Épilogue

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ROBERT, 1679

Louise a changé depuis notre mariage.
Depuis des mois et des mois, j'ai la sensation qu'elle n'est plus la même. Qu'elle est une autre femme. Je la trouve plus épanouie. Plus souriante. Plus heureuse. Cela devrait me satisfaire et me rendre joyeux. Mais ce n'est pas le cas car ce n'est pas grâce à moi qu'elle est ainsi. Il y a un autre homme, j'en suis certain. Je ne sais pas qui, ni comment la rencontre a pu être possible, mais mon épouse entretient une relation adultérine avec un autre homme et je trouverai qui.
J'avale mon cinquième verre de vin depuis le début de la journée. Peut-être celui de trop, mais celui qui me pousse à trouver des indices, quelque chose qui me prouverait que je ne me fais pas des idées et que ma femme m'ait bien infidèle. Sinon, pourquoi serait-il si heureuse ? Athénaïs de Montespan m'a assuré qu'elle avait une correspondance. Je ne voulais point la croire, après tout, ce n'est pas parce que nous avons couché quelquefois ensemble que je devrais lui faire confiance. Mais cette nuit, en y réfléchissant, je me suis rappelé des choses étranges. Louise, qui écrit souvent des lettres, les doigts pleins d'encres, et qui sourit quand elle reçoit une missive. Son enfermement pendant des heures pour rédiger sa réponse et ses réponses vagues quand je lui ai demandé avec qui elle parlait... Tout cela est une preuve de son adultère, j'en suis persuadé et je trouverai des preuves.
Je me serre un autre verre que je bois cul-sec.

— Monsieur, peut-être devriez-vous vous calmer sur la boisson... me suggère la petite voix frêle de Madeleine.
— Taisez-vous, je n'ai pas besoin de leçon et si par malheur j'en avais besoin, ce n'est pas à vous que j'en demandais. Hors de mon chemin.
— Mais monsieur, je dis cela pour vous, je...

Pour la faire taire, j'envoie ma main sur sa joue, qui claque et lui envoie un regard assassin, le cœur tambour-battant dans la poitrine, lorsque je vois ses larmes couler le long de ses joues.

— Maintenant disparaissez si vous ne voulez pas que je vous inflige la correction que vous méritez !

Apeurée, elle ne se fait pas prier et quitte la pièce en courant et ravalant ses sanglots.
Je me serre un autre verre que je bois d'une seule gorgée et le laisse tomber au sol. Il se brise en un millier de morceaux.
Le regard noir et l'air déterminé, je me rends vers le meuble où, hier soir, je l'ai observer ranger l'une des nombreuses lettres et fouille. Je grogne en ne trouvant pas ce que je cherche.

— Ce n'est pas vrai ! fulminé-je en envoyant valser les quelques objets traînant sur le bureau.

J'essuie mon front couvert de sueur et m'agenouille pour tenter de trouver un tiroir dissimulé. Et enfin, après de longues minutes de recherches, je trouve ce que je cherche. Un tiroir à double fond, là où des dizaines et des dizaines de lettres sont dissimulées.
Avec hargne, je m'en empare de quelques-unes et constate qu'elles viennent tous d'une seule et même personne : le Comte de Bretagne. Qui est donc ce bougre ? Je lis quelques lignes, mais m'arrête car, pendant un instant, je suis épris de culpabilité. Cette correspondance est privée, je n'ai point à m'immiscer. Mais je fais fuir ce sentiment en réalisant qu'elle est ma femme et qu'elle me doit vérité et loyauté. Pas de mensonge ni de secret. Elle doit être totalement transparente avec moi.
Alors, je commence ma lecture et ce que je découvre dans ces mots me foudroie. Me lapide. Ils parlent beaucoup, d'après les mots de Louise, il l'a fait rire et égaie ses journées parfois morose. Elle parle de moi aussi. Je vois rouge, mon corps entier est en ébullition. Elle avoue ne pas m'apprécier. Mon cœur saigne malgré tout. Il lui avoue ne pas aimer son épouse non plus, qui n'est pas du tout à son goût et qui n'est, semble-t-il, pas fichu de lui donner un héritier.
Mes yeux parcourent les lettres si rapidement que je n'assimile pas toutes les informations. Mais j'en sais suffisamment et lorsqu'elle rentrera, elle aura intérêt à me donner une bonne explication pour tout cela. Mais comme vidé, je laisse tomber la lettre qui virevolte jusqu'à mes pieds. L'humiliation me comprime la poitrine et la gorge. J'étouffe. Comment a-t-elle pu me trahir ? Moi qui ai toujours été aimant avec elle malgré ses réticences à mon égard ? C'est trop, mes forces me manquent. Je me retiens au meuble pour ne pas tomber. Mais alors que j'allais entamer la lecture d'une autre lettre, la porte des appartements s'ouvre sur une Louise souriante. Mon regard devient furibond.
Sur le pas de la porte, elle s'arrête net en me voyant à proximité de son bureau, les lettres éparpillées partout autour de moi.

— Que faites-vous avec mes lettres ?

FIN

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Et voilà, cette fois, l'histoire de Vices à Versailles est vraiment terminé 💔😭💔😭💔😭

Mon coeur est très serré, mais toutes les bonnes choses ont une fin 😭

Merci à vous de m'avoir lu et d'avoir liké et commenté, ça me touche ! ❤️

J'espère que vous avez aimé voyager au 17e siècle avec moi et que je vous ai appris des choses ❤️

Bonne fin de journée et à bientôt pour une nouvelle aventure !🥰😘❤️

Vices à Versailles - Prequel : Un geste de vousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant