→ ᴘᴀʀᴛ ᴛᴡᴏ ﹕ ʀᴇϙᴜɪᴇᴍ ғᴏʀ ᴀ ᴅʀᴇᴀᴍ.

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𝚆𝚎 𝚑𝚊𝚟𝚎 𝚍𝚎𝚍𝚒𝚌𝚊𝚝𝚎𝚍 𝚎𝚟𝚎𝚛𝚢𝚝𝚑𝚒𝚗𝚐
𝙰𝚗𝚍 𝚏𝚊𝚌𝚎𝚍 𝚊 𝚍𝚊𝚛𝚔𝚗𝚎𝚜𝚜 𝚝𝚑𝚊𝚝 𝚑𝚊𝚜 𝚢𝚎𝚝 𝚝𝚘 𝚌𝚎𝚊𝚜𝚎
𝚆𝚑𝚎𝚗 𝚠𝚎 𝚛𝚎𝚊𝚌𝚑 𝚝𝚑𝚎 𝚎𝚗𝚍 𝚘𝚏 𝚝𝚑𝚒𝚜 𝚎𝚟𝚎𝚛 𝚕𝚘𝚘𝚖𝚒𝚗𝚐 𝚗𝚒𝚐𝚑𝚝
𝚆𝚑𝚊𝚝 𝚙𝚊𝚛𝚊𝚍𝚒𝚜𝚎 𝚒𝚜 𝚠𝚊𝚒𝚝𝚒𝚗𝚐 𝚏𝚘𝚛 𝚖𝚎 ?


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Buck se réveilla et eut aussitôt pour réflexe de se précipiter vers le côté de son lit, où il avait disposé une poubelle, car il en avait assez d'avoir à courir jusqu'à la cuisine ou à la salle de bains lorsque ce genre de choses se produisait – et elles arrivaient souvent, trop souvent.


Les cauchemars s'étaient frayés un chemin parmi ses rêves après l'épisode du tsunami, devenant de plus en plus récurrents à mesure que le temps passait, notamment car il tentait de les réprimer. À chaque fois, c'était plus ou moins la même chose : il n'arrivait pas à protéger Chris, le perdait et l'enfant disparaissait simplement, hors d'atteinte. Cela remuait un couteau aiguisé dans une plaie de plus en plus grande. Une blessure vive et saignante, que le bouclé ne parvenait pas à panser. Ça faisait toujours aussi mal, comme si les événements avaient eu lieu le jour même. C'était horriblement douloureux et parfois, il avait juste envie de fermer les yeux pour ne plus jamais les rouvrir, de sorte à ne plus ressentir tout ça.


Un jour, peu de temps après la vague, l'homme aux boucles dorées avait passé la nuit chez les garçons Diaz, réveillant ceux-ci au beau milieu de la nuit à cause de l'un de ses mauvais rêves. Christopher avait montré qu'il était là, bien vivant, en énonçant toutes les raisons pour lesquelles c'était grâce à lui. Eddie, quant à lui, avait demandé à ce que Buck téléphone chaque fois qu'un cauchemar venait troubler son sommeil, l'heure important peu. Au début, le pompier y avait cru et s'était plié à la demande de son meilleur ami. Ensuite, il y avait eu le procès et le fils des Buckley avait tout simplement pris la décision d'abandonner les coups de fil – à quoi bon, si c'était pour que l'ancien militaire lui hurle dessus pour l'avoir dérangé ?


Buck rendit le maigre contenu de son estomac, quelques secondes avant de se rappeler qu'il n'était pas chez lui. Ce n'était pas sa maison, ce n'était pas son lit, et il n'y avait définitivement aucune poubelle à proximité. Car quelques semaines s'étaient écoulées, à présent. Cela signifiait qu'il avait retrouvé sa place auprès des Diaz et que, en conséquence, il lui arrivait à nouveau de passer la nuit chez eux, comme ce jour-là. Le tissu frottant sa peau n'était pas celui de son matelas, mais le canapé d'Eddie. Et là où chez lui, il y avait une poubelle, c'était ici le tapis de son ami.


La lumière du salon s'alluma au moment où le blond se précipitait pour nettoyer les dégâts dont il était à l'origine. Il tourna la tête comme un lapin prit dans les phares d'une voiture, croisant le regard interrogateur du propriétaire des lieux.


― Je t'ai entendu crier, expliqua doucement le brun. Est-ce que tu vas-


L'ancien militaire, qui s'était un peu avancé dans la pièce, se figea. Aussitôt, Buck sentit la honte le submerger. En plus d'avoir sali la maison de son meilleur ami et d'avoir réveillé celui-ci, il venait d'être pris la main dans le sac comme un enfant essayant de voler une poignée de bonbons.


― Eddie, je te promets que je vais tout nettoyer ! S'affola-t-il. Et si je n'y arrive pas, je payerai un professionnel pour nettoyer ton tapis, je te le jure !


L'autre homme afficha une mine consternée, avant d'éclater de rire. Il secoua la tête de gauche à droite, un sourire farceur aux coins des lèvres, comme s'il venait d'entendre une blague stupide. Ensuite, il s'avança davantage dans le salon, marchant en direction du canapé en veillant évidemment à ne pas mettre les pieds sur le tapis. Lorsqu'il atteignit enfin son but, Eddie déposa les jambes de Buck sur ses cuisses pour s'installer.


― Ne sois pas stupide, Buck. Être malade arrive à tout le monde, et ce tapis ne m'a coûté qu'une quinzaine de dollars, dit-il calmement.


Pendant un moment, Buck se demanda comment Eddie pouvait toujours être si gentil et tendre. Puis, un pincement assailli son cœur, car son cauchemar lui revint en tête. Il respira à grandes goulées, comme si ses poumons n'avaient pas capturé d'air depuis des années. Buck commença à se débattre, essayant de repousser son meilleur ami, jugeant qu'il ne méritait pas la gentillesse du brun. Il ne méritait rien de la part d'Eddie. Pas après avoir perdu son fils, alors que Christopher était sous sa responsabilité pour une journée, et ce, même si le petit garçon avait été retrouvé. Chris n'était certainement pas en vie grâce à lui. Buck était un échec à lui seul, alors comment le pourrait-il ?


― Hey, doucement. Tu vas bien. Tout va bien. Je te tiens, Buck.


La voix d'Eddie le tira de ses pensées. Le blond remarqua alors que des bras – ceux de son meilleur ami – étaient fermement enroulés autour de lui, le maintenant en place. Sa respiration ralentit progressivement, laissant place à quelque chose de plus lent. La chaleur émanant du corps d'Eddie contrastait fortement avec sa propre peau, qui était glaciale. Cela lui tira quelques frissons, et la prise de l'aîné se resserra un peu, comme pour lui procurer davantage de chaleur.


Sur la poitrine nue du brun, Buck laissa échapper quelques sanglots. Des perles salées s'écoulèrent sur son visage, striant sa peau de quelques marques. Il aurait pu se sentir gêné par la situation, mais c'était Eddie. Or, ce dernier avait cet effet relaxant sur lui. Par ailleurs, il ne semblait pas dérangé par le bouclé fondant en larmes dans ses bras, car il déposa toute une série de baisers sur les cheveux de Buck, cherchant à le rassurer, alors même qu'il ne connaissait pas la source du problème – mais il la devinait probablement, parce qu'Eddie était intelligent.


Ils restèrent dans cette position un moment. Et peut-être que Buck se rendormit pour des rêves plus paisibles. Et peut-être que le lendemain, il n'y avait plus aucune trace sur le tapis. Et peut-être qu'il irait mieux.


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𝟓 𝐅𝐎𝐈𝐒 𝐎𝐔 𝐄𝐃𝐃𝐈𝐄 𝐀 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄 𝐁𝐔𝐂𝐊 ― buddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant