Chapitre 29

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— Je suis épuisé...

— Et moi donc... Mais je suis vraiment heureux d'être avec toi, ajoutai-je après un court instant.

Il se tourna vers moi et vint embrasser mes lèvres avec douceur.

— Moi aussi... Maintenant que tu es là, je ne vais plus te lâcher, tu deviens mon petit oiseau dans sa cage dorée.

— Si tu parles de tes bras, c'est une cage en diamant, soufflai-je avec un sourire.

— C'est que mon amoureux se fait poète...

Mon cœur loupa un battement et mes lèvres s'étirèrent instinctivement. Le plus banal des mots prenaient une tournure extraordinaire dans sa bouche. C'était lui mon poète. Mais il ne s'en rendait pas compte et ça me rendait fou. « Mon amoureux », deux petits mots et pourtant... J'avais besoin de ça, de ses douces paroles dans mon quotidien.

« Ce n'est pas le lieux, c'est la personne », cette phrase n'avait jamais eu autant de sens à mes yeux. La pièce était encombrée de sacs et de cartons et pourtant, je ne m'étais jamais senti aussi bien.

— Dis, on ouvre une bouteille ce soir ? proposai-je. Pour fêter le début de notre vie commune.

— Avec plaisir. Mais je me doute bien que tu n'as rien ici.

— Non, on doit sortir.

— Alors je t'invite, on va au fast-food tous les deux mais avant, on passe au supermarché pour trouver une bonne bouteille.

— Mais pourquoi, on pourrait manger ici et...

— Ai-je besoin d'avoir une raison spécifique pour vouloir traîner dehors avec mon copain ? Je ne crois pas. Donc on fait un autre date, que ça te plaise ou non.

— D'accord, d'accord. Laisse moi juste le temps de m'habiller correctement et de prévenir maman et grand-mère, râla-t'il avec un sourire sur le visage.

Je me penchai sur lui pour un léger baiser puis me redressai en m'étirant.

— Est-ce que tu sais dans quel carton j'ai laissé mes fringues ?

— Comment je le saurais, c'est toi qui les as faits, non ?

Je bougonnai et me penchai en ouvrant la boite la plus proche de moi. Une main s'abattit sur mon derrière et je sursautai en cherchant le responsable, même si je le connaissais déjà. D'ailleurs, celui-ci s'enfuyait déjà en ricanant.

— Je vais vraiment devoir supporter ça jusqu'à la fin de ma vie ? lançai-je tout haut.

— Je crois bien que oui. Tu vas voir comme il peut devenir insupportable parfois ! S'écria Myriam depuis le salon.

Je secouai la tête avec exaspération et repris mes recherches. Je trouvai ce que je souhaitai au bout du troisième carton et posai les vêtements sur le lit. J'hésitai entre deux tenue : un jean et un pull au col roulé blanc, ou un pantalon ample marron, assorti à une veste et un tee-shirt de couleur pâle. Je choisis finalement la seconde et pris d'assaut la salle de bain en jetant presque Sam au dehors. Il râla, s'exclama que j'aurais au moins pu le laisser finir son eye-liner et finit par regagner sa chambre pour finir son make-up devant le miroir qui recouvrait son armoire. Je m'habillai, lui piquai un peu de gloss et enduisis chaque mèche d'une importante dose de gel. Je ne le rejoignis que lorsque le résultat me plût vraiment. Il embrassa sa grand-mère sur le front et leur fit quelques recommandations pour la soirée.

— On rentrera peut-être tard alors ne nous attendez pas. Et n'hésitez pas à appeler si vous en avez besoin, je décrocherai dans la minute.

J'aimais le voir avec sa famille. Il était si doux et protecteur. Il les aimait plus que tout, personne n'aurait pu prétendre le contraire. Ce garçon était pur, je n'avais jamais vu de si belle personne de toute ma vie. Je savais que c'était son passé qui l'avait forgé ainsi. A toujours prendre soin de sa mère et sa grand-mère, à faire attention à ceux qu'il aimait. Il avait cru perdre la femme qui l'avait mise au monde, il avait connu la misère et la dureté de la vie avant n'importe qui d'autre. Et je sais que son vécu différait du mien au plus haut point.

SamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant