« L'amitié est un fil d'or qui ne se brise qu'à la mort », Anonyme
Voilà plusieurs jours que j'ai appris être enceinte et depuis, je nage dans le bonheur. Aussi, je me sens différente. J'ai hâte de voir mon ventre gonfler, même si je sais que porter la vie n'est pas toujours agréable. Pour le moment, seul Robert, Liselotte et moi-même sommes au courant et c'est mieux pour l'instant, je le dirai à ma famille quand j'aurais atteint le stade des deux mois.
— Comment cela se passe-t-il avec votre époux ? se renseigne Liselotte, avec laquelle je me promène dans les jardins.
— Ça va, en ce moment, ma grossesse le met en joie et heureusement pour lui, il n'a pas encore ré-aborder le sujet du nom de l'enfant.
— Le mariage n'est jamais chose aisée.Côte à côte, nous nous promenons dans le bosquet de l'étoile, au côté Nord des jardins. Voilà presque deux heures que nous déambulons dans ces lieux magiques, mais en constante évolution, dû aux nombreux travaux que le Roi ordonne. Quand ils seront totalement achevés, ils seront splendides.
— Oh, regardez Louise, m'appelle Liselotte en pointant son doigt vers l'entrée du bosquet du théâtre d'eau, une fois que nous sortons de celui de l'étoile. Il y a la Reine, accompagnée de deux de ses dames de compagnies.
Je regarde dans la direction qu'elle me montre et lorsque, en effet, je repère la Reine, mon cœur s'emballe soudainement sous la panique. Depuis que je suis ici, se faisant très discrète, c'est la première fois que je la vois et même si elle est à de nombreux pas de moi, cela reste très intimidant.
— Voulez-vous la rencontrer ? me propose la Princesse.
— Oh je... je ne pense pas que... ce soit très... euh...
— Ne vous en faites pas, elle est très gentille. En revanche, il va vous falloir parler lentement car malgré toutes ses années passées en France, elle a encore beaucoup de mal à parler notre langue.Malgré la nervosité, je hoche la tête et la suit quand elle me prend la main et m'entraîne à sa suite. Bien vite — trop vite — nous nous retrouvons en face de la Reine de France, Marie-Thérèse d'Autriche.
— Bonjour, Majesté, la salue mon amie, toute souriante. J'espère que je ne vous dérange pas ?
— Oh non, pas du tout, ma chère Elisabeth, répond cette dernière avec un fort accent espagnol.
— Majesté, j'aimerais vous présenter ma nouvelle amie, Louise Drouart, Marquise d'Anjou. Elle et son époux sont arrivés à Versailles il y a un peu plus d'un mois.
— Bonjour, Majesté, la salué-je en faisant une révérence.La Reine porte son regard sur moi et finit par me sourire.
— C'est un honneur de faire votre connaissance, Majesté, dis-je encore.
— Moi de même, madame la Marquise. Vous plaisez-vous ici ?
— Oh oui, Majesté, c'est extraordinaire.Ses dames de compagnies, discrètes, restent quelques pas derrière elle.
— J'ai entendu parler de vous de nombreuses fois, Marquise.
J'ouvre grand les yeux, éberluée.
— P... parler de moi ?
— Oui, par différentes personnes qui ont croisé votre route depuis votre arrivée ici. Et aussi de votre époux.Son aveu augmente ma nervosité, craignant ce qu'on lui a dit de moi.
— Ne faites pas cette tête, on m'a rapporté que vous étiez d'une très grande bonté et gentillesse. J'ai également entendu dire que vous ne vous entendiez pas très bien avec votre époux ?
— Oh, c'est... Nos relations sont cordiales, Majesté, Robert et moi, si nous ne nous aimons pas dans le sens amoureux, nous nous apprécions.
— Que diriez-vous de marcher un peu avec moi ?
— C'est euh... avec plaisir, Majesté, accepté-je en sentant mes joues rosirent légèrement, même si ce n'est rien comparé à lorsque je me trouve en face du souverain.
— Alors soit. Elisabeth, cela ne vous dérange pas que je vous l'emprunte ?
— Absolument pas, Majesté.
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Vices à Versailles - Prequel : Un geste de vous
Romance1674. La jeune Louise Brailly s'apprête à épouser Robert Drouart, Marquis d'Anjou, un homme choisi par son père. Malheureuse, elle sait très bien qu'elle ne trouvera jamais l'amour et le bonheur dans les bras de son époux qu'elle tolère tout juste...