+ 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐨𝐮̀ 𝐁𝐮𝐜𝐤 𝐚 𝐬𝐚𝐮𝐯𝐞́ 𝐄𝐝𝐝𝐢𝐞 ✿
Eddie est amoureux d'Evan « Buck » Buckley et a souvent l'impression que son cœur va lâcher à cause des sursauts que lui provoque son meilleur ami. Parfois, on dirait qu'il doit veiller sur...
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Lorsqu'ils arrivèrent à l'hôpital et qu'Eddie fut finalement hors de son champ de vision, Buck s'autorisa à s'effondrer, parce qu'il ne pouvait rien faire de plus, à présent. Ainsi, le blond alla se trouver un coin reculé sur le rebord d'un trottoir, s'étouffant dans de lourds sanglots. La tête située entre ses genoux, il recouvrit sa bouche à l'aide de sa main et se concentra pour respirer correctement. Il prit de grandes et profondes inspirations, espérant que cela suffît à calmer ses nerfs. Il appliqua à la lettre toutes les choses que son petit ami lui avait enseignées pour gérer une crise de la sorte, mais rien ne semblait fonctionner et c'était particulièrement frustrant.
Buck ignorait comment Eddie était parvenu à vivre ça chaque fois qu'il se retrouvait blessé d'une manière ou d'une autre. Son cœur semblait prêt à éclater dans sa poitrine à n'importe quel instant, et cette douleur était la seule qui le maintenait ancré dans l'instant présent. À part ce détail, il avait l'impression que sa tête tournait et que son rythme cardiaque était trop élevé. Mais jamais il ne parviendrait à se lever pour trouver Hen, Chimney ou n'importe qui en capacité de l'ausculter et de confirmer que quelque chose clochait.
Quelque part, son esprit commençait déjà à recenser toutes les choses dont il devait s'occuper à la place d'Eddie le temps que celui-ci demeurerait à l'hôpital. Parce qu'il devait s'en sortir, rester convalescent quelque temps dans le grand bâtiment médical puis rentrer à la maison. Christopher et lui avaient besoin d'Eddie. Bon sang, comment était-il censé regagner l'habitation des Diaz pour annoncer au précieux petit garçon que son père était gravement blessé et que peut-être – peut-être – ne rentrerait-il pas à la maison ? C'était impossible. Il ne pouvait pas faire cela – retourner à la vie quotidienne sans Eddie à ses côtés.
Et Eddie l'avait demandé en mariage.
Cette réalisation lui apparut du plus lointain de son esprit comme s'il s'agissait de la révélation. Les mots raisonnaient à présent dans son esprit comme la boucle d'un disque rayé. Épouse-moi, sunshine. Buck ne savait pas vraiment si c'était une erreur de la part du brun, ou s'il était absolument sérieux. Difficile à deviner, lorsque l'homme en question était gravement blessé à plusieurs endroits et délirait probablement un peu. Dans tous les cas, Eddie ne pouvait pas mourir tant qu'il ne lui aurait pas donné de réponse. Car il comptait bien en donner une. Après tout, c'était beaucoup trop important pour demeurer sans.
― Hey, qu'est-ce que tu fais ici, kid ? Demanda une voix masculine au-dessus de lui – une voix qu'il aurait été capable de reconnaître parmi des milliers, peu importe le ton qu'elle employait, car il était certain de les avoir à peu près tous subis à un moment donné de sa vie.
Buck n'avait pas vraiment remarqué l'arrivée de Bobby à ses côtés. Depuis tout à l'heure, les gens passaient à toute vitesse, marchant d'un pas pressé à côté de lui sans même lui jeter un coup d'œil – et lorsqu'ils le faisaient, ce n'était que de la curiosité mal placée. Le blond n'avait pas bougé d'un pouce depuis un moment et son corps semblait gelé sur place. Néanmoins, la chaleur nouvelle de sa figure paternelle s'installant auprès de lui sembla réchauffer son cœur. C'était une flammèche ; une petite flamme, si douce et minuscule qu'un souffle aurait suffi à l'éteindre. Mais cette flammèche serait certainement suffisante pour maintenir la lumière allumée jusqu'au retour d'Eddie.
― Buckaroo, Eddie est fort, d'accord ? Je ne sais pas ce qui se passe dans ta petite tête, mais tu ne dois pas laisser la crainte t'envahir. Il va rester. Pour Christopher et toi. Tout va bien se passer, affirma Bobby d'une voix forte pour le rassurer.
Le blondin renifla tristement, croisant les doigts de toutes ses forces. Il avait envie d'y croire, vraiment. Mais il avait si peu de chances... Avec un nouveau reniflement pathétique, il porta la manche de son sweat – pas vraiment le sien, en fait, mais un vêtement appartenant à Eddie qu'il avait fini par réquisitionner à un moment donné – à hauteur de son visage, il balaya une nouvelle série de larmes. Les mêmes qui ornaient ses joues une poignée de secondes avant la demande en mariage d'Eddie. Une proposition qui avait suivi un effondrement et...
― J'aurais dû tomber à sa place, mais il a remarqué que quelque chose arrivait et il m'a protégé, pleura-t-il en se remémorant la scène. J'ai d'abord senti ses mains dans mon dos et je n'ai pas réellement compris ce qui arrivait... Jusqu'à ce que je me retourne et que je comprenne pourquoi je ne les sentais plus. Bobby... Ça aurait dû être moi, murmura-t-il, sa lèvre tremblant légèrement. Ça aurait dû être moi, répéta-t-il à nouveau. Pas lui.
Ses épaules tressautèrent et Buck sentit rapidement un bras les entourer pour une étreinte aussi puissante que rassurante. Le jeune homme se laissa aller dedans, savourant la compassion du capitaine de l'unité 118. Dans une épreuve pareille, le blondin se sentait vraiment chanceux de l'avoir auprès de lui, car Bobby était véritablement un père à ses yeux, contrairement à la figure de Phillip Buckley, qui n'avait été qu'une sorte d'ami plus âgé. Oui, c'était plus ou moins cela. Peut-être que c'était en partie pour cette raison qu'il partagea la nouvelle avec Bobby en premier.
― Il m'a demandé en mariage... Enfin, je crois...
― Alors, il s'en sortira forcément. Après tout, Eddie n'est pas du genre à rompre ses promesses. Il les tient toujours, non ? Quoi qu'il lui en coûte. Et c'est un vrai combattant. Il reviendra, Buck. Et s'il ne le fait pas, j'irais personnellement le tirer par les oreilles pour te le ramener.
L'homme aux boucles dorées secoua la tête de gauche à droite, mais il voulait croire que sa figure paternelle ferait cela pour lui. En attendant, il garderait le cœur d'Eddie entre ses mains.
