Chapitre 7

9 3 0
                                    

— Je suis enfin là !

La porte s'ouvrit sur le sourire étincelant de ma meilleure amie. Aujourd'hui, elle était vêtue d'un simple haut et d'un slim et ses cheveux bruns étaient attachés en deux petits pompons. Je me levai de ma chaise et l'étreignis.

— Si tu savais à quel point je suis contente de te voir ! Ça doit bien faire deux semaines qu'on ne s'est pas vu !

— C'est entièrement de ta faute ma chère ! Tu as enchaîné défilés et sorties avec ton petit-ami !

— Il me rend tellement heureuse ! Je suis sûre que tu tomberais sous son charme si tu prenais le temps de le rencontrer !

— Non merci, j'ai déjà bien assez de problèmes comme ça...

— Ton rendez-vous s'est bien passé ? Tu ne m'as même pas donné de détails !

— C'était bien, Sam était superbe et les autres n'ont même pas remarqué que l'on se connaissait à peine mais on ne se reverra sûrement pas, alors il n'y a pas grand-chose à dire.

— Tu l'as appréciée n'est-ce pas ? Alors pourquoi ne pas vous revoir ?

— Il fallait juste que je fasse croire à mon père que ma vie amoureuse était bien remplie.

— C'est dommage.

— J'ai beaucoup de travail, tu sais...

— Bien sûr que je le sais. C'est d'ailleurs pour ça que je suis là aujourd'hui. Mais ça ne devrait pas t'empêcher de voir du monde, au contraire, cela te sortirait la tête de tout ça et tu serais plus productif. Réfléchis à ça monsieur « J'ai-du-travail-moi » ! Allons, montre-moi ce que tu voulais faire maintenant ! s'exclama-t'elle pour changer de sujet.

Je la remerciai d'un regard. Elle savait très bien que mon père me cassait déjà bien assez les pieds avec ça alors il valait mieux ne pas en rajouter. Je me penchai sur le bureau et attrapai une pochette cartonnée qui contenait mes projets les plus importants. Mon dernier croquis était soigneusement rangé en haut de la pile. Je m'en saisis et le tendis à mon amie. Elle s'assit sur mon lit et le détailla, les yeux plissés par la concentration.

— Tu l'as déjà montré à ta mère ?

— Oui mais elle n'a pas vu la dernière version.

— C'est très bien comme ça, tu n'as pas besoin de lui remontrer. C'est pour ça que tu voulais connaître mes mensurations ? Pour que je te serve de modèle ? demanda-t'elle sans même lever les yeux.

J'acquiesçai sans qu'elle ne puisse le voir et m'installai à ses côtés. Elle me pointa un détail du doigt, tant l'esquisse qu'elle tenait l'absorbait.

— Comment vas-tu te procurer autant de tissus ? Ça coûte une blinde !

— Je l'ai déjà.

Je tirai vers nous mon bac à tissus et en sortis l'étoffe, non sans fierté. Il s'agissait en fait de vieux vêtements de luxe que j'avais récupérés à un vide-grenier pour quelques sous seulement. Une vraie affaire. Je racontai cela à Dallya qui restait stupéfaite.

— Mais alors qu'est-ce que tu attends pour te mettre au travail !

— Eh bien... Toi, du coup...

— Tu aurais pu prendre n'importe quel mannequin en référence.

— Oui mais je veux te la voir porter.

Un sourire éclaira ses lèvres :

— Merci de m'avoir attendue. Allez, au travail maintenant ! lança-t-elle avec un enthousiasme non-feint.

SamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant