrei il y a une trentaine de minutes, et je me demandais pourquoi cela prenait autant de temps.
Voulant savoir la raison de sa longue absence, je marchai silencieusement dans les couloirs du manoir, mes pas résonnant faiblement sur le carrelage.
En arrivant devant la chambre d'Andrei, je poussai la porte doucement et constatai qu'il dormait paisiblement.
Où est Izana ?
Ne le voyant pas, je continuai à avancer dans les couloirs, cherchant à le retrouver. Mes pas me conduisirent finalement à l'aile ouest du manoir, où j'entendis sa voix lointaine.
Il semblait en pleine conversation téléphonique. Intriguée, je m'approchai sans bruit, me cachant derrière un pilier pour écouter.
— Il faut s'occuper de lui le plus vite possible, disait Izana, sa voix grave teintée d'impatience. Il faut le retrouver avant qu'il ne dise quoi que ce soit.
Mon cœur s'accéléra.
À qui faisait-il allusion ?
Izana semblait vraiment sur les nerfs, ce qui m'indiquait que la situation était grave.
— Si ma femme apprend la vérité, continua-t-il, il y aura un bain de sang.
Un frisson glacé parcourut mon échine. Mon esprit s'emballait, cherchant à comprendre les implications de ses paroles.
Avant qu'Izana ne puisse terminer son appel, je retournai précipitamment dans notre chambre, veillant à ne pas faire de bruit. Je me glissai sous les draps et feignis de dormir, mon esprit tourbillonnant de questions sans réponses.
Quelques minutes plus tard, j'entendis la porte s'ouvrir doucement. Izana entra dans la chambre, ses pas feutrés trahissant sa présence. Il s'approcha de moi et, croyant que je dormais, murmura doucement :
— Tu dors déjà, mon amour ?
Je gardai les yeux fermés, mon souffle régulier pour maintenir l'illusion. Il s'installa à côté de moi, sa main caressant tendrement mes cheveux.
— Fais de beaux rêves, je t'aime, murmura-t-il avant de me prendre dans ses bras.
Je ressentis un malaise profond, comme si son étreinte était une prison douce mais oppressante. Je gardai le silence, supportant cette proximité étouffante jusqu'à ce que, épuisée par mes émotions, je finisse par sombrer dans un sommeil agité.
Le lendemain, je me réveillai en paraissant le plus naturel possible. Je me levai et me dirigeai vers le salon, espérant réussir à garder mon trouble enfouie.
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Sous la surface
Hayran KurguDans les ruelles obscures de Tokyo, là où les ombres dansent au rythme du crime, vit y/n. Hantée par des souvenirs douloureux, elle tente désespérément de se reconstruire dans une quête de rédemption. Elle aspire à la clarté d'une vie nouvelle. Ce...