19 - L'instant de la fin

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Le chemin de retour jusqu'à chez moi était parsemé de réflexions tourbillonnantes, chacune d'entre elles s'entrelaçant comme les fils d'une toile complexe.

Les mots de cette femme au bar résonnaient encore dans ma tête, et je sentais que quelque chose était étrange.

Lorsque je fus enfin devant ma porte, l'épuisement commença à me gagner, mais j'entendis une voix. C'était Chifuyu, et il semblait avoir une conversation téléphonique animée.

Je me glissa furtivement derrière la porte d'entrée pour essayer d'entendre sa conversation.

Ne t'inquiète pas, tout va bien...

Je ne pouvais pas distinguer les paroles de son interlocuteur, mais les mots de Chifuyu était chargée d'une inquiétude que je n'avais jamais entendue dans sa voix.

Je fais de mon mieux...

C'était comme s'il portait un fardeau dont il ne voulait pas me parler.

Je vais faire mon possible...

Me sentant mal à l'aise d'écouter sa conversation comme une fouineuse, j'ouvris la porte.

À ma vue, Chifuyu raccrocha immédiatement après avoir marmonné quelque chose. Il me salua avec un sourire attendri.

Tu en as mis du temps pour rentrer.

Je retirai mes chaussures et m'avançai vers lui, m'affalant sur le canapé.

Bien que son changement d'humeur m'avait surprise, je ne devais pas le laisser transparaître.

Je posai ma tête contre son épaule, me laissant envahir par la douceur de sa présence.

Désolée, ça a pris plus de temps que prévu, marmonnai-je.

Chifuyu passa sa main dans mes cheveux, un geste apaisant qui me fit soupirer de soulagement.

Alors, qu'est-ce que tu as fait ? me demande-t-il d'une voix calme.

Je pris une profonde inspiration, essayant de trouver les mots pour expliquer les événements de la soirée.

J'ai juste accompagné un membre du Bonten pour interroger une femme. Ils cherchent des informations sur deux hommes.

Chifuyu se crispa légèrement à l'entente de ces mots.

Y/n, je t'ai déjà dit que tu devrais t'éloigner d'eux. Ils peuvent nous apporter des problèmes.

Je me redressai pour le regarder, plongeant mes yeux dans les siens.

Tu peux me faire confiance, et je ne m'implique pas autant que tu l'imagines. Je ne veux pas non plus être mêlé à leurs problèmes.

Son regard reflétait une angoisse profonde, et il soupira.

Je te fais confiance, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour toi. Tu t'exposes au danger en étant avec eux.

Je me blottis davantage contre lui, cherchant la chaleur de sa présence pour me réconforter.

Tu ne peux pas leurs faire confiance, rajoute-t-il.

— Je n'ai pas confiance en eux. La seule personne en qui j'ai confiance, c'est toi.

Il sourit faiblement, sa main trouvant la mienne pour la serrer doucement.

Tu as vraiment le don de me faire stresser... marmonne-t-il faiblement.

Il inclina la tête, acceptant finalement ma détermination.

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