Chapitre 14: Confiance

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Luna


-Non... Non, c'est impossible, je ne suis pas... Non, c'est une erreur, c'est impossible. Dis-je en me levant tellement précipitamment que j'ai failli tomber.

-C'est la vérité Luna, je l'ai su à la minute où je t'ai vue.

-Non, non, c'est...non, tu te trompes, tu te trompes.

-Ah oui? Tu n'as jamais ressenti une chaleur intense s'infiltrer en toi et tu ne t'es jamais sentie comme si tu étais différente de tous, comme si tu n'étais pas à ta place dans l'autre monde ?

-Je, non, tu-

-C'est la vérité Luna, si tu veux une preuve, il y a cette épée que tu tiens toujours. Et il y a ton pendentif.

Je l'attrapais instinctivement. Mon pendentif.

-Eva avait fait ce pendentif à ta naissance.

Je fermai les yeux en sentant mon cœur s'emballer et les larmes monter.

-Tu as ses yeux Luna-

Je n'en pouvais plus, sans lui laisser le temps de continuer de parler je quittai la bibliothèque en courant.
Arrivant dans ma chambre, je fermai la porte et m'écroulai contre elle.

Mon dos contre la porte, mes genoux serrés contre ma poitrine. Mes larmes n'arrêtaient pas de couler, je ne savais même pas pourquoi je pleurais, finalement j'avais eu ce que j'ai toujours voulu.
Mais est-ce que finalement c'est ce que je voulais vraiment?
Je ne savais pas ce que je ressentais, tout était confondu.

De la joie, de la confusion, de la colère, de la tristesse. Tout se mélangeait.
Est-ce que c'est vrai?
Tout aurait un sens...
Non, c'est impossible.
Ma respiration était saccadée, je me levai précipitamment et me mis à faire les cent pas.

Je pris mon collier entre les mains et je me dirigeai vers le miroir, mais je ne me reconnus pas.
Mes yeux étaient rouges, comme s'ils étaient en feu, plus je regardais le miroir et plus mon cœur s'accélérait et ma respiration était saccadée. Putain, putain, putain.
L'épée,
le collier,
la marque dans mon dos,
ce qu'il avait dit...

Soudain la porte s'ouvrit doucement. J'aperçus Ethan entrer et sans réfléchir je me réfugiai dans ses bras.
Il ne me repoussa pas, au contraire, il serra son étreinte tandis que je pleurais dans ses bras.

Des images avec ma mère me revinrent à l'esprit, certes elle n'était pas très maternelle mais pendant 18 ans j'ai toujours cru qu'elle était ma mère.
Je me souviens avoir pleuré des heures à cause de choses qu'elle m'avait dites, mais je me disais qu'elle était ma mère et qu'elle m'aimait malgré tout.

Mais de savoir que ce n'était pas ma mère, de savoir que j'en avais eu une qui m'avait aimée, mais que j'avais perdue...
Un sanglot s'échappa de mes lèvres et Ethan serra encore plus son étreinte.

-Attends une seconde. Ne bouge pas.

Sans me lâcher, il ferma doucement la porte. Il me conduisit jusqu'au lit où il s'allongea toujours avec moi dans ses bras. J'étais à moitié sur lui, la tête sur la poitrine, presque nichée dans son cou, entourée de ses bras qui me retenaient contre lui.

De temps à autre, il caressait légèrement mon bras et mon dos. J'entendais son cœur battre et ça me calmait. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés comme ça, mais la Lune éclairait déjà au plus haut du ciel tout le royaume, quand je m'étais enfin calmée je lui demandai doucement.

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