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– Domingo ?

– Nan.

– Etoiles ?

– Nan.

Elian soupira à l'autre bout du fil.

– Ana ?

– Nan !

Maxime jeta rageusement une chaussette dans le tambour de la machine à laver. Il venait tout juste de rentrer chez lui après une journée franchement passable, sans que les problèmes n'arrivent à attendre sur le pas de sa porte.

D'abord il était arrivé en retard à Webedia, et en plus ils devaient faire face à un problème qui leur plantait à tous une épine dans le pied. Ensuite tout le monde avait commencé à se barrer dans son coin à cause d'une ambiance délétère sortie de nul part, que Maxime ne savait pas gérer sans se ronger les ongles jusqu'au sang. Puis avec Ben, ils avaient retrouvé Elian sur le toit de Webedia et l'avaient convaincu de revenir, même si l'expression ennuyée sur son visage était on ne peut plus limpide. Maxime avait dû partir sans qu'ils n'avancent dans leur quête, pour une fois de plus arriver en retard à un rendez-vous médical que le trafic routier avait fini par lui faire manquer, lui laissant pour seul remontant un report dans quelques longues semaines.

Puis Maxime était rentré. En laissant de côté d'autres tâches à faire, genre les courses, genre aller à la boulangerie, genre récupérer un colis. Son frigo était vide. Mais il était dix-sept heures, il faisait déjà nuit dehors, et l'effervescence palpable des heures de pointe l'avait trainé chez lui. Il était déjà épuisé, il ne voulait pas s'infliger plus.

Alors il jetait son linge sale dans sa machine à laver, avec Elian au téléphone. Leur conversation n'avait pas le naturel des autres jours, ils étaient tous les deux loin de vouloir comprendre l'autre et pour couronner le tout, Maxime se tordait entre culpabilité et paroles trop spontanées qu'Elian esquivait avec toute l'indulgence dont il pouvait se parer. Il y avait déjà eu des jours comme ça, en dix ans d'amitié. Des jours sans saveur, des jours où l'honnêteté se rangeait du mauvais côté, où un rien pouvait les dresser l'un contre l'autre.

Souvent c'était parce que Maxime ne voulait pas parler. Il fuyait les détails dérangeants, jusqu'à ce qu'ils troublent sa quiétude avec Elian. Puis il esquivait le conflit, tout court. Et à la fin, Maxime finissait toujours par s'en vouloir quand Elian le prenait dans ses bras.

Il n'était pas toujours facile à vivre au quotidien. Mais que Maxime le sache n'estompait en rien l'hégémonie de ses humeurs impulsives.

– Mais tu veux inviter qui alors ? Elian s'échauffa à l'autre bout du fil. On t'a donné plein d'idées, tu veux quoi de plus ? Tu veux qu'on invite Di Caprio ou quoi ?

– Mais je sais pas faites un effort ! Maxime crispa sa main sur un de ses pulls. Y a Grim qui a proposé d'inviter Norman, vous vous foutez de ma gueule ?!

– Maxime on sait pas ce que tu veux ! On fait de notre mieux pour comprendre ce que tu veux mais tu nous aides pas, t'es chiant c'est un truc de fou !

– C'est vous qui êtes chiants, vous m'aidez pas !

Il jeta une serviette dans le tambour de la machine, cette fois. Une mauvaise adrénaline le faisait trembler, à genoux sur le plancher de la cuisine.

Il n'avait aucune arme si ce n'était sa fierté. Il se demandait juste lequel des deux allait raccrocher au nez de l'autre en premier.

– Vous savez très bien que j'veux que cette saison soit parfaite, il reprit sur un ton moins hargneux, bien que toujours hostile. J'veux pas inviter n'importe qui-

maxi string [maxime&djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant