Chapitre 22

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Je papillonnai des paupières et piquai accidentellement la cuisse du garçon.

— Allan ! S'il-te plaît, ça fait trois fois en à peine cinq minutes !

— Je suis désolé, j'ai du mal à me concentrer.

— C'est bientôt fini, dès que tu auras terminé cette couture, on pourra aller se coucher ! m'encouragea-t'il.

La bonne humeur qu'il mettait dans ses paroles, malgré l'heure indécente et le stress qu'il avait pour le défilé, qui se déroulait dans quelques heures me tira un sourire et me poussa à avancer plus vite. Il ne me fallut qu'une demi-heure de plus pour terminer. La petite aiguille était proche du trois lorsque je finis. Je rajoutai mentalement les bijoux au tableau et ma bouche s'entrouvrit tant cela semblait parfait.

— C'est beau ? Rien à changer ?

Je ne dis rien et me contentai de le serrer contre moi en faisant attention à la robe.

— Alors c'est bon je suppose ?

— Tu es magnifique comme ça, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau de toute ma vie.

— Ne dis pas de bêtises, je...

— Ce n'est pas une bêtise. Tu vas attirer tous les regards...

— Et c'est censé être rassurant ?

Je posai ma main sur sa joue et mon front contre le sien tout en me retenant de l'embrasser. Il sembla surprit et ses doigts s'enroulèrent autour de mon poignet avec hésitation. Son souffle s'échoua sur mes lèvres abîmées. J'avais en effet pris la mauvaise habitude de les mordre lorsque j'étais concentré ou stressé. Or, j'étais les deux en ce moment. Ses yeux sombres étaient le reflet de son âme et j'y percevai tous ses doutes.

— Tu ne regarderas que moi, seulement moi, d'accord ? Et ne pense pas que tu n'en es pas capable, tu es parfait dans cette robe. On dirait une extension de toi. Tu es si beau qu'on dirait que c'est un peintre lui-même qui t'as créé. Même Dieu se pâme devant toi, tu es tout simplement parfait Sam...

Ses prunelles se mirent à briller et il enfouit son visage dans mon cou en avalant difficilement sa salive. Je savais que mes paroles l'avaient touché et j'en étais fier. Je lui ferai prendre confiance en lui comme personne ne l'avait fait avant.

— Allez, retire ça, je vais tout mettre en housse et on pourra aller se coucher.

Il acquiesça et s'écarta en me remerciant du bout des lèvres. Je secouai la tête avec un sourire et l'aidai à se déshabiller. Je m'emparai de la grande pochette de plastique que papa avait récupérée à l'entreprise pour moi et rangeai la robe. Je notai son numéro de passage et le mannequin qui la porterait. Sam s'était déjà allongé au fond du lit, en caleçon et j'eus tout le loisir d'admirer son corps. C'était fini. Après ça, papa lui ferait signer un contrat et je négocierai pour qu'il ait le droit à des vacances. Je l'aiderai à reprendre du poids à ce moment-là.

Mon ventre grogna mais j'étais trop épuisé pour aller chercher quoi que ce soit à manger. Je retirai aussi mes vêtements et me glissai contre lui avec un soupir. Je passai un bras autours de sa taille pour me coller à sa peau chaude et ne mis que quelques minutes à m'endormir.

SamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant