Chapitre 21

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Renkotsu et Shôkotsu avaient passé plusieurs jours seuls, loin de la compagnie des autres membres de la Bande des Sept. D'abord, Shôkotsu avait exprimé beaucoup d'inquiétude vis-à-vis de leurs frères mercenaires, mais elle s'était finalement résignée à suivre Renkotsu sans faire la moindre histoire. Elle espérait seulement que le conflit se soit déroulé sans la moindre perte, mais elle en doutait tout de même fortement.

- Renkotsu, je n'en peux plus... soupira-t-elle en s'arrêtant. Je n'arriverais pas à aller plus loin.

L'érudit s'immobilisa en entendant le son de sa voix toute affaiblie. Ils avaient marché tous les jours, en ne s'accordant que quelques rares pauses nocturnes. Et la pauvre Shôkotsu commençait à en pâtir. Lui, pourtant, était toujours au maximum de ses capacités physiques. Tout cela avait probablement un lien avec ses souffrances régulières... De crainte de la voir s'effondrer devant lui, Renkotsu décida qu'ils s'arrêteraient à la prochaine occasion.

- Ce n'est pas le moment, répondit-il simplement. Nous devons continuer.

- Renkotsu, je suis épuisée !

- Et moi profondément agacé par tes jérémiades.

Son ton était sec. Shôkotsu comprit qu'elle ne devait pas insister, et lui obéir. Après tout, lui aussi était un membre respecté et écouté au sein de la Bande des Sept... Il n'y avait pas que Bankotsu. Mais la jeune fille n'arrivait pas à appeler Renkotsu « Aniki ». Jakotsu le faisait parfois, lorsque Bankotsu n'était pas là... Shôkotsu n'avait jamais pu s'y résoudre.

Ils quittèrent ainsi la forêt qu'ils avaient dû traverser, se retrouvant à découvert dans un large champ aux hautes herbes. Renkotsu s'arrêta un instant, balayant les lieux de son regard, avant d'apercevoir une cabane, située sur la cime d'un arbre, pas très loin de leur position.

- Par ici, déclara-t-il en avançant.

Shôkotsu, qui avait suivi son regard, avait bien vu la cabane de bois, là-haut, et pria silencieusement pour qu'elle soit déserte. Lorsqu'ils furent au pied de l'arbre, Renkotsu constata qu'il n'y avait pas d'échelle, et donc que la cabane n'était pas facile d'accès. Mais ce n'était pas un problème, ni pour lui ni pour la jeune fille. Il grimpa le premier, avec une agilité déconcertante, et pénétra l'intérieur de l'abri. Il n'y avait personne, seulement un bazar débordant. Des livres déchirés, des bibelots cassés, et un vieux matelas abîmé. Une odeur désagréable lui parvenait au nez, mais ils sauraient faire avec. Shôkotsu ne tarda pas à venir à son tour, et constata la même chose que lui.

- Au moins, nous serons tranquilles... murmura-t-elle en tâtant le matelas avec méfiance.

Renkotsu ne répondit pas, allant jusqu'à la fenêtre, qui n'était qu'une simple ouverture donnant vu sur le champ. Il n'y avait que par là que les rayons du soleil pouvaient passer, donnant à la cabane un petit aspect sombre qui ne lui déplaisait pas.

- Le matelas est abîmé, mais il reste confortable... soupira Shôkotsu en s'asseyant dessus. Dommage qu'il sente si mauvais...

- Personne n'est venu ici depuis un moment, déclara Renkotsu en se tournant vers elle.

En se retournant de la sorte, Renkotsu remarqua la présence d'une malle, en bien moins mauvais état que tous les autres objets. Il s'y dirigea, et l'ouvrit, sous le regard étonné de Shôkotsu, qui se hissa légèrement pour mieux voir.

- Peut-être que quelqu'un est venu ici récemment, tout compte fait... marmonna l'érudit. Cet endroit sert sans doute d'entrepôt.

- Est-ce que ce sont des morceaux des tissus ? demanda Shôkotsu en se levant brusquement.

Les Chroniques de la Guerre Sainte (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant