Elyo a refusé de me dire où nous allons, l'avion a atterri. Il a l'air stressé, beaucoup plus qu'habituellement. Ne pas savoir m'inquiète, je ne sais pas où nous sommes et à quelle distance de mon père. Nous descendons de l'avion, la chaleur me frappe, le vent est sec, il fouette mon visage. Elyo me tend sa main pour m'aider à descendre les dernières marches, je souris en glissant ma main dans la sienne. Nous rejoignons la voiture et ainsi, nous partons en direction de notre nouvelle planque. Elyo roule vite, et mal encore une fois. Je me cramponne à la portière tandis qu'il slalome en souriant, fière de lui.
Nous arrivons devant une maison, isolée comme la précédente. Si cette maison appartient à mon père, je ne la connais pas, il ne m'a encore une fois jamais emmené ici. Je mets mes lunettes de soleil sur ma tête en sortant de la voiture, je regarde la maison. Elle est sublime, elle aussi. Elyo m'indique de le suivre alors, je m'exécute et nous entrons. J'ai à peine le temps de voir l'entrée que je me retrouve plaquée contre la porte d'entrée. Je regarde effarer le coupable et déglutis quand je me rends compte que nous sommes proches.
- Maintenant, tu ne sors plus de cette maison, même dans le jardin, sur un balcon, rien. Tu restes enfermée ici compris ?
- Et toi ? Pourquoi moi, je ne pourrais pas sortir ? plaide-je.
- Parce que c'est toi qui dois être protégée principessa, pas moi.
Je soupire et acquiesce, il sourit, mais ne s'éloigne pas.
- Lâche-moi Elyo, je dois aller visiter ma prison, clame-je.
Il ricane alors, je tente de le pousser, mais il pousse mes hanches avec ses mains. Je le scrute, il ne rigole plus.
- À quoi tu joues ?
- Promets-moi de me faire confiance et de ne pas sortir de cette maison Dahlia.
Je hoche la tête doucement en fixant ses yeux. Il fait glisser son regard plus bas sur mon visage tout en faisant glisser sa langue sur sa lèvre. J'aimerais me transformer en souris. À l'aide ma force et mon courage, je pousse le brun loin de moi, il mord sa lèvre inférieure en me dévisageant tandis que je récupère mes affaires et rejoins une chambre. J'explore la maison en essayant d'oublier ce qu'il vient de se passer. J'essaye d'oublier Elyo et ses tentatives de séductions qui vont finir par avoir raison de moi, je l'avoue. Comment ne pas avoir envie de craquer quand il est beau, brun, tatoué, protecteur et aussi sexy dans des chemises ? Je frappe mon front contre un mur puis soupire.
Je remarque une porte sur ma gauche, je tente de l'ouvrir, mais elle est close. Étrange, peut-être que c'est une pièce que le propriétaire veut garder privé ? Je ne sais pas ce qui se trame ici, mais j'ai un mauvais pressentiment : le stress d'Elyo, le fait que je ne puisse pas sortir, cette pièce verrouillée, le fait de ne plus avoir de nouvelles de mon père ou encore ce changement soudain de planque. Je commence à sentir les emmerdes arriver et ça ne sent pas bon du tout.
J'ouvre une nouvelle porte et découvre une petite chambre classique, je pose ma valise dans un coin - à quoi bon la défaire si nous allons devoir repartir d'ici peu ? Je me laisse tomber sur le lit et regarde autour de moi. Un bureau, une chaise, une lampe, des étagères, une armoire, une coiffeuse et mon lit. Simple efficace. Je ne sais pas comment je vais m'occuper ici, mais ça risque d'être compliqué. Mon colocataire frappe soudainement à la porte.
- OUI !
Il entre et se cale contre l'embrasure en croisant ses bras.
- Pas mal la piaule, clame-t-il.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Te montrer la salle d'entrainement.
Je comprends que je dois le suivre, il tend sa main vers moi alors comme pour l'avion, je glisse ma main dans la sienne. Il me traine jusqu'à une porte à l'opposé de ma chambre, qu'il ouvre sur la fameuse salle d'entrainement, stand de tirs, punchingball et un ring. Elyo se tourne vers moi, il se laisse tomber contre un des murs en béton, lâchant ma main.
- Quand je ne serai pas là, je veux que tu t'entraines. Je veux que tu saches un minimum te défendre au cas où il se passe quelque chose quand je ne suis pas là.
J'acquiesce tandis qu'il passe derrière moi pour me laisser dans la salle.
- Tu t'en vas ? dis-je en me tournant vers le concerné qui, lui, reste dos à moi.
- Je dois assurer ta protection principessa.
- Comment va mon père ?
Il prend quelques secondes à me répondre, puis il se tourne vers moi en souriant.
- Bien, il va très bien, mais il se fait du souci pour toi. Tu es la cible principale après tout.
J'acquiesce, je ne dois pas faire de folie, je veux retrouver mon père. Je fais un faux sourire à Elyo pour cacher ma peine et m'approche de lui. Je pose ma main sur son bras et dis :
- Fais attention à toi, s'il te plaît.
Il sourit et passe sa main à l'arrière de ma tête pour attirer mon front à ses lèvres, avant de se retourner et de partir. Je décide de rejoindre ma chambre pour me changer et aller m'entrainer. Je ferme la porte et m'arrête net en voyant un bouquet de roses sur mon lit. Elyo n'a pas pu les mettre, il était avec moi et est parti. Quelqu'un s'est infiltré ici. Je m'approche du bouquet et saisis le petit carton accroché au papier.
« Cours, cache-toi, mais je t'aurai. Je sais où tu es, ton heure n'est juste pas encore venue Dahlia »
Je reste pétrifié devant le mot, les Moreno savent que nous sommes ici. Ils le savent déjà ! Comment est-ce possible ? Je n'aime vraiment pas cette situation. Je prends le papier et le cache sous le matelas. Je me mets dans le lit et ne cesse de fixer la porte, ils peuvent venir à tout moment. À tout moment, ça peut être ma fin, ma mort.
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GARDE-MOI SI TU PEUX
RomansaElle vit comme une fille normal, elle va au lycée, elle étudie mais en rentrant chez elle chaque soir, elle retrouve son père est l'un des plus puissants narcos du pays. Elle est sous son entière protection. Peu importe comment elle agit, son père l...