+ 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐨𝐮̀ 𝐁𝐮𝐜𝐤 𝐚 𝐬𝐚𝐮𝐯𝐞́ 𝐄𝐝𝐝𝐢𝐞 ✿
Eddie est amoureux d'Evan « Buck » Buckley et a souvent l'impression que son cœur va lâcher à cause des sursauts que lui provoque son meilleur ami. Parfois, on dirait qu'il doit veiller sur...
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Après le départ de son petit ami, Eddie resta immobile durant un long moment. Un silence dérangeant planait autour de lui. Il savait que quelque chose clochait chez Buck, mais n'arrivait pas à déterminer quel était le problème. Pourtant, le blond n'était pas un as du mensonge. Alors, inévitablement, il avait dû laisser des indices ici et là, sans même s'en rendre compte lui-même. Des indices qu'Eddie avait visiblement raté, et il s'en voulait terriblement pour cela.
― Alors, est-ce qu'il t'a parlé ? Demanda Bobby en posant une main sur son épaule, lui tirant un sursaut de frayeur et un petit cri de surprise.
― Pas vraiment, non, avoua Eddie une fois remit de ses émotions.
Le brun s'installa sur le banc des vestiaires, laissant échapper un soupir. Peut-être n'était-il simplement pas la bonne personne pour s'inquiéter au sujet de Buck ? Bobby semblait plus à même de lui parler. Confier cette tâche à son capitaine, peu importe à quel point ce dernier était compétent, lui donnait toutefois un petit coup au cœur. Il avait l'impression d'échouer, ou de laisser tomber son petit ami. Or, il refusait d'agir de la sorte. Buck faisait partie de leur famille, à Christopher et lui. L'abandonner dans son dos n'était même pas une option.
― Tu y parviendras, Eddie. Tu trouves toujours un moyen de l'atteindre, assura son supérieur.
Même s'il n'en était guère convaincu, le brun acquiesça et rassembla ses affaires. Il devait récupérer Christopher à la sortie de l'école après le club du garçon. D'ici là, peut-être Buck serait-il plus enclin à se confier. Tout du moins, il l'espérait. Sinon, son fils et lui pouvaient toujours organiser une descente à l'appartement du blond pour tenter de lui remonter le moral. À tout problème existait une solution ; et s'il n'y avait pas de solution, c'est qu'il n'existait pas de problème. N'est-ce pas ? Oui, c'était ça. Tout irait bien, et ils parviendraient à réconforter l'homme aux cheveux bouclés quoi qui leur en coûte, quitte à l'enfermer dans leur maison pour l'éternité.
Eddie roula donc jusqu'à l'école de Chris, se perdant régulièrement dans ses pensées au cours du trajet. Ce n'était pas particulièrement prudent, il en avait conscience. Cependant, c'était plus fort que lui : son esprit vagabondait au large et il était parfaitement incapable de retenir chaque fragment de songe. L'entièreté de son esprit semblait tournée en direction de Buck.
Dès l'instant où son précieux petit garçon repéra la silhouette familière de son camion, ce dernier marcha rapidement vers le véhicule. Eddie descendit de son propre siège pour lui ouvrir la porte arrière. Christopher jeta alors son cartable sur la banquette et grimpa à l'intérieur. Le garçon babillait déjà au sujet de sa journée d'école, contant les anecdotes de ses professeurs à son père. Néanmoins, il fronça les sourcils lorsque ses yeux dérivèrent sur la place du passager, à l'avant. L'enfant ouvrit la bouche, la referma et la rouvrit à nouveau, l'air déboussolé. Eddie comprit rapidement ce qui lui arrivait : il avait promis à Chris d'inviter Buck pour partager un repas et se rendre aux illuminations de Noël, dans un jardin situé à l'extérieur de la ville.
― Désolé, mijo, je n'ai pas eu le temps de proposer à Buck de se joindre à nous, expliqua-t-il. Je crois qu'il était un peu pressé de quitter le travail, aujourd'hui.
― Mais papa ! Protesta Christopher. C'est la tradition de notre famille, et Buck en fait maintenant parti ! Je veux qu'il vienne avec nous aux illuminations de Noël ! S'il n'est pas là, ça ne vaut pas la peine de s'y rendre !
Le garçonnet aux cheveux bruns croisa ses bras contre sa poitrine, l'air boudeur. Et Eddie, ne pouvant décidément pas résister aux yeux de chiot de son enfant – que celui-ci avait appris à réaliser auprès du meilleur dans le domaine, c'est-à-dire Buck –, décida de faire un détour par l'appartement du blond, exactement comme il l'avait imaginé plus tôt.
En secret, Eddie se réjouissait du discours tenu par son fils. Bien sûr, il savait à quel point Christopher aimait Buck. Néanmoins, auparavant, l'enfant n'avait jamais mentionné cette idée selon laquelle son petit ami constituait un membre à part entière de leur famille. Il y avait eu quelques allusions, mais jamais une affirmation formelle comme celle d'aujourd'hui. Or, l'ancien militaire savait à quel point cela comptait aux yeux du bouclé, d'appartenir à une famille, notamment après la famille bancale à laquelle il avait appartenu, Maddie étant la seule bonne personne qui en ressortait.
Lorsqu'il s'engagea dans le sens inverse, la circulation fut un peu plus simple. Il bifurqua lorsque la sortie menant à l'appartement de Buck se présenta, percevant alors le petit cri de satisfaction du passager arrière. Un simple coup d'œil dans le rétroviseur central lui permit d'apercevoir l'expression joyeuse qui se dessinait à présent sur le visage de Christopher, un petit sourire ayant pris place au coin de ses lèvres tandis qu'il racontait à nouveau sa journée.
― Tiens, c'est étrange, remarqua Eddie en arrivant au pied du bâtiment.
― Qu'est-ce qui est étrange, papa ? Interrogea Chris, la tête penchée sur le côté, bercé par cette curiosité propre aux enfants de son âge.
― Je n'en suis pas sûr, mijo, mais Buck ne semble pas être chez lui. Sa voiture n'est pas là, expliqua l'adulte. Je vais essayer de l'appeler. S'il ne répond pas, je demanderai à Bobby s'il est finalement allé chez lui pour parler de cette chose qui semble le déranger.
Ce faisant, Eddie exécuta son « plan ». Sans surprise, la messagerie vocale de Buck l'accueillit immédiatement – Salut, vous êtes sur le portable de Buck, laissez un message après le bip. Il se tourna donc vers sa seconde option, mais Bobby n'avait apparemment aucune nouvelle depuis le départ de l'homme aux boucles dorées après leur quart de travail. En réalité, aucun d'entre eux n'en avait. Ce constat l'inquiéta davantage, car ce n'était pas dans ses habitudes de disparaître soudainement.
