Chapitre 3: Ennemis ou alliés?

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Luna

Je ne sais pas depuis combien de temps j'ai perdu connaissance. Je sentais tout autour de moi, j'entendais tout, depuis le moment où mon agresseur m'a mis dans ce que je supposais être un coffre de voiture, jusqu'au moment où je l'ai senti m'asseoir sur une chaise et attacher mes poignets aux accoudoirs.

Il m'avait droguée, quel connard.
C'était une sensation très étrange, je ressentais tout mais je ne pouvais rien faire, c'était comme si mon âme était prisonnière de mon corps.
Après quelques instants, je sentis enfin les effets de la drogue qu'il m'avait donnée se dissiper et je parvins enfin à rouvrir mes paupières. J'étais dans ce qui semblait être une pièce au sous-sol, une pièce humide et sombre, très sombre. La seule lumière que l'on pouvait voir provenait d'une toute petite fenêtre qui laissait entrapercevoir la lueur de la Lune, et tout de suite je me suis sentie plus sereine, en regardant cette lumière qui m'avait rassurée toutes ces années.

Plusieurs heures s'étaient écoulées et toujours aucun signe de mon ravisseur. Plus les heures passaient, plus je m'angoissais et ma confusion grandissait.
Pourquoi moi ? Que me voulait-il ? Voulait-il une rançon ? Peut-être était-ce des clients mécontents de mon soi-disant père ? Voulaient-ils se venger ? Allaient-ils me faire du mal ? Me torturer ? Me tuer ? Est-ce que ce serait une si mauvaise chose ? Peut-être qu'en fin de compte, ils me rendraient service.

Je me tournai vers la petite fenêtre d'où je pouvais contempler la Lune et les milliers d'étoiles qui l'entouraient. Et là, je me dis que c'était peut-être ce que j'avais toujours attendu. Peut-être que j'allais finalement rejoindre toutes ces étoiles.

C'est à ce moment-là qu'un rayon de lune s'est reflété sur mon collier. Et à cet instant, je me suis souvenue de toutes les fois où j'avais demandé à ma prétendue mère ce que signifiait ce qu'il y avait au dos, et qu'elle m'avait dit que je comprendrais plus tard. Mais si elle n'était pas ma vraie mère, peut-être que c'était ma mère biologique qui m'avait offert ce collier ? Peut-être que c'est pour cela qu'elle ne m'a jamais rien dit à ce sujet et qu'elle ne répondait pas à mes questions, car elle ne connaissait tout simplement pas la réponse. Ma tête était une fois de plus remplie de questions. Pourquoi mes vrais parents m'ont-ils donné ce collier ? Que voulaient donc dire les écritures au dos ? Pourquoi me l'ont-ils offert si c'était pour m'abandonner ? Voulaient-ils que je les retrouve ? Peut-être ne voulaient-ils pas m'abandonner ? Mais alors, pourquoi ne m'avaient-ils pas cherchée ?
Mes pensées furent interrompues par un bruit de serrure. Deux hommes entrèrent dans la pièce. Je ne parvenais pas à distinguer leurs visages, d'une part à cause du faible éclairage, et d'autre part à cause de leurs capuches qui couvraient leurs visages. L'un d'eux s'approcha de moi avec un verre à la main qu'il porta jusqu'à ma bouche.

-Bois.M'ordonna-t-il.

J'étais hésitante et méfiante à l'idée de ce qu'il pouvait y avoir à l'intérieur. Il faut dire que l'idée de me retrouver à nouveau droguée ne me réjouissait pas vraiment. Voyant ma méfiance, l'homme se mit à rire.

-T'as vu ça, la petite princesse a peur ? Dit-il à son acolyte qui était adossé contre le mur avant de se retourner vers moi. -Il n'y a rien dans ce verre,mis à part de l'eau, pour l'instant il n'est pas dans notre intérêt de te droguer à nouveau, finit-il.

J'essayais de regarder son visage, mais avec sa capuche qui lui recouvrait les yeux, je ne pouvais voir que son rictus suffisant. Je reniflais et scrutais l'eau, essayant d'y déceler la moindre chose étrange. Ne voyant rien de suspect et guidée par ma gorge sèche, je décidais de boire l'eau.

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