Chapitre 23

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C'était le jour J. Nous n'avions dormi que quelques heures et pourtant, j'étais surexcité. Dans le mauvais sens du terme. J'avais ouvert les yeux avant le réveil et j'avais été incapable de me rendormir. Je m'étais levé et avais marché dans la chambre jusqu'à ce que ça sorte Allan du lit. Il avait affiché une moue surprise puis il avait comprit. Il s'était levé et avais ouvert les bras pour que je m'y blottisse. Ce que j'avais fait, les mains un peu tremblantes.

— On s'habille et on descend ? Je remonterai prendre la robe avant de partir.

J'acquiesçai sans pouvoir rien dire. Il avait gardé quelques-uns de mes vêtements au cas où j'en aurais besoin alors il me sortit une tenue. Il m'aida à me préparer et voulut même s'occuper de mes cheveux, ce qu'il n'avait jamais fait avant. Je lui prêtai ma brosse et m'assis sur le lit à sa demande. Il passa une main délicate dans ma tignasse. Un long frisson remonta le long de mon dos et je m'apaisai presque immédiatement. J'avais le cuir chevelu sensible et comme je n'avais personne pour me faire des papouilles ou me coiffer, la moindre caresse me faisait défaillir. Cela n'échappa pas au regard d'Allan qui pouffa de ma réaction.

— Tu aimes ?

Je soufflai une brève réponse et penchai un peu plus la tête en fermant les yeux pour quémander. Il se résigna à poser la brosse pour glisser ses mains dans ma nuque et jouer avec mes cheveux de ses longs doigts habiles. Je soupirai et tout le stress qui stagnait dans mon corps ces dernières semaines s'évapora. Je ne pensai plus rien. Mon cerveau semblait rempli de porridge ou quelque chose dans le genre. Je ne sus combien de temps cela dura, je me rappelai juste de la douce sensation que me procuraient ses caresses. Une légère plainte m'échappa lorsqu'il reprit la brosse et je plantai un regard mécontent dans le sien, sans même le contrôler.

— On va être en retard tu sais ? lança-t-il avec un sourire amusé.

J'affichai un air déçu mais le laissai faire. Il ne mit que cinq minutes car de toutes manières, la coiffeuse repasserait ensuite.

— On descend ? J'aimerai bien manger un peu avant de partir.

J'acquiesçai et le suivis en baillant un peu.

Tout le monde était déjà assis autour d'une table bien garnie. J'entrouvris la bouche, un peu étonné de la diversité mais aussi de la quantité du déjeuner. Les parents nous saluèrent et Antoine leva à peine les yeux. Il avait ramené ses genoux contre sa poitrine et il lisait en trempant de temps à autre sa tartine dans son bol de chocolat. Je m'assis à côté d'Allan avec un léger doute concernant la nourriture. Le seul fait d'en voir autant me donnait des relents. Je me contins tout de même.

— Alors, comment vont mes deux stars de la journée ? Vous avez bien dormi ? Tout est prêt ? lança Elena avec une bonne humeur apparente.

— On a fini vers trois heures, expliqua mon faux petit-ami. Tout est parfait.

— Hâte de voir ça alors. Prenez le temps de manger comme il le faut, on ne partira pas maintenant.

— On y va ensemble ?

— Eh bien comme Paul, Sam et toi devez y être plus tôt, nous avons décidé de vous suivre.

— Tu as décidé, moi je voulais dormir ! protesta Antoine.

— Peu importe, tout ça pour dire que oui, nous partons tous ensemble dans un peu moins d'une heure. Sam, la nourriture te convient ou tu aimerais autre chose ?

— En fait... je n'ai pas très faim...

— Ah, les stress du premier défilé... ne t'inquiète pas ma grande, tu vas forcément réussir ! M'encouragea Paul.

SamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant