CHAPITRE 11

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Putain de Elyo boude encore, il m'ignore depuis des jours ! Et vivre avec un homme qui ne vous adresse pas un mot, ça fait mal. Je me sens seule et je me rends compte que même s'il est affreusement ennuyant, Elyo est mon unique distraction.

Dieu sait que j'ai essayé d'attirer son attention, je lui ai fait à manger, je lui ai servi son rhum, je restais planté pendant des minutes si ce n'est des heures devant lui à le regarder feuilleter des dossiers. Et rien ! J'aurais pu me trimballer à poil qu'il n'aurait pas réagi et ça, c'est surprenant venant d'Elyo. Je ne sais plus comment faire pour qu'il me pardonne, j'avais besoin d'être rassuré. Elyo est arrivé du jour au lendemain dans ma vie et bordel, je ne connais rien de lui, hormis que son père est mort dans des circonstances mystérieuses et que c'est un tueur à gage. Je n'ai accès à rien, je ne peux pas faire de recherche sur internet pour en savoir plus, alors oui, j'ai fauté, mais bon sang, je n'ai rien vu de si terrible.

Je rejoins le salon dans lequel je trouve encore et toujours Elyo qui boit son verre en feuilletant encore des dossiers. Je m'assois devant lui sur le canapé, bien décidée à ce qu'Elyo m'adresse la parole.

- Je suis désolée Elyo, j'ai compris la leçon, je te fais confiance.

Il ne dit rien.

- Elyo, réponds-moi.

Toujours rien. Et ça m'agace. J'agite mes bras devant lui, mais rien n'y fait, il m'ignore toujours autant.

- Putain de Elyo de merde, arrête de faire l'enfant, crie-je en attrapant son verre pour le balancer contre le mur.

Il se contente de relever les yeux vers moi, l'air vraiment contrarié. Je me tais, espérant qu'il ouvre enfin la bouche, après des jours de silence.

- J'en ai marre, tu sais quoi, au revoir Elyo.

Je fais volte face et m'avance vers la porte. Je peux sentir dans mon dos, le regard noir du brun qui me brûle la colonne. Quand ma paume se pose sur la poignée, il ouvre enfin la bouche :

- Ne fais pas ça Dahlia, clame-t-il.

J'hésite un instant, j'ai eu ce que je voulais, Elyo m'a parlé, mais je commence à comprendre comment il fonctionne. Dès lors où je me retournerai vers lui, il redeviendra muet. Alors mon choix se fait naturellement, je pousse la porte d'entrée et sors. À peine ai-je mis un pied dehors, des balles m'entourent. Je tente de me protéger du mieux que je peux en avançant, mais une main vient entourer ma taille et me trainer jusqu'à l'intérieur. Je suis balancée sur le canapé et je manque de m'écrouler sur le carrelage tellement le choc est brusque.

Elyo attrape sa bouteille de rhum et l'explose contre un mur, des micros bris de glace viennent nous effleurer. Il passe rageusement ses mains dans ses cheveux, tirant ses racines. Sa mâchoire tressaute tandis qu'il se tourne vers moi. Le regard rempli d'une haine profonde.

- Tu te fous de ma gueule Dahlia !? Tu as lu ce putain de contrat ou t'es encore plus conne que ce que je pensais ?! Si tu meurs, je meurs ! me hurle-t-il.

Je reste muette. Après tout, j'ai eu ce que je voulais, Elyo me parle, mais finalement, je me sens coupable. Je suis peut-être allée trop loin, mais des fois, je ne réfléchis pas trop. Je voulais juste qu'Elyo me reparler, son attention me manquait.

- Et même si t'es une putain de gamine de merde, tu n'as pas le droit de mourir, je ne peux pas te laisser le faire...

Ses derniers mots s'adoucissent, il soupire et ferme les yeux. Je crois que ça lui a fait du bien de me hurler dessus.

- Comprends que tu as brisé ma confiance, et qu'elle va être très dure à récupérer, fait-il la mâchoire serrée.

- Et toi Elyo, essaye de me comprendre. Je ne connais rien de toi, tu es si... mystérieux, si on veut. Tu es arrivée dans ma vie du jour au lendemain, tu ne me dis jamais rien sur toi, sur la situation ou même sur mon père. Je ne sais même pas s'il va bien, comprends-moi aussi ! proclame-je en sentant ma voix tremblée, les larmes me montées aux yeux.

Elyo serre davantage sa mâchoire et ses poings. Ses yeux se ferment tandis qu'il soupire à nouveau. Je peux ressentir sa culpabilité.

- Et arrête de me traiter de gamine Elyo. Je sais que je te hante et que ta haine, ton mutisme envers moi, c'est pour masquer l'attirance que tu éprouves pour moi, déclare-je en reprenant peu à peu mes esprits et mon sale caractère.

Elyo ricane toujours debout face à moi. Il lève son visage face au plafond en passant ses mains sur son visage. Il ressemble à un prédateur, et moi, je suis sa proie. Elyo s'abaisse vers moi et tire ma cheville pour que je me retrouve près de lui. Il scrute mon visage d'un air si étrange, je reste presque tétanisée face à lui. Qu'est-ce qu'il va faire ? Peut-être que je me trompe après tout. Soudain, il saisit ma gorge, je sursaute alors que ses doigts s'incrustent dans ma peau. Je ne peux plus lui échapper. Il sourit, il passe sa langue sur ses lèvres puis murmure :

- Mon attirance ? Et toi, principessa, tu ne vas pas me faire crois que je te suis indifférent... Rappelle-toi l'effet que je te fais quand je suis si près...

Ses lèvres s'entrouvrent tandis que ses cheveux glissent sur mon front. Je suis impuissante face à cet homme, il a un pouvoir sur moi que j'ai beau refouler, il me possède quand même. Je regarde ses yeux, il brûle de désir.

- Rappelle-toi quand nous étions collés, ici même... fait-il en scrutant à présent mes lèvres, quand ma queue se frottait contre ton cul Dahlia... Tu t'en souviens de ton état ?

Cette scène qui repasse dans mon esprit me plaît malgré moi. Et il le voit. Sans le prévenir, je glisse ma main derrière sa tête et l'attire à moi, il écrase ses lèvres sur les miennes sans retenue. Nous nous écroulons sur le canapé sans nous lâcher, mes mains agrippent ses cheveux pendant que sa main tient toujours mon cou et exerce de légères pressions. Je le sens se contracter sur moi, l'excitation prend peu à peu le dessus sur la raison. Mon père le tuerait s'il savait. Il écarte mes jambes grâce à son genou qu'il vient par la suite ramener vers mon entrejambe, il le frotte ce qui me prend plusieurs râles de plaisir. Sa bouche glisse dans mon cou qu'il lâche pour venir agripper mes cheveux, ses baisers descendent peu à peu, ils passent par ma clavicule, l'intérieur de mes seins, au-dessus de mes vêtements jusqu'à l'élastique de mon jogging. Il relève les yeux vers moi, je vois des flammes de désir danser dans ses iris.

Il se relève tout en retirant mon bas, je me retrouve en sous-vêtement face à lui, avec pour seul vrai tissu, mon haut encore intact. Il replie mes genoux et vient entre mes jambes. Son visage disparait entre mes cuisses, il embrasse le tissu humide et le caresse de ses doigts tatoués. Je ferme les yeux et profite de cet instant. Mes jambes se crispent contre ses tempes, mais de ses mains, il les maintient ouvertes. Quand je ne résiste plus à mon plaisir, il écarte mon sous-vêtement de la zone qu'il vient embrasser doucement. Je gémis de plaisir alors que mon corps ondule d'excitation. Mes mains empoignent ses cheveux et plaquent visage contre ma chair, de sa langue, il vient caresser mon entrejambe. Il la lèche avec passion, si bien que je sens que je ne vais pas tenir longtemps. Il accélère le rythme, il est pile au bon endroit.

- Je... Je... Elyo... gémis-je pendant que j'implose contre son visage.

Mes jambes se resserrent contre lui, mais il n'en démord pas. Il les écarte de nouveau et se redresse, il défend sa ceinture qu'il jette au sol, puis déboutonne son jean et revient entre mes jambes. J'ai à peine le temps de réaliser ce qui se passe qu'il m'embrasse hargneusement en saisissant mes cheveux. De sa main libre, il déchire mon sous-vêtement, ce qui me fait sursauter et lui, il sourit avant de rentrer en moi d'un coup brusque. Je gémis alors qu'il ne décélère pas. Il gémit, en me mettant des coups de reins de plus en plus rapides alors que je griffe son dos au travers de sa chemise. Il prend son pied.

- Tu n'imagines pas combien de fois, j'en ai rêvé... halète-t-il.

Je glisse l'un de mes mains sous sa chemise, sur son torse et mes yeux se perdent sur ses multiples tatouages. Il est beau, c'est indéniable. Je gémis à mon tour pendant que je sens ma seconde jouissance arriver. Elyo est comme dans un état second, il se retire et comme si j'étais une plume, il me met sur le ventre et continue de me marteler de coups de reins. Jusqu'à temps que nous nous crispons tous les deux, dans un râle puissant.

Et là, je réalise quand tout s'apaise, ce qui vient de se passer. J'ai putain de coucher avec putain d'Elyo Morretti et le pire, j'ai aimé ça.

GARDE-MOI SI TU PEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant