→ ᴘᴀʀᴛ ᴏɴᴇ ﹕ sɪɴᴋ ᴏʀ sᴡɪᴍ.

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𝙰𝚗𝚍 𝚠𝚎 𝚠𝚎𝚛𝚎 𝚛𝚞𝚗𝚗𝚒𝚗𝚐 𝚘𝚞𝚝,
𝚃𝚑𝚛𝚘𝚞𝚐𝚑 𝚝𝚑𝚎 𝚜𝚝𝚘𝚛𝚖𝚜,
𝚃𝚑𝚛𝚘𝚞𝚐𝚑 𝚝𝚑𝚎 𝚗𝚒𝚐𝚑𝚝
𝚆𝚎 𝚠𝚎𝚛𝚎 𝚛𝚞𝚗𝚗𝚒𝚗𝚐 𝚒𝚗 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚛𝚔,
𝚆𝚎 𝚠𝚎𝚛𝚎 𝚏𝚘𝚕𝚕𝚘𝚠𝚒𝚗𝚐 𝚘𝚞𝚛 𝚑𝚎𝚊𝚛𝚝𝚜
𝙰𝚗𝚍 𝚠𝚎 𝚠𝚘𝚞𝚕𝚍 𝚏𝚊𝚕𝚕 𝚍𝚘𝚠𝚗,
𝙰𝚗𝚍 𝚠𝚎 𝚠𝚘𝚞𝚕𝚍 𝚜𝚕𝚘𝚠𝚕𝚢 𝚏𝚊𝚕𝚕 𝚊𝚙𝚊𝚛𝚝
𝚆𝚎 𝚠𝚘𝚞𝚕𝚍 𝚜𝚕𝚘𝚠𝚕𝚢 𝚏𝚊𝚕𝚕 𝚒𝚗𝚝𝚘 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚛𝚔


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Elle est passée où toute l'eau ?


Les mots de Christopher, prononcés quelques instants plus tôt à peine, se perdirent dans le bourdonnement qui résonnait dans ses oreilles. Autour de lui, ne restait plus que l'eau. Encore et toujours de l'eau. L'enfant qu'il aimait autant que s'il avait été le sien avait tort : l'eau n'avait pas disparu ; l'eau était partout et nulle part à la fois. Et lui, Evan Buckley, que ses amis appelaient généralement « Buck », se débattait de toutes ses forces pour revenir à la surface, là où se trouvait le soleil, synonyme de lumière et de chaleur, car il en avait assez de la noirceur sous l'eau lorsqu'il prenait la peine d'ouvrir les yeux, ou de ce froid glacial sur chacun de ses membres.


Tu iras bien, Buck.


Il n'était plus vraiment certain de pouvoir, un jour, aller bien à nouveau. C'était déjà un constat qui l'obsédait auparavant, avec sa jambe blessée et sa longue convalescence. Maintenant, il s'agissait d'une pensée que son esprit jouait en boucle, alors même qu'il ordonnait à ses bras et à ses jambes de se secouer – à force d'être là-dessous, il allait finir par manquer d'oxygène, même avec les traces qui lui restaient de l'entraînement des Navy SEALs.


Je voudrais être pompier.


Ouais... Lui aussi, il en avait envie. Durant la majeure partie de sa vie, Buck avait erré d'un bout à l'autre du continent, cherchant un but à son existence. Il ne pensait pas le trouver à Los Angeles. En fait, le blond était certain que ce ne serait qu'une ville de plus sur sa route bancale. Pourtant... Il s'était trompé. Los Angeles lui avait permis deux choses : répondre à la question qu'il s'était posée depuis la fin du lycée et l'abandon de ses études universitaires ; trouver une véritable famille, pas comme ses parents qui le faisaient constamment se sentir comme un moins-que-rien.


― Christopher ! Hurla-t-il dès l'instant où sa peau fut exposée au grand air, totalement paniqué à l'idée d'avoir égaré le petit garçon dans cette tempête infernale.


Il ne pouvait pas avoir perdu Christopher. Ce n'était pas simplement le fait qu'il était le fils de son meilleur ami et qu'au cours de cette journée, le garçonnet était sous sa responsabilité. C'était aussi et surtout le fait que Buck aimait Chris de tout son cœur et de toute son âme. Un beau jour, Eddie avait débarqué au travail et même si au départ, le bouclé ne l'appréciait pas, il était tombé en amour pour Chris dès lors qu'il l'avait vu sur une photographie. Ce gamin était trop adorable pour un monde aussi cruel, où les ombres guettaient à chaque coin de rue. Il était également terriblement drôle et intelligent. Par ailleurs, même sans cela, Buck pourrait définitivement donner sa vie pour sauver la sienne, car ce gosse était comme un rayon de soleil, et que sa lumière devait briller pour toujours.


― Buck ! L'appela-t-on.


C'était la voix de Christopher, émergeant par-dessus le bruit de l'eau qui coulait partout. L'homme aux boucles dorées, dont les cheveux étaient maintenant trempés, pivota la tête dans tous les sens, à la recherche du garçonnet. Il devait trouver Chris. Sinon, Eddie lui en voudrait pour le reste de leur existence. Et lui se détesterait davantage d'avoir enlevé à son meilleur ami le membre le plus précieux de sa famille, d'autant plus que le décès de Shannon ne remontait qu'à peu de temps. Alors oui, il allait retrouver le petit garçon. Peu importait s'il devait se tuer à la tâche, il n'abandonnerait pas avant d'avoir l'enfant contre lui, au creux de ses bras. Il n'abandonnerait jamais.


Soudain, son regard capta des couleurs familières. C'étaient les habits de Christopher, car le brun était là, s'accrochant de toutes ses maigres forces à un poteau pour ne pas couler. Pendant une fraction de seconde, Buck fut partagé entre la fierté – Chris était un enfant si courageux – et la crainte – il avait peur que le garçon ne lâche prise avant qu'il ne puisse arriver à sa hauteur. Toutefois, le pompier se secoua et effectua quelques brasses vers l'avant, nageant à contre-courant dans l'espoir d'atteindre le garçonnet, en vain. L'eau le poussait si fort dans l'autre sens qu'au bout d'à peine quelques mètres, ses bras le firent atrocement souffrir. La honte le submergea ; il se sentait incroyablement nul. Christopher n'était qu'à une poignée de mètres supplémentaires, ce n'était même plus si loin ! Mais il avait encore sa jambe blessée, point mort supplémentaire, et pendant un instant, Buck pensa qu'il n'y arriverait jamais.


Mais il avait promis. Lorsqu'il avait retrouvé la surface, quelques minutes auparavant – même si cela ressemblait plutôt à des heures –, Buck s'était fait la promesse de ne pas abandonner. Par conséquent, faisant fi de la douleur, il nagea encore et encore vers Christopher, qui s'agitait. Le gamin était probablement terrorisé. Assurément, il ne voudrait plus jamais entendre parler de lui. Le blond était déjà nostalgique de l'époque où Chris l'appelait « son » Buck, comme s'il appartenait pleinement à la famille Diaz. C'était terrible, ce sentiment de regret amer. Il n'était pas légitime de ressentir les choses de cette façon. Après tout, n'était-ce pas de sa faute s'ils se retrouvaient dans cette situation en premier lieu ? Il était l'adulte. Il était celui ayant conduit jusqu'à la jetée.


― Tiens bon, Christopher ! Cria-t-il, espérant être entendu par l'enfant.


― Je vais lâcher, Buck ! Pleura Christopher.


Ses lourds sanglots déchirèrent le cœur du plus âgé, qui redoubla d'efforts pour arriver à destination. Cependant, avant que cela ne puisse arriver, les mains de Chris cédèrent et le garçonnet se retrouva sous l'eau, emporté par le courant. Buck tendit les bras devant lui dans une tentative de l'attraper au vol, mais c'était comme si Christopher s'était volatilisé. Il avait complètement disparu dans les eaux troubles, crasseuses et salées.


Il plia et déplia les doigts, contemplant le vide qui s'y trouvait.


C'était sa faute.


Tout était sa faute.


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𝟓 𝐅𝐎𝐈𝐒 𝐎𝐔 𝐄𝐃𝐃𝐈𝐄 𝐀 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄 𝐁𝐔𝐂𝐊 ― buddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant