maxi string [maxime&djilsi]

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– J'me sens pétasse comme ça.

– Mais t'es con, tu l'as mal mis.

Un air amusé sur le visage, Maxime se pencha sur Sidjil. Il retroussa délicatement le serre-tête orné d'oreilles de chat sur sa tête, dégageant les mèches rebelles au-dessus de ses joues. Ses gestes étaient aussi gentils qu'enthousiastes, appliqués à mieux appliquer sur la peau de Sidjil la feuille humide d'un masque sur son nez. À cette heure déjà tardive de la soirée, leur éminente proximité n'avait plus rien de singulière.

Maxime était à genoux sur le canapé, ses mains sur le visage coopératif de Sidjil comme s'il lui appartenait. Un de ses pouces effleurait de temps à autres le sourire béat sur ses lèvres. La pulpe de ses index lissait les ailes du masque sur la peau de Sidjil, de sa gestuelle consciencieuse et apaisante.

Puis il repartit s'affaler à ses côtés, le même sourire sur ses lèvres.

– Voilà, là t'es une vraie pétasse.

– Si j'étais une vraie pétasse je saurais mettre mon masque correctement. Et j'aurais des petites oreilles de lapin.

– Tu vises quelqu'un en particulier là ?

Sidjil leva les yeux sur le serre-tête posé au ras du front de Maxime, dont le froncement de sourcils interloqué ajoutait un comique attachant à leur soirée.

– T'es en train de dire que j'suis une pétasse ? Maxime surenchérit, avalant un sourire face à l'expression neutre de Sidjil.

– T'écoutes du Shay.

– Ça veut rien dire ça ! Misogyne, il pointa un index accusateur devant Sidjil.

– Pas du tout j'écoute Jolie Go, donc ouais j'suis vachement misogyne...

– T'as The Weeknd en top artiste 2023.

Sidjil posa un coude confiant sur le dossier du canapé, tourné vers Maxime avec un sourire malin.

– Qui t'a dit que j'écoutais The Weeknd pour les meufs ?

– Ah, je vois t'es misandre du coup. Encore mieux.

– Ah, Maxime, mon cher Maxime... Si tu savais comme je déteste les hommes blancs.

Maxime leva un sourcil. Leur conversation n'avait aucun sens, eux qui parlaient tout en sarcasme avec leurs visages cachés par leurs masques et leurs petits serre-têtes ridicules.

– J'vais même te dire, Sidjil leva un index, appuyant la suite de ses paroles, je déteste les hommes blancs un peu petits qui ont un gros nez.

– Ah ouais ? Genre qui par exemple...

– Genre Booder-

– Pas blanc.

– Genre toi.

– Ah...

Étoffant le sérieux évident de leur conversation, Maxime glissa ses ongles à l'arrière de sa tête. Il avait tellement de répondant caché sous ses lèvres. En un haussement d'épaules sceptique, son visage reprit contenance. Sidjil ne l'avait pas lâché des yeux, amusé par ce spectacle de gestuelles précipitées que Maxime semblait si bien maîtriser.

– T'as vachement l'air de me détester.

Sidjil passa ses doigts sur une des oreilles de lapin rose au-dessus de sa tête, amorçant un geste complice. Maxime y discerna l'absurdité de son sourire. Depuis l'épisode du GP Explorer, et ces quelques instants perdus depuis la fin de l'année où l'équivalent d'un monde s'écrasait sur ses épaules encore frêles, il remarquait une multitude de petites attentions silencieuses. Sidjil l'encourageait bruyamment ou bien il prolongeait des camaraderies devenues banales juste pour le caresser du pouce. Tellement de choses, de petits détails qu'il traduisait en l'expression la plus brute de son affection.