Chapitre 3

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« Tout vient à point à qui peut attendre », Clément Marot

J'ai passé une excellente soirée. Je rentre dans mes appartements vers une heure du matin, le sourire aux lèvres. La Princesse Palatine est vraiment une super personne, il me tarde de passer de nouveau du temps avec elle. J'aurais aimé rencontrer son mari, Monsieur le frère du Roi, mais je sais qu'un jour, ce sera le cas. Et le Roi ? Il danse vraiment très bien et il peut même avoir de l'humour, par moment. Je garde vraiment un très bon souvenir.
Lorsque je rentre dans les appartements, un chandelier à la main, je suis surprise de découvrir Robert encore debout. Installé en face du bureau, il s'éclaire à la lumière d'une bougie et semble penché sur un document. Je m'attendais à le voir au lit.

— Bonsoir, le salué-je en déposant mon chandelier sur le premier meuble à ma droite.

Quelque peu surpris, il sursaute, une main sur le cœur, mais se tourne vers en me souriant.

— Bonsoir, Louise. La soirée fût bonne ?
— Oh, Robert, c'était fabuleux. Extraordinaire. J'ai fait la rencontre de la Princesse Palatine, c'est une femme vraiment gentille et sympathique. C'est simple, c'est comme si je l'avais toujours connu.

Il dépose un baiser sur mon front.

— Je suis contente que vous vous soyez amusée.
— Et vous, votre soirée ?
— Oh, rien de bien intéressant. J'ai envoyé des lettres, me suis reposé, évidemment et lu quelques documents importants.
— Vous auriez dû venir me rejoindre, le Roi s'est étonné de ne point vous y voir.
— Je viendrai à la prochaine, je vous le promets.

Il glisse un doux baiser sur mes lèvres que j'apprécie puis je m'éloigne en baillant.

— Je vais aller me coucher, je suis épuisé. Vous voulez bien m'aider à dénouer mon corset ?

Je lui montre mon dos, il s'exécute puis dépose un autre baiser sur mes omoplates. Il est très affectueux ce soir, c'est rare qu'il le soit autant.

— Je vous rejoins dans quelques minutes, m'indique-t-il alors que je me dirige vers notre chambre.

Je me déshabille, enfile ma robe de chambre puis entreprend de me décoiffer et de retirer ma mouche avant d'effectuer un léger brin de toilette, juste pour avoir pour la sensation d'être propre, c'est comme un rituel que j'effectue chaque soir.
Prête, je me dirige vers mon lit et me glisse sous la couverture en appréciant enfin ce repos bien mérité. Si toutes les journées à Versailles se déroulent ainsi, il est certain que je n'aurais point le temps de m'ennuyer.
Je rouvre les yeux à l'instant où j'entends la porte s'ouvrir. Les frottements des vêtements de Robert sur sa peau m'indiquent qu'il est en train de se mettre en tenue de nuit et, bientôt, je le sens s'allonger à côté de moi, son souffle tout près de mon oreille et sa main caressant délicatement mes hanches malgré le fin tissu de ma robe de chambre.

— Vous m'aviez promis une petite gâterie, me chuchote-t-il.

Je ferme les yeux à l'instant où mon cœur prend une envolée fulgurante. Oh, Seigneur, j'avais complètement oublié...

— Je... je suis fatigué, Robert, reportons plutôt à demain.
— Si vous n'étiez pas rester faire la fête jusqu'à point d'heure, vous le ressenteriez pas, cette fatigue.

Je me retourne vers lui, furibonde.

— C'est l'homme qui a refusé de ne pas honorer l'invitation du Roi parce qu'il était épuisé qui me reproche cela ? Vous êtes culotté !
— Oui, mais moi, au contraire de vous, c'est une vraie fatigue, s'énerve-t-il dans un ton de reproche.
— Oh, parce qu'il y a une vraie et une fausse, maintenant ?
— Oui, la mienne est vraie car j'ai travaillé et j'ai supervisé notre déménagement, vous, vous l'êtes parce que vous avez passé la soirée à rire et à danser.

Vices à Versailles - Prequel : Un geste de vousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant