Ma porte s'ouvre, je me prépare psychologiquement à voir un inconnu venu pour me kidnapper, mais ma peur s'envole quand je vois Elyo. Je soupire et sors de mon lit pour m'approcher en courant d'Elyo je passe mes bras autour de sa taille et l'enlace. Je colle mon visage à son torse, je sens son incompréhension. Il prend mon visage en coupe pour le relever face à lui. Il peut lire ma peur et moi son incompréhension.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Sa mâchoire est serrée, je sens ses doigts se crisper et presser ma peau.
- Je me suis faite peur, j'ai broyé du noir. Je me suis montée la tête et j'ai paniqué pendant ton absence.
Il souffle de soulagement, je crois, et plaque mon visage contre son torse. Il caresse tendrement mes cheveux, ça me rassure. Sans mon père avec moi, je me sens très seule et son amour me manque. Elyo est le seul que je côtoie et sans mentir, il n'est pas le plus chaleureux qu'il existe, ni le plus affectueux. Mon père me manque tellement, j'ai si peur qu'il lui arrive quelque chose, j'ai peur de me retrouver définitivement seule. Elyo ne me lâche pas, il me serre contre lui et au bout de longues minutes, je brise notre proximité.
- Merci, fais-je.
Il me fait un petit sourire puis gratte l'arrière de son crâne.
- J'étais venue te voir parce que ton père m'a appelé.
Il capte immédiatement mon attention.
- Il m'a dit qu'ils sont sur la trace des Moreno et que tout va bientôt s'arrêter.
Je suis soulagée, même si c'est tôt, je sais que ma famille est douée, je ne doute pas d'elle. En une semaine et quelques, ils ont peut-être trouvé leur planque.
- Mais on n'aura plus de nouvelles d'eux jusqu'à ce que ton père vienne ici.
- Quoi ? Et pourquoi tu ne lui as pas dit de rappeler quand tu serais rentré ou alors pourquoi tu ne m'as pas emmené avec toi pour que je puisse lui parler ?!
Je sens des larmes monter.
- Comment tu as pu m'oublier ?!, crie-je en m'avançant pour frapper son torse, C'est mon père Elyo ! C'est sûrement la dernière fois que je le vois et toi, tu bousilles cette chance que j'ai de l'entendre et de lui dire, je t'aime une dernière fois !?
Il me regarde, vide, il n'y a plus aucune tendresse dans son regard, plus aucune compassion, rien. Il n'a aucune émotion face à mes paroles et ça me tue davantage.
- Je te déteste Elyo, s'il arrive quelque chose à mon père et que je ne peux plus le revoir, tu seras l'unique responsable. Je te hais de tout mon cœur Elyo, clame-je en m'effondrant contrer la moquette grise de la chambre.
Elyo ne fait rien. Il me regarde m'effondrer et s'en va sans un mot. Je craque d'autant plus, je serre mes poings si fort que mes ongles broient ma peau, j'ai mal au cœur. J'ai peur pour mon père, je comprends enfin que les choses sont sérieuses et je comprends enfin l'importance d'un « je t'aime ». Mon père me manque, mon cœur est brisé. Et ce connard d'Elyo s'en fiche totalement. Mes larmes peu à peu cessent de couler, je sens ma colère monter.
Dans un élan de furie, je me lève et trace en direction du salon où je retrouve Elyo assit en train de boire son putain de rhum. Je fonce sur lui, attrape son verre et l'explose contre le mur. Il ne réagit pas. Il relève simplement les yeux vers moi, au travers de ses cheveux, je vois son iris foncé me dévisager. J'arme discrètement mon poing, prête à lui en décoller une et lorsque mon poing s'élance en direction de son visage, il le stoppe de sa main. Il retourne mon poignet ce qui me fait hurler de douleur.
- À quoi tu joues ? ricane-t-il
Je le dévisage, quelques larmes perlent involontairement. Elyo approche son visage du mien avec un sourire narquois.
- Ne t'avise plus jamais de faire ça, principessa. Je m'en voudrais de devoir te blesser, susurre-t-il près de mes lèvres.
- Je te déteste Elyo.
Je me défais de sa poigne en séchant rageusement mes larmes de colère.
- Va te faire foutre Elyo, je veux voir mon père et que tu le veuilles ou non, je le ferais.
Sur ces mots, je me dirige en courant vers la porte d'entrée.
- Dahlia non ! Ne fais pas ça ! hurle-t-il derrière mes talons.
J'abaisse la poignée et sors. À peine ai-je mis un pied dehors, Elyo se jette sur moi sans m'y attendre, nous nous faisons cribler de balle. Elyo m'attrape et me soulève d'une force inattendue. Je protège mon visage de mes mains tandis que je sens Elyo flancher. Il n'en démord pas et me porte jusque dans la maison en jurant. Il me dépose sur le carrelage et va s'affaler sur le canapé en gémissant de douleur. Je me jette sur lui alors qu'il appuie sur sa jambe qui saigne abondamment.
- Enlève ta main, il faut retirer la balle, clame-je en la retirant.
Sans réfléchir, je glisse le bout de mes doigts dans la plaie. Il grogne de douleur, m'insulte et se retient probablement de m'en décoller une. Au bout de longues secondes, je parviens à retirer la balle. Je prends la bouteille de rhum du tueur à gage et verse son contenu sur la plaie. Elyo serre les dents en tapant de douleur contre le canapé. La plaie a arrêté de saigner. Il se calme, mais avant de lui bander sa blessure, je croise les bras sur ma poitrine.
- C'était quoi ça ? demande-je durement.
- Les Moreno, ils savent que nous sommes ici. Ils campent autour de la maison.
- Et comment se fait-il que tu aies pu sortir tranquillement toi ce matin ?
- Je suis chez moi, il n'avait aucune preuve que tu étais belle et bien ici avec moi. Tu es sortie et ils ont eu leur confirmation. Maintenant, on est bloqué ici. Ils ne peuvent pas rentrer à cause du système de surveillance bien trop élaboré pour eux.
J'acquiesce et en guise de punition, je renverse les quelques gouttes qu'il reste dans la bouteille sur sa plaie. Elyo gémit de douleur puis attrape mon bras pour me tirer sur lui. Je reste alors immobile. Alors comme ça, on est chez Elyo, intéressant.
- J'aime bien quand tu as du pouvoir principessa, murmure-t-il en agrippant mes hanches.
Je tente de me redresser, mais il me plaque de nouveau sur lui.
- Il va falloir qu'on soit fort, qu'on soit soudé. Fais-moi confiance, on va s'en sortir, dit-il en glissant sa main sur ma joue et puis son pouce sur mes lèvres.
Ma respiration se coupe, je ne sais pas quoi faire. Elyo sourit et puis me lâche pour me repousser et aller bander sa plaie. Je reste alors muette et immobile sur le canapé. Elyo a du charme et il en joue.
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GARDE-MOI SI TU PEUX
RomanceElle vit comme une fille normal, elle va au lycée, elle étudie mais en rentrant chez elle chaque soir, elle retrouve son père est l'un des plus puissants narcos du pays. Elle est sous son entière protection. Peu importe comment elle agit, son père l...