Chapitre 19

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Shiryû attendait dans l'antichambre du Grand Pope, debout et silencieux. C'était en prison qu'il s'était réveillé, à peine quelques jours plus tôt. Et aujourd'hui, il patientait ici son jugement. Il saurait alors quelle sentence on lui réservait ; soit il serait banni, soit exécuté, soit on lui pardonnerait ses agissements. Mais puisqu'il s'en était prit à un Chevalier d'Argent, il avait peu de chance de pouvoir conserver son titre de Chevalier Sacré.

- Ah, tu es bien là...

En reconnaissant cette voix familière, le Dragon tourna la tête, constatant qu'il ne s'était pas trompé. Seiya, le Chevalier de Bronze de Pégase, venait d'entrer dans l'antichambre, avec une légère hésitation.

- On m'a raconté ce qui s'est passé... s'avança Pégase. Est-ce que c'est vrai ?

- Tout dépend de ce que l'on t'a dit, répondit le Dragon en haussant les épaules.

- Paraît-il que tu as attaqué un Chevalier d'Argent, se moqua Seiya. Rassure-moi... Ce ne sont que des racontars ?

- Non. C'est la vérité.

Seiya parut pâlir à vu d'œil en entendant cela. Ces deux Chevaliers de Bronze se connaissaient bien ; ils avaient tous les deux été élevés grâce aux fonds de la Fondation Graad, créée par Mitsumasa Kido afin de protéger Athéna, d'une certaine manière... Leur déesse, bien que née au pied de la statue, avait grandi comme une simple humaine, sous la tutelle de Monsieur Kido. Et ce dernier avait envoyé une centaine d'enfant aux quatre coins du monde afin de suivre un entraînement spécial pour devenir Chevaliers. Seiya et Shiryû y avaient tous deux survécu, et ils n'étaient pas les seuls. La plupart des Chevaliers de Bronze de leur génération avaient obtenu leur Armure grâce à cela.

- Peu importe quelle sera ma sentence, murmura Shiryû. Où qu'elle soit, je la retrouverais, et cette fois-ci, je la tuerais.

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? soupira Seiya sans rien saisir.

- Cette jeune femme de la Bande des Sept... fulmina le Dragon en serrant le poing. Elle a blessé Shunreï. Elle aurait pu la tuer. Elle est dangereuse.

- Je comprends tout à fait ton point de vue... Mais n'est-ce pas un peu radical de te retourner contre ton propre camp ?

- J'écarterais tous les obstacles de mon chemin. Il n'y a qu'en tuant ces revenants que le monde pourra connaître la paix.

Shiryû n'avait pas tort, d'une certaine manière, mais Seiya n'arrivait pas vraiment à reconnaître son ami à travers ses paroles. Il était comme obnubilé par cette quête de vengeance, et Seiya devient bien reconnaître s'inquiéter quelque peu pour son frère d'arme.

- Je dois m'échapper, décida finalement Shiryû.

- Quoi ? Non ! Tu ne ferais qu'aggraver ton cas !

- Il est hors de question que je continus d'attendre ici alors que, quelque part, cette maudite Bande des Sept se promène dans la nature, prêt à tuer toutes les âmes innocentes qu'ils pourraient croiser ! Et cette fille... Cette fille doit le payer plus que les autres !

- Ce que tu dis n'a pas de sens... Tu devrais y réfléchir à deux fois...

- Non, je n'ai que trop perdu de temps. Seiya, mon ami, je dois le savoir ; m'aideras-tu ?

Pégase fronça les sourcils, hésitant. Bien sûr qu'il aimerait aider son ami pour lui éviter toute sentence, mais si justement il lui venait en aide maintenant, ils risquaient gros tous les deux !

- Si tu pars, je ne dirais rien... soupira amèrement Seiya.

- Merci, Seiya.

Shiryû serra les épaules de son frère d'arme avec une force presque réconfortante, avant de commencer à partir.

- Attend, Shiryû ! Si tu pars maintenant, tu ne pourras jamais vaincre la Bande des Sept.

- Je le sais... murmura le Dragon. Mon bouclier est incapable de rivaliser contre eux.

- Ecoute ce que je vais te dire. Le Grand Pope a confié aux Chevaliers d'Or les Armes de l'Armure de ton maître, celle de la Balance. Mais j'ai entendu qu'il en restait quand même.

- Une pour le Vieux Maître, et une qui n'aurait été d'aucune utilité pour le Chevalier du Sagittaire... souffla Shiryû avec un sourire victorieux. Celle destinée au Chevalier des Gémeaux m'avait été remise, mais on me l'a reprise.

Seiya vit une certaine lueur briller dans le regard de Shiryû, une lueur qui lui fit regretter de lui avoir confié ces informations. Le Dragon s'élança alors, et disparu, avec son ardent désir de vengeance. Pégase soupira longuement, se demandant encore s'il avait bien agit, avant de sortir de l'antichambre. Il déambula un peu, en se disant finalement qu'il ferait mieux de rejoindre Marine, son maître, qu'il supposa à tort être de retour avec les autres Chevaliers d'Argent, sans avoir aucune idée de ce qui l'attendait vraiment à l'avenir.  

  

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Les Chroniques de la Guerre Sainte (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant