Chapitre 12

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Le soleil tapait déjà lorsque, enfin, Renkotsu, Suikotsu et Shôkotsu pénétrèrent le domaine du manoir. L'érudit préféra avancer avec prudence, craignant la colère de leur leader, car il ne faisait aucun doute que Bankotsu avait remarqué l'absence de sa petite sœur. Il ne s'était pas trompé.

A peine arrivèrent-ils en face de la porte que Bankotsu leur tomba brutalement dessus, ayant traversé une fenêtre pour les rejoindre plus vite. Le jeune leader adressa d'abord un regard courroucé à Renkotsu, avant d'abandonner sa hallebarde sur le palier pour se jeter sur Shôkotsu, la serrant dans ses bras avec une force déconcertante.

- Désolé, Aniki... murmura-t-elle en pleurant presque. Je voulais aider Suikotsu...

- Peu m'importe, rétorqua-t-il sèchement.

Shôkotsu se crispa. Voilà que son frère lui en voulait, maintenant... Elle avait tout gagné. Mais au moins, Suikotsu allait bien, et elle tendait à croire que c'était un peu grâce à elle. Bankotsu s'écarta finalement de sa sœur, et observa tour à tour Renkotsu et Suikotsu, avant de déclarer tout en récupérant sa hallebarde :

- Suivez-moi. Nous n'attendions plus que vous.

Les trois concernés se regardèrent avec un léger étonnement. Bankotsu laissa Suikotsu et Shôkotsu passer en premier, leur indiquant où ils devaient aller, avant de bloquer le passage à Renkotsu. Ce dernier se raidit, et serra les poings, inquiet pour sa vie.

- O-Aniki... murmura-t-il en plissant les yeux. Je n'ai agis que pour le bien de Shôkotsu.

- Je suis le seul à pouvoir en juger, répondit Bankotsu en empoignant fermement le manche de sa hallebarde. Tu aurais dû venir me voir, au lieu de t'en aller sans ma permission. J'espère que tu as bien compris, car tu n'auras pas de seconde chance.

Renkotsu resta d'abord silencieux. Il serra sa gourde pour empêcher ses réelles émotions de prendre le pas, et il cacha ainsi la colère noire qui bouillait en lui. Il commençait à en avoir assez de Bankotsu et de ses menaces omniprésentes, mais pour le moment il n'avait d'autres choix que de continuer à le suivre.

- J'ai compris, cracha-t-il finalement.

- Je sais que tu es rusé, siffla Bankotsu avec un sourire en coin. Mais prend garde à toi.

L'érudit manqua de pester contre son leader, mais se retint de justesse. Bankotsu ne laissa alors plus rien paraître de la remontrance qu'il venait de lui faire, et vint amicalement lui tapoter le dos, en lui disant qu'il était temps de rejoindre les autres.

La Bande des Sept fut réunie dehors, à l'arrière du manoir, comme à leur habitude. Ils étaient tous là, sans exception, et parlèrent de ce chacun avait vécu en l'absence des autres. Lorsque Suikotsu commença à parler, Bankotsu fit preuve d'une attention toute particulière, sans cesser de mâchonner le brin d'herbe qu'il avait arraché un peu plus tôt.

- J'ai rencontré un élément perturbateur en Chine, expliqua Suikotsu en serrant la mâchoire de colère. Mais je pense que Renkotsu avait raison ; il y a bien un sceau d'Athéna là-bas.

- Comment peux-tu en être sûr ? demanda innocemment Jakotsu.

- Il y avait un jeune Chevalier, répondit Shôkotsu de sa voix de cristal. Shiryû du Dragon.

- Et un vieillard, ajouta Suikotsu.

- Un jeune et un vieux... marmonna Bankotsu en levant les yeux vers le ciel. Et vous appelez ça un « élément perturbateur » ?

- Aniki, ne te méprend pas... murmura la jeune fille. Le vieil homme était un Chevalier d'Or.

Chacun exprima une grande stupeur en entendant cela.

Les Chroniques de la Guerre Sainte (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant