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– Haha, mais t'es amoureux de moi en fait.

Grim s'était assis à côté de lui sur un des rebords de fenêtre, un sourire triomphant sur les lèvres. Dans l'obscurité, il ne sembla pas noter les nouveaux détails qui complétaient la présence effacée de Maxime, qui s'était empressé de lui demander où est-ce qu'il était passé.

– J'étais avec Doig et Seb, j'ai le droit nan ? Faut que je te demande la prochaine fois- Attends.

Maxime fronça les sourcils alors que Grim reniflait en sa direction. Il resserra la prise de ses doigts autour de la cigarette qu'il avait cachée du côté opposé par honte. Il ne pourrait pas cacher ça plus longtemps. C'était vain comme le mensonge dans ses yeux.

– Tu sens la cigarette.

C'est ce moment que Maxime choisit pour la rapporter à ses lèvres, son regard devenu rigide par un sentiment envahissant de culpabilité. L'espace d'un instant, et en un vertige causé par la nicotine dans son cerveau, il se demanda ce qui avait bien pu l'amener à fumer devant son pote. Grim l'avait entendu des dizaines de fois réprimer ce qu'il était en train de faire.

Son étonnement n'était qu'une conséquence logique. Maxime souffla la fumée en veillant à éviter son visage. Matthis s'affala contre la fenêtre, un soupir vague lui échappant.

– C'était pas dans mon bingo ça.

– Tu veux ? Maxime lui tendit la cigarette pour alléger l'atmosphère.

– Wesh, non. C'est dégueu.

Pendant que les discussions aux alentours rendaient leur silence plus lourd, Maxime nacrait ses pensées de cendres. Cet instant avait tout des après-midis qu'ils avaient passé ensemble sur la terrasse de Webedia, mais l'idée d'en profiter une nouvelle fois pour y étaler ses conneries lui échappa. Il n'avait pas envie de parler d'une histoire qu'il avait feint de conclure devant ses amis, de ces gestes et ces paroles que le fruit de sa frustration avait retournés contre lui.

Il avait embrassé un type qu'il ne connaissait pas et qui le draguait sans vergogne depuis leur rencontre. Il avait volé la cigarette de Sidjil, ne prenant en compte son regard criblé d'ombres et de cauchemars qu'une fois qu'il lui avait tourné le dos. Maxime avait tourné le dos à une scène de crime et peu importe combien sa colère et sa frustration pouvaient être sourdes et aveugles, elles ne pouvaient pas ignorer cet inconfort qui tapissait chaque recoin de son corps. Il avait cassé quelque chose, il avait cassé Sidjil.

C'était trop violent. Plus violent que toutes ces choses que Sidjil avait faites pour alimenter son incompréhension.

Mais sa colère... elle était pleine de peur, téméraire et imprévisible. Elle avait saisi la première occasion pour éclater.

Les yeux fixés sur le sol, Maxime les releva quand Grim se redressa et que depuis l'intérieur, tout le monde se mit à chantonner un air bien familier. Il n'y avait plus grand monde au patio.

– Merde, faut qu'on rentre là. Ils sont en train de souhaiter le joyeux anniv à Squeez, Grim se releva.

Maxime garda un oeil vague sur sa cigarette, désormais à moitié terminée. Toute sa tête commençait à sérieusement s'engourdir avec la nicotine, il remarquait tout juste le tremblement au bout de ses doigts. Ça lui réussissait pas de fumer.

– Tu viens pas ? Matthis se retourna vers lui, téléphone à la main et hâte dans les yeux. Y a du gâteau à la fraise.

– J'aime pas.

– Toi ? Toi t'aimes pas le gâteau à la fraise ?

Maxime haussa les épaules. Flemme de mentir.

– Dis-le si tu veux juste fumer en paix.

maxi string [maxime&djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant