Chapitre 4

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La nuit est courte, agitée par l'excitation mêlée à une pointe d'anxiété. Je rassemble toutes mes affaires pour ce voyage impromptu, un défi en soi. Dans ma chambre, éclairée par la faible lueur de ma lampe de bureau, des piles de vêtements soigneusement pliés et des objets divers remplissent mon lit et le sol autour de moi. Choisir quoi emporter est difficile, sachant que je dois me contenter du strict nécessaire.

Le poids de l'incertitude s'installe dans mes pensées alors que je finalise ma préparation. Quitter mon pays pour la Corée du Sud, même temporairement, est quelque chose qui m'intimide. Je me demande comment je vais m'adapter à un nouvel environnement, une nouvelle culture, et surtout, comment je vais faire face à l'inconnu sans les repères familiers de chez moi.

Le téléphone dans ma main semble peser plus lourd que jamais alors que je compose le numéro de mes parents. Chaque tonalité résonne comme un battement de cœur dans ma poitrine. Quand enfin ils décrochent, un mélange de soulagement et d'appréhension me submerge. Ma voix, habituellement pleine de vivacité, trahit désormais la tristesse qui emplit mon cœur.

— Bonjour Maman..., ma voix est à peine plus qu'un murmure, porteur de tristesse et de résignation.

Je peux presque sentir sa propre tristesse à travers la ligne, comme si la distance entre nous n'a fait que rendre nos émotions plus palpables.

— Pourquoi cette voix Eunhae ? demande-t-elle, sa propre voix empreinte de préoccupation et de chagrin.

Je prends une profonde inspiration, essayant de rassembler le courage nécessaire pour expliquer les événements qui ont conduit à ma décision.

— Maman, je pars demain vivre en Corée.

Sa réponse ne tarde pas, mais elle est empreinte de tristesse et de perplexité.

— Eunhae pourquoi si soudainement ? ses mots sont chargés d'une douleur que je peux presque toucher à travers le téléphone.

— Je viens de me faire expulser de mon appart pour un retard de paiement, dis-je, la vérité crue de mes mots semble résonner dans l'espace entre nous.

— Ma puce, commence-t-elle, la douleur évidente dans chaque syllabe, on peut te l'avancer ce mois de loyer. Tu n'as pas à partir.

— Non maman, l'interromps-je doucement, vous avez assez de dettes. Et puis je ne serais pas seule, il y a mon frère et quelqu'un de son entourage m'a proposé son aide.

Il y a un silence lourd entre nous, chargé de toutes les émotions que nous ne pouvons pas exprimer par les mots seuls.

— Finalement, c'est ta décision, finit-elle par dire, sa voix brisée par la résignation, je vois bien que mon avis ne changera pas ton choix.

Je sens mon cœur se serrer à ses mots, réalisant l'ampleur de la douleur que j'apporte à ma mère.

— Je suis désolée, Maman, dis-je doucement, mes propres larmes menaçant de rompre mon contrôle, de te laisser, toi et Papa. J'ai prévenu Min-ji de mon départ, elle veillera sur vous. Et je ne dis pas adieu, nous nous appellerons souvent, d'accord ? Le téléphone sera notre lien, notre pont sur l'océan qui nous sépare.

Une pause pesante suit mes paroles, laissant dans l'air une multitude d'émotions non dites, mais partagées entre nous deux.

— Je voulais vous demander quelque chose, Maman, Papa..., ma voix tremble légèrement, portant le poids de la requête que je vais faire.

— Oui, ma chérie, que se passe-t-il ? la voix rassurante de ma mère m'encourage à continuer.

— Est-ce que vous pourriez venir chez moi pour récupérer mes affaires et mes meubles ? Mon départ est si soudain que je ne peux pas m'en occuper moi-même. J'ai payé un camion de déménagement avec le reste de mes économies. Je leur ai dit que vous alliez les contacter pour fixer une date. Je donnerai ma clé au voisin et je le préviendrai de votre venue.

We Are falling In LOVE [J.Jk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant