— Je m'appelle Annie Colins. Mon vrai nom est Hei-ran Kim. Je suis coréenne. A l'âge de 8 ans j'ai fui la Corée pendant la guerre en 1950. Ma famille et moi avons changé de nom quand nous sommes arrivés à Paris. J'ai dû apprendre la langue française, qui m'a donné beaucoup de fil à retordre. Mais j'y suis parvenue. Je me suis fait des amis, beaucoup d'ailleurs et j'ai commencé à apprécier ce pays au mien. Malheureusement, 10 ans plus tard, nous sommes repartis dans mon pays natal. Mes parents m'ont trouvé un homme de bonne famille et je me suis mariée à l'âge de 18 ans. Je suis tombée enceinte et j'ai donné la vie à un merveilleux enfant, le père de JungKook. Quand mon fils à quitter la maison familiale lorsqu'il a atteint l'âge de 20 ans, mon mari est décédé d'une crise cardiaque. Je n'ai pas supporté vivre seule dans cette maison dans laquelle je vivais le parfait amour. Alors je suis retournée en France, retrouver mon ancienne vie. Plus tard, j'ai appris que mon fils s'était marié et qu'il était père à présent. J'étais si heureuse d'être grand-mère. Mais il y avait de la distance. J'ai fait beaucoup d'allers-retours pour les voir. Quand je berçais JungKook dans mes bras, je regardais le ciel et je savais que son grand-père le voyait par-dessus le nuage sur lequel il reposait. Et puis il a grandi, tellement vite. Et puis place à la célébrité. Tu sais c'est compliqué pour moi de le voir régulièrement. Je ne l'ai pas vu depuis l'âge de 15 ans, avant ses débuts. Nous nous envoyons seulement des messages. Je pense que je t'ai tout raconté. Dit-moi pourquoi pleures-tu ? me demande-t-elle.
J'essuie les quelques larmes qui ont ruisselé silencieusement sur mes joues. Après une profonde inspiration, je commence mon monologue sur l'histoire que j'ai vécu en terminant par la partie qui m'attriste.
— Et puis j'ai commencé à recevoir des menaces. J'ai pris peur. Je suis partie de Corée et suis retournée en France sans en parler à personne. Je lui ai laissé une lettre d'adieu. Ça a été très douloureux pour moi, j'espère sincèrement qu'il va bien. Depuis, j'ai réussi à me relever. Je garde des souvenirs de lui dans ma mémoire. Mais il m'arrive de culpabiliser. J'ai peur de l'avoir blessé et qu'il ne comprenne pas la souffrance que j'ai ressenti. Je l'aime tellement...
— Écoute moi avec attention Eunhae. Le soleil, les arcs en ciel, ce n'est pas le monde. Il y a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves. La vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n'importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, ce n'est pas d'être un bon cogneur qui compte, l'important c'est de se faire cogner et d'aller quand même de l'avant, c'est de pouvoir encaisser sans jamais flancher. C'est comme ça qu'on gagne. Si tu es sûre de ce que tu veux, il faut tout essayer pour l'obtenir mais accepter qu'il y ait de la casse. L'amour, c'est rester même si les temps sont compliqués, c'est passer par ces moments difficiles pour en sortir plus fort ensemble. Eunhae, je pense que dans cette histoire, c'est toi que tu fais souffrir.
Après avoir écouté les paroles profondes et pleines de sagesse de Mme Colins, je reste un instant silencieuse, absorbant chaque mot avec attention. Mes larmes se dissipent lentement, remplacées par une expression empreinte de réflexion et de compréhension. Ses mots me vont directement au cœur.
Je baisse les yeux un moment, laissant les paroles de Mme Colins résonner en moi. Je me remémore les moments difficiles que j'ai traversés, les choix que j'ai fait et les conséquences qui en ont découlé. Une vague de réalisation m'envahit alors que je prends conscience de la vérité dans les paroles de la vieille femme.
Une détermination tranquille émerge en moi alors que je me redresse et rencontre le regard bienveillant de Mme Colin. Je lui adresse un sourire reconnaissant, acceptant silencieusement la leçon précieuse qu'elle vient de m'offrir.
Sans un mot, je serre doucement la main d'Annie, exprimant ainsi ma gratitude pour cette conversation profonde qui a illuminé mon chemin et m'offre une nouvelle perspective sur la vie et sur moi-même.
***
— A bientôt Mme Colins et encore merci pour tous vos conseils.
— Avec plaisir ma petite Eunhae. Nous nous retrouverons bientôt.
Je la prends dans mes bras et l'embrasse avant de prendre le chemin du retour en direction de mon appartement.
Sur le trajet de retour vers mon appartement, les paroles de Mme Colins résonnent continuellement dans mon esprit. Alors que je parcours les rues familières de la ville, je me perds dans mes pensées, réfléchissant à tout ce qui a été dit.
Une série de souvenirs émerge alors dans ma tête, des moments partagés avec JungKook en Corée, des conversations profondes, des moments intimes et des sourires échangés. Je me rappelle les instants où je me sentais vivante en sa compagnie, où chaque moment passé ensemble semblait remplir mon cœur d'une joie inexprimable.
Une douleur sourde envahit mon être alors que je réalise l'impact de mes choix. Je me rends compte que je n'aurais jamais dû partir et laisser JungKook. J'aurais dû affronter les tempêtes à ses côtés comme Mme Colins l'avait si sagement souligné.
Un profond sentiment de regret s'empare de moi. J'aurai dû me battre pour notre amour, même lorsque les obstacles semblaient insurmontables. Mais maintenant, c'est trop tard. JungKook est loin et je ne peux que regretter les opportunités perdues et les sentiments nos exprimés.
Alors que j'arrive devant mon appartement, je sens les larmes monter à mes yeux. Je me promets de ne plus fuir les défis de la vie, de ne plus laisser la peur dicter mes choix. Je sais maintenant que le véritable amour demande courage et résilience et je suis déterminée à ne plus jamais laisser filer une chance vers le bonheur.
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We Are falling In LOVE [J.Jk]
RomanceDans une vie marquée par les épreuves, Eunhae, 21 ans, découvre un nouveau souffle d'espoir en rencontrant son idole, Jungkook, membre du célèbre groupe BTS. Ce qui commence comme une simple amitié évolue rapidement en un amour passionné, mais leur...