Chapitre 12 : Des idées noires

259 29 5
                                    

La conversation qu'il avait eue avec Léwina avait résonnée dans la tête de Sirius toute la nuit et il n'avait pas réussi à trouver le sommeil.

Si les Serpentard n'étaient pas méchants, alors ses parents n'étaient pas méchants. Cela devait être de sa faute. Toute cette douleur, ces blessures, ces insultes qu'ils recevaient, ça devait être de sa faute. Il s'était retourné et reretourné dans son lit, cherchant désespérément le sommeil, essayant simplement de ne plus penser. Il voulait que ça s'arrête, il avait mal. Il avait l'impression de revivre chaque scène qui l'avait fait souffrir. Il sentait encore sa joue chaude après une baffe, tout son corps qui le tiraillaient après être tombé dans les escaliers, les cris affamés de son estomac lorsque ses punitions constituaient à le priver de nourriture. Il sentait encore la douleur horrible du sortilège Doloris.

Il se retourna une énième fois, il remarqua que son oreiller étant trempé, il toucha ensuite son visage. Il semblait se noyer dans les larmes. Sirius ne s'était pas rendu compte qu'il pleurait.

Il se sentait terriblement idiot, il était honteux de l'impact qu'avait une petite conversation sur lui. Il ne savait plus quoi penser, il était perdu.

Il se redressa et s'assit dans son lit, les larmes continuaient de couler et elles furent rapidement accompagné de sanglots. Au début, ils étaient très doux mais plus le temps avançait, plus ils gagnaient en intensité. Une énorme boule s'était logée au fond de sa gorge : il avait l'impression de manquer de souffle, il avait l'impression qu'il ne pouvait plus respirer. Il avait chaud, il avait froid. Ses sanglots continuèrent, toujours aussi puissants, il avait l'impression qu'il allait mourir.

-Sirius ?

Une voix s'était élevée dans le dortoir, une voix murmurante qui l'appelait mais il ne l'entendait pas, elle était trop loin de lui.

-Sirius, qu'est-ce qui se passe ?

Mais ce dernier n'entendait rien, il ne voyait rien, ne comprenait rien, il sentait seulement cette énorme enclume sur son cœur, ça faisait mal.

-James ! Remus ! Putain, réveillez-vous ! Sirius fait une crise d'angoisse ou je ne sais pas quoi !

La lumière s'alluma soudainement. Le spectacle était horrifique pour les trois maraudeurs tout juste réveillés. Peter avait entendu des pleurs bruyants, ce qui l'avait sorti du sommeil. Il avait alors rapidement compris que tous les bruits qu'il entendait venait de sa droite, venait du lit où était censé dormir Sirius. Il n'avait jamais rien entendu de tel de la part de son ami. Il n'avait alors pas su comment réagir. Après quelques secondes, il avait fini par se précipiter sur James et Remus, les avaient secoués pour les réveiller : il savait que les deux autres auraient une idée. Ces deux derniers s'étaient réveillés en pleine panique, ils ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Peter avait alors commencé à allumer toutes les lumières du dortoir et ils avaient pu découvrir la scène. Ils voyaient Sirius, en boule, assis sur son lit, les jambes contre son torse, les bras entourant son visage et ses mains cachant ses oreilles. Son visage était couvert de larmes. Remus était resté immobile quelques instants, comme Peter, il ne savait pas quoi faire devant cette scène horrifiante. James, quant à lui, s'était levé et s'était jeté sur Sirius. Il s'était assis à ses côtés l'entourant dans ses bras, mit sa tête dans le creux de son épaule et l'avait serré fort. Peter avait alors fait confiance au meilleur ami de Sirius et l'avait imité. Remus mit un peu plus de temps mais s'était levé et les avait rejoints à son tour.

-Sirius, commence James, nous sommes là, essaye de respirer... essaye de respirer comme je le fais.

Après une étreinte de quelques minutes, Peter et Remus s'étaient dégagés, en espérant permettre au jeune Black de mieux respirer. James les regarda, paniqué mais surtout terriblement triste. Des larmes perlaient au coin de ses yeux mais il essayait désespérément de garder la face pour son ami. James prit alors une grande inspiration et essaya de parler avec la voix la plus douce possible :

Sept minutes pour s'aimer [Maraudeurs]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant