Chapitre 5 : le refuge des êtres

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Luna

- C'est encore loin ?

- On arriverait plus vite si tu arrêtais de te plaindre, répondit Ethan agacé.On arrive bientôt.

- Tu n'as pas arrêté de me dire ça depuis que nous sommes partis hier soir et ça va faire une journée entière que l'on marche !

- Et une journée entière où j'ai dû te supporter.

- Si tu ne voulais pas me supporter, tu n'avais qu'à ne pas me sauver et laisser l'autre me tuer.

- J'y songe sérieusement, rétorqua-t-il sur un ton moqueur.

Ça faisait une journée, une journée que ça durait,une journée pendant laquelle nous n'avions fait que nous envoyer des piques l'un à l'autre. Nous étions partis hier soir et depuis hier soir j'essayais toujours de convaincre Blackwood de m'emmener avec lui dans cet autre monde, mais comme vous pouvez le deviner, les réponses auxquelles j'avais droit n'étaient, comment dire, pas vraiment variées.

- Pourquoi tu refuses de m'emmener avec toi ?

- Je te l'ai déjà dit, tu n'y as pas ta place.

- Si mes parents viennent de ce monde, Je n'ai plus ma place que dans ce monde-ci.

Il ne répondit pas et continua de marcher. Pendant un instant, je pensais l'avoir enfin résigné, mais cette pensée quitta vite mon esprit. Il est vrai que je ne le connaissais que depuis un peu plus une journée, mais s'il y a bien une chose que j'ai apprise sur Ethan Blackwood en durant ses dernière heures , c'est qu'il était borné. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que je pouvais l'être encore plus.

Après quelques heures, Le crépuscule était peint aux couleurs les plus belles. La lueur du soleil couchant faisait refléter les ombres des feuilles d'arbres, les faisant presque briller. Blackwood marchait toujours devant moi, tandis que je le suivais, le regard vide et perdu dans mes pensées, jusqu'à ce que je heurte le dos d'Ethan qui s'était arrêté.

- On est arrivés.

Là devant nous, au beau milieu de la forêt, se trouvait une petite auberge un peu rustique, on aurait dit qu'elle venait d'un autre monde.

- Si cet endroit est fait pour les êtres... magiques, pourquoi est-elle comme ça à la vue de tous ?Demandais-je, mais avant qu'il ne puisse répondre, je le coupais.
- Et ne me dis pas que c'est parce que quand on ne veut pas attirer l'attention, on ne le cache pas.
Il rit en m'entendant répéter la phrase qu'il m'avait dite hier.

- En fait, ce n'est pas ce que j'allais dire, mais, belle imitation, commença-t-il.Cet endroit est préservé par un charme. Seuls ceux qui ont du sang magique peuvent le voir, d'où le surnom "refuge des êtres".

Cette fois, ce fut mon tour de rire.

- "Refuge des êtres" ? demandais-je en arquant un sourcil. C'est vraiment son nom ?
Il rit également et haussa les épaules.

- Ce n'est pas moi qui l'ai choisi.

Il avança vers la porte et essaya de l'ouvrir, mais elle ne s'ouvrit pas. Je le vis expirer lentement une légère bouffée d'air et essayer de nouveau. Cette fois-ci, la porte s'ouvrit et à peine avions-nous franchi le seuil qu'une dame d'environ la cinquantaine, armée d'une arbalète, se précipita vers nous.

- Ethan, mon garçon.la dame le prit dans ses bras. Ça fait tellement longtemps que tu ne venais pas, mon petit.

Elle passa sa main dans ses cheveux, son visage et ses vêtements, comme pour les remettre en état, ce qui me fit glousser. Ethan sembla le remarquer, car il prit les mains de la dame qui étaient sur son visage dans les siennes, ce qui me fit glousser de plus belle.

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