→ ᴘᴀʀᴛ ᴛʜʀᴇᴇ ﹕ ᴀᴛ ᴛʜɪʀᴛᴇᴇɴ.

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𝙸 𝚑𝚊𝚍 𝚊𝚕𝚕 𝚊𝚗𝚍 𝚝𝚑𝚎𝚗 𝚖𝚘𝚜𝚝 𝚘𝚏 𝚢𝚘𝚞
𝚂𝚘𝚖𝚎 𝚊𝚗𝚍 𝚗𝚘𝚠 𝚗𝚘𝚗𝚎 𝚘𝚏 𝚢𝚘𝚞
𝚃𝚊𝚔𝚎 𝚖𝚎 𝚋𝚊𝚌𝚔 𝚝𝚘 𝚝𝚑𝚎 𝚗𝚒𝚐𝚑𝚝 𝚠𝚎 𝚖𝚎𝚝
𝙸 𝚍𝚘𝚗'𝚝 𝚔𝚗𝚘𝚠 𝚠𝚑𝚊𝚝 𝙸'𝚖 𝚜𝚞𝚙𝚙𝚘𝚜𝚎𝚍 𝚝𝚘 𝚍𝚘
𝙷𝚊𝚞𝚗𝚝𝚎𝚍 𝚋𝚢 𝚝𝚑𝚎 𝚐𝚑𝚘𝚜𝚝 𝚘𝚏 𝚢𝚘𝚞
𝙾𝚑, 𝚝𝚊𝚔𝚎 𝚖𝚎 𝚋𝚊𝚌𝚔 𝚝𝚘 𝚝𝚑𝚎 𝚗𝚒𝚐𝚑𝚝 𝚠𝚎 𝚖𝚎𝚝


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Quand Buck avait treize ans :


L'idée lui était un peu venue par hasard, puis la volonté d'effacer la douleur avait pris le dessus.


C'était pourtant un jour ensoleillé, de ceux qu'il aimait de tout son cœur. En effet, quand le soleil était haut dans les cieux de cette façon, ses parents le laissaient jouer dehors pour être débarrassé de son cas. Evan attrapait généralement son skateboard, les saluait joyeusement et quittait la maison sans attendre de réponse. Pourquoi le ferait-il ? Aucun mot ne viendrait jamais, de toute façon. Donc, cela aurait dû être une nouvelle bonne journée, mais l'école avait été nulle – à cet âge, les enfants pouvaient se montrer particulièrement cruels – et tout ce qu'il voulait, c'était un câlin. Or, ses parents ne lui en donneraient jamais et Maddie était sortie retrouver des camarades de classe. Evan se sentait petit et seul au monde, et c'était peut-être pour cela que son besoin de tout oublier était devenu soudainement si pressant.


― Je vais prendre une douche, signala-t-il à l'intention de sa mère, car elle était installée sur le canapé du salon et regardait un feuilleton à la télévision.


Pour toute réponse, Margaret Buckley se contenta de hocher positivement la tête. Elle ne lui recommanda pas de faire attention à ne pas glisser ; ni de bien se couvrir en sortant de l'eau pour ne pas attraper un coup de froid. Evan ne se sentit même pas déçu. Il avait l'habitude de ce côté désintéressé qu'avait sa mère à son égard. Ses pensées s'égarèrent un peu et il songea Maddie me l'aurait dit, elle. Elle fait toujours attention à comment je vais.


Il prépara donc quelques vêtements chauds – il avait constamment l'impression d'être gelé, et la chaleur n'était là que si Maddie l'était également – avant de se glisser sous la douche, un gant de toilette à la main. Se laver ne fut pas une étape bien longue, car il n'était pas du genre à se prélasser des heures durant sous le pommeau de douche.


Cependant, lorsque le blond éteignit l'eau et glissa une serviette autour de lui pour s'essuyer, ses yeux se posèrent sur un objet, probablement oublié ici par sa grande sœur. C'était un rasoir, abandonné hors de son paquet, loin de sa famille. Comme lui, dans une certaine mesure. Alors, Evan s'en saisit délicatement, l'outil semblant l'appeler. Et avant qu'il ne puisse réellement réaliser ce qu'il faisait de ses deux mains, le jeune adolescent avait brisé le plastique conte l'évier, n'en gardant que les lames métalliques. Le bouclé attrapa l'une d'entre elle et joua avec un moment, la triturant entre ses doigts tandis qu'il la fixait d'un œil morne, épuisé par la tourmente qui se jouait dans son esprit.


À l'école, sa classe et lui avaient eu quelques séances de prévention au sujet des pensées suicidaires. Mais ce n'était pas ça. Il ne voulait pas mourir. Juste... Évacuer la douleur.


Sur cette pensée, le blond traîna la lame sur son poignet. Ce geste provoqua une sensation de picotement et un liquide couleur carmin s'échappa de la blessure nouvellement créée. Il y eut aussi une légère sensation d'étourdissement, mais rien de plus. Cela faisait longtemps qu'Evan Buckley ne craignait plus ni le sang, ni l'engourdissement qui venait avec. De ce fait, il enfonça encore et encore l'objet dans sa peau, jamais trop profondément, juste assez pour ressentir. À mesure que le geste se répétait, la souffrance dans son cœur et le cri de son âme s'apaisèrent doucement, le laissant tremblant sur le sol, avec des futures cicatrices que personne ne verrait, car personne ne le remarquait vraiment.


Méticuleux, Evan prit soin de nettoyer ses plaies lorsqu'il eut terminé son affaire. Il entoura son avant-bras d'un bandage, faisant plusieurs tours pour être certain que cela ne saignerait pas à nouveau. Ensuite, il rinça le lavabo avec un peu d'eau et choisit de dissimuler les lames restantes, juste par précaution. Au cas où.


En attendant que les plaies guérissent, le bouclé porta uniquement des sweats, dissimulant son mal-être derrière l'épaisseur du tissu. En cours de sport, il privilégia les tee-shirts à manches longues et cessa de prendre sa douche dans les vestiaires, préférant le faire à la maison, de sorte à ce que personne ne puisse voir ce qu'il cachait par-dessous ses vêtements.


Très vite, Evan remarqua simplement que personne ne s'en souciait. Personne ne voyait son secret.


Ainsi, lorsque sa chair fut suffisamment remise pour être maltraitée à nouveau sans danger, le jeune adolescent remit le couvert : il s'enferma dans la salle de bain, prit une douche, s'essuya rapidement, attrapa une nouvelle lame et s'installa sur le carrelage frais de la pièce. À nouveau, le bouclé fit glisser le métal frais sur son avant-bras, striant sa peau de marques rouges, qui resteraient avec lui pour toujours, même lorsqu'elles guériraient.


Après cela, un soir par semaine, ce fut le même rituel. Evan était là, prostré dans la pièce, à se répéter encore et encore que de toute façon, personne ne l'aimerait jamais, exception faite de Maddie – et peut-être s'en sentait-elle simplement obligée parce qu'elle était sa sœur. Il lui arriva de pleurer, car parfois, le picotement de la lame n'était pas suffisant pour évacuer toutes les choses qu'il avait sur le cœur. Il y avait ce poids sur ses épaules et sa poitrine qui ne partait jamais réellement, d'où le fait qu'il recommençait à chaque fois.


Ainsi, il avait eu cette idée sur un coup de tête, mais pendant des années, elle demeura. Même lorsque Maddie partit pour avoir sa vie heureuse avec Doug. Même lorsque ses parents se plaignirent, jour après jour, des risques qu'il prenait – chose qu'il faisait pour obtenir au minimum leur attention. Même lorsqu'il fit un sac avec le strict nécessaire et quitta la maison sans un regard, avec pour seule compagnie la voiture que lui avait laissé sa grande sœur adorée. Même durant toutes ses étapes, la lame était là, faisant office de meilleure amie, en quelque sorte.


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𝟓 𝐅𝐎𝐈𝐒 𝐎𝐔 𝐄𝐃𝐃𝐈𝐄 𝐀 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐄 𝐁𝐔𝐂𝐊 ― buddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant