We Are falling In LOVE [J.Jk]

Chapitre 8

[PDV JungKook]

Ma main se déplace instinctivement vers la couverture soigneusement posée sur Eunhae, qui repose sur le canapé. Je la remonte délicatement pour couvrir ses épaules, mes doigts effleurant légèrement son bras. Une légère appréhension me traverse, craignant de la réveiller de son précieux sommeil. Pourtant, lorsque mes yeux se portent sur son visage, je découvre qu'elle est déjà éveillée, ses prunelles me fixant avec intensité.

Elle se redresse aussitôt pour s'asseoir en tailleur sur le sofa, et je m'installe en face d'elle, prenant place sur la table basse derrière moi. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que je lui adresse un salut chaleureux.

— Salut, je lui dis, essayant de briser la glace, tu as bien dormi ?

Je cherche à déceler une once d'émotion dans sa réponse, espérant secrètement que le rendez-vous avec l'hypnotiseur ait porté ses fruits.

Eunhae acquiesce, affirmant avoir passé une nuit plutôt paisible. Pourtant, son visage semble marqué par une certaine neutralité, dépourvu d'émotion. Ma curiosité m'envahit alors et je lui demande si elle a fait de nouveaux cauchemars, espérant détecter un changement après la séance d'hypnose.

— Non, aucun rêve, me répond-elle d'une voix calme, ses yeux vides plongés dans les miens.

Cette réponse me laisse perplexe, et je me demande si la séance a vraiment eu l'effet escompté sur ses tourments nocturnes.

Nous nous retrouvons alors dans un silence pesant, nos regards se croisant mais nos esprits semblant errer dans des sphères différentes. Son visage semble dépourvu d'émotions, comme si un voile opaque avait occulté ses sentiments, laissant son regard vide tel un trou noir absorbant toute lumière.

Inquiet, je tente de briser ce silence oppressant en lui adressant une question, espérant susciter une réaction de sa part.

— Tu vas bien ? je lui demande, scrutant son visage à la recherche de la moindre expression, mais en vain.

Pas de réponse. Elle semble perdue dans ses pensées, son esprit voguant vers des contrées lointaines et inaccessibles. Me relevant face à elle, je cherche à capter son attention, mais son regard reste figé dans le vide de la pièce, comme hypnotisé par quelque force invisible.

Agitant ma main devant ses yeux, je tente de la ramener à la réalité, mais aucune réaction ne se fait sentir. Un léger frisson parcourt mon échine alors que l'inquiétude grandit en moi.

— Eunhae, je lui dis, d'une voix plus ferme, tentant de la secouer doucement en claquant des doigts sous ses yeux, dans l'espoir de la ramener à la conscience.

Finalement, après un moment qui me semble interminable, elle revient à ses esprits, ses prunelles reprenant vie alors qu'elle se reconnecte avec le monde qui l'entoure.

— Oui qu'est ce qu'il y a ? me demande-t-elle.

— Il faut que tu ailles te préparer, tu commences ta première journée de travail.

Je la regarde partir vers sa chambre, ses pas résonnant comme un écho sourd dans l'appartement, une lourdeur pesant sur mes épaules. Sa réaction me laisse perplexe, un sentiment étrange m'envahit alors que je contemple son départ sans un mot.

D'abord surpris par sa réponse, je me demande pourquoi elle semble si distante, comme si une barrière invisible s'était dressée entre nous. Son comportement, d'ordinaire empreint de chaleur et de vivacité, semble désormais teinté de froideur et de détachement.

Une inquiétude sourde commence à s'insinuer en moi, prenant racine dans mon esprit tourmenté. Ses cauchemars l'ont-ils profondément affectée, laissant des séquelles invisibles mais bien réelles sur son être ? Ou est-ce autre chose qui la tourmente, enfoui dans les tréfonds de son âme, loin des regards indiscrets ?