CHAPITRE 23

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Le bruit agaçant de l'alarme que l'autre connard a mise quelques heures plus tôt parvient de plus en plus fort à mes oreilles. Je tente de bouger, mais je me sens comprimée, comme si on me serrait. Je fais glisser ma main le long de mon corps, je suis encore comateuse. Je sens alors la main veineuse du brun dans mon dos autour de ma taille. Il me serre contre lui si fort qu'on pourrait ne faire plus qu'un. Je tente de faire abstraction des images de nos anciens ébats qui se projettent dans mon esprit et tente de m'extirper. Il ne me lâche pas, quand je parviens presque à m'éloigner, il me rapproche à nouveau de lui.

J'ai essayé la méthode douce, maintenant, il va devoir assumer. Je doute lui avoir demandé de me coller. D'un coup fort et précis, je lui mets un coup de coude dans les côtes. Il grogne en se renfrognant sur lui-même, couinant de douleur. Quand ses bras me libèrent, je me mets sur mes jambes, récupère son téléphone et éteint sa foutue alarme qui me broie les tympans.

- Sale garce ! marmonne-t-il.

- Tu avais d'avoir mal compris le « ne m'approche plus ».

Il rit jaune, mais finit par se remettre sur ses pieds. Il me regarde de toute sa hauteur, le regard noir et soudainement, il fait un grand pas vers moi qui m'oblige à me coller à la paroi du souterrain. Ses mains posées sur la pierre encadrent mon visage, je tente d'apercevoir son regard au travers de ses cheveux qui lui tombent sur le bout du nez. Nous sommes proches, trop proches.

- Recule Elyo, affirme-je sèchement.

Il ne dit rien, il reste impassible. Sa main droite vient remettre une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, je frémis. La paume de sa main rentre finalement en contact avec ma joue, sa main glisse pour venir encadrer ma mâchoire. Ses lèvres s'approchent dangereusement des miennes. Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne tente rien. Quand il ne reste plus que quelques millimètres, il s'arrête. Ma respiration se coupe, tout comme la sienne, mais un sourire se forme sur la bouche.

- Sache que je ne pourrais pas passer ma vie sans te revoir nue une nouvelle fois, principessa.

D'un coup de rage, je le pousse en arrière si fort que sa tête tape l'autre paroi. Il rigole doucement en me dévisageant.

- Je ferais ce qu'il faut pour le récupérer, n'en doute pas, fait-il avant de s'abaisser pour récupérer ses affaires.

Sans que je puisse rétorquer, il se remet en route, je lui emboite le pas.

Après de longues heures de marches sans un mot, Elyo s'arrête face à une échelle. Il replace son sac sur son épaule et glisse la lampe torche entre ses lèvres puis il monte. Il pousse de toutes ses forces la plaque qui nous retient sous terre puis s'extirpe du souterrain. Par la suite, avec le peu de lumière que j'ai, je l'imite. Je grimpe à l'échelle rouillée, une fois en haut, Elyo me tend sa main pour m'aider à sortir, mais je l'ignore et le contourne. Je reconnais au loin dans la ville la voiture qu'a déposée Enzo, alors je m'en approche, tout en appréciant ce sentiment de liberté et l'air frais qui m'entourent. Je m'abaisse au niveau du bas de caisse du SUV et passe mes mains tout le long du côté conducteur jusqu'à y trouver les clés. Une fois en ma possession, je grimpe illico au côté conducteur. Elyo me dévisage encore dehors.

- Tu n'as pas le permis Dahlia, raille-t-il.

Je l'ignore et démarre la voiture. Je descends le pare-soleil pour ne pas être aveuglé par l'aube. Elyo se résigne à enfin monter au côté passager.

- Maintenant, c'est moi qui décide Elyo, si tu n'es pas content, je te laisse rentrer chez toi.

Il serre les dents et je démarre. Ma conduite est certes illégale, mais néanmoins plus douce que celle d'Elyo. Je m'engage sur les petites routes de campagne qui me mèneront jusqu'à chez moi tout en prenant mon téléphone afin d'appeler Enzo. Le combiné sonne sur les haut-parleurs de la voiture puis sa voix retentit :

- Dahlia ? fait-il sa voix encore endormie.

- Oui, Enzo, nous arrivons dans trente minutes, réunis tout le monde, enfile un pantalon et rejoins-nous chez nous.

- Oui, tout le monde est au courant déjà. Je vais leur confirmer, j'arrive. Nous avons hâte de te revoir !

- Moi aussi, vous m'avez tellement manqué.

- À tout à l'heure ma belle, j'ai hâte de pouvoir te serrer dans mes bras.

Et sur ses mots, il raccroche, je sens Elyo tendu à mes côtés. Je lui jette un coup d'œil, son regard en noir. Je ne peux m'empêcher de sourire avant de reporter mon attention sur la route. Enfin, je vais retrouver ma famille.

GARDE-MOI SI TU PEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant