Chapitre 9

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Je montai rapidement dans ma chambre, les poings serrés. La soirée avait été vite expédiée. Je m'étais laissé faire pour ne pas faire tiquer mes parents puis j'avais écourté le repas sous prétexte que Sam était déjà bien pompette et qu'elle avait des choses à faire le lendemain. Je refermai la porte avec délicatesse malgré mon envie de la claquer et m'assis sur le lit en prenant ma tête dans mes mains. Mon sang bouillonnait dans mes veines lorsque je repensais au baiser, à sa bouche gourmande contre la mienne. Une chaleur inattendue parcourait encore mon coeur malgré le temps qui s'était écoulé depuis le baiser. Mais que se passait-il avec cette fille ? Je ne parvenais plus à contenir mes émotions en sa présence ! Et puis le sourire de ma mère, les airs choqués d'Antoine et Paul et la moue indéchiffrable de Juliette.

J'allais prendre une douche et me coucher. Je parlerai de tout ça à Dallya demain et j'enverrai un message à Sam pour mettre fin à tout ça. Je dirais à mes parents que nous nous serions séparés suite à une dispute et ils me ficheront la paix pendant un moment. Je soupirai et me redressai enfin. J'attrapai mon pyjama, posé sur mon portant et sortis dans le couloir. Un peu de lumière passant sous la porte d'Antoine, m'indiquait qu'il n'était pas encore couché et qu'il était très probablement en train de lire. Je ne m'attardai pas plus et filai à la salle de bain.

Je me mordis la lèvre et fermai l'application. J'appelai Dallya à la place et lui demandai quand-est-ce qu'elle allait arriver. Elle m'informa qu'elle n'était qu'à une rue de la maison et qu'elle arriverait dans quelques minutes. Je lui sautai dans les bras lorsqu'elle passa la porte. Son étreinte se resserra autours de moi et je reculais pour m'asseoir sur le lit, poser mon visage sur son ventre en respirant doucement.

— Je t'ai rarement vu dans un tel état, tout va bien Allan ?

J'acquiesçai, ce qui me valut une petite claque derrière la tête.

— Parle moi, je vois bien que ça ne va pas.

Se confier était-il vraiment une bonne idée ? Non, bien sûr que non. Ça ne changerait rien et je ne voulais pas inquiéter Dallya. Je ne me mettais jamais en colère, j'étais parfois triste ou déçu mais jamais plus. Sauf cette fois-ci. C'était définitivement mauvais. Je ne pouvais pas lui parler des tourments que me causait cette femme depuis notre rencontre. Et puis il y avait Juliette, et mon père. Et la couture, qui me prenait tout mon temps. Je ne supportais plus toutes ces choses, toute cette pression.

— Qu'as-tu fait ces derniers temps ? questionnai-je avec une légère hésitation.

— Tu ne veux vraiment rien me dire ?

Dallya avait parfois ce côté Petit Prince qui ne lâchait jamais une question tant qu'il n'avait pas de réponse. Néanmoins, je ne cédait pas, lui confirmant que je n'allais rien dire.

— J'ai été au cinéma avec Evan, on a été voir Barbie. Il a critiqué quelques plans mais il a bien voulu avouer que le film était génial ! Il m'a emmenée manger une glace après, parce que malgré le pot de pop-corn qu'on s'est enfilé, j'avais encore un petit creux. Et après, on a...

— Tu me parles toujours de ce garçon mais je ne sais même pas à quoi il ressemble. Et puis tu vas finir par t'ennuyer de lui et vous n'aurez bientôt plus rien à faire...

— Oh, c'est vrai ! s'exclama-t'elle en s'écartant un peu. Et puis, on ne s'ennuie jamais en amour, ne dis pas de bêtises... répliqua-t-elle peu après.

Elle sortit son téléphone et fit défiler quelques photos de sa galerie avant de le tendre vers moi. Le garçon était plutôt un beau spécimen : teint chocolat, tresses brunes, pectoraux saillants, sourire resplendissant. Il dégageait une certaine confiance en lui mais aussi quelque chose de terriblement attirant. Il avait le regard avenant et chaleureux.

— Il est super tu ne trouves pas ?

— J'espère qu'il te traite comme une princesse.

— Il le fait, ne t'inquiète pas pour ça.

— Tant mieux. Vous allez bien ensemble, avouai-je.

— Je sais, répondit ma copine avec un sourire.

Des étoiles brillaient dans ses yeux noisettes et malgré ma colère de tout à l'heure, je me surpris à sourire. J'étais terriblement heureux pour elle. Cette femme méritait tout l'or du monde. J'oubliai Sam pour me concentrer seulement sur les comptes-rendus des rendez-vous de ma super meilleure amie avec son copain.

SamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant