CHAPITRE 27

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Plusieurs jours venaient de passer, des journées et des nuits qui semblèrent interminables à Luis car, rien n’allait. Sa maman était toujours dans le coma et, Carmen, qui la veillait était toujours aussi froide envers lui, la seule chose qui semblait avoir changé entre eux c’est qu’elle acceptait à présent de le laisser la remplacer quand il fallait que la jeune femme se repose. Aymeric étant officier supérieur de l’armée, il ne pouvait s’absenter très longtemps de son poste qu’il partageait entre le bureau et les préparatifs de l’enterrement de leur sœur. Le journaliste était bien content de voir ses frères se reposer sur lui, il éprouvait un sentiment satisfaisant d’appartenance à une famille, un cocon et même si tout cela arrivait en un moment terrible, il n’en était pas moins heureux. Les silences éloquents et les œillades sévères de Carmen ne lui plaisaient pas le moins du monde mais il s’en contentait bon gré mal gré car, se disait-il, si elle lui en veut c’est moche mais c’est aussi la preuve qu’elle ressent quelque chose pour lui. S’aimer et se haïr, n’est-ce pas là des sentiments que l’on partage en famille, seulement pour des personnes qu’on affectionne un minimum ?
Luis pensait à ce milliardaire qu’il n’avait pas revu depuis bientôt deux semaines d’ailleurs, à la réflexion faite, il se rendit compte qu’il ne l’avait ni vu ni entendu depuis autant de temps. Les premiers jours, il s’était rendu à la Tour Luisdel après le feu qui avait ravagé tout un étage de l’immeuble mais il n’avait pas eu accès à l’ascenseur réservé au milliardaire, celui-là même qui menait directement à son penthouse niché au sommet de la tour ; tantôt le milliardaire était sorti, tantôt il était en voyage, lui répondait la réceptionniste. Luis s’aperçut qu’il n’avait jamais pris le numéro de téléphone personnel du milliardaire et d’ailleurs, il se demanda si celui possédait un portable. Il avait rebroussé chemin et n’avait plus essayé de contacter son amant-poisson même s’il remarqua l’étrange vide qu’avait provoqué l’absence de celui-ci. Il pensait à Luisdel au réveil, toute la journée et avant de s’endormir le soir ; il souhaitait le voir faire une incursion dans ses rêves comme avant afin de lui donner des nouvelles mais, ni le milliardaire, ni ses frères ne se manifestèrent pendant près de deux semaines et Luis finit par s’habituer, le cœur battant fort, attendant sa dernière pleine lune qui ne cessait de se rapprocher inéluctablement.
Couché sur le dos dans l’obscurité totale, Luis faisait le bilan habituel de sa courte vie lorsque soudain, derrière la fenêtre, à la faveur de l’éclairage lunaire, il reconnut la silhouette d’un être ailé flottant dans l’air. Son cœur bondit aussitôt de joie dans sa poitrine alors que, comme par télépathie et d’une voix fatiguée mais suave, Luisdel dit :
— Promis à moi, ouvre, s’il te plaît.
Complètement nu sous ses draps, le journaliste bondit hors du lit et se précipita vers la fenêtre qu’il ouvrit avec enthousiasme.
— Où étais-tu tout ce temps ? demanda-t-il en retournant sur son lit alors que Luisdel pénétrait dans la pièce sans faire de bruits.
Il referma la fenêtre derrière lui, se racla la gorge et traina quelques minutes dans l’obscurité avant de se glisser sous les draps du journaliste contre lequel il se blottit tendrement peau contre peau, nu comme deux vers entrelacés.
— Qu’est-ce…
— Shhhhh, le coupa le milliardaire en murmurant dans son oreille, laisse-moi profiter quelques instants de la chaleur de ton corps.
Luis sentit son sang s’enflammer sous sa peau noire, une douce chaleur lui parcourut la plante des pieds jusqu’à la nuque traduisant le plaisir qu’il avait de savoir Luisdel si doux à son endroit ; son plaisir se décupla de nouveau lorsque, le serrant encore plus fort contre lui, le milliardaire colla sa verge énorme et déjà dure contre ses fesses. D’un mouvement involontaire, il se cambra et se frotta à ce membre épais :
— Qu’est-ce que tu fais ? demanda Luisdel dans une voix charmeuse.
— Je succombe à la tentation, répondit Luis sans détour.
— Tu sais que nous ne pouvons pas, répliqua Luisdel qui éloigna un tout petit peu ses attributs de la croupe de son Complément.
— Alors faut remballer tout ça. J’ai juste envie  de m’empaler dessus et que tu me laboures l’orifice !
— Qu’est-ce qui t’arrive, Luis, qu’est-ce que c’est que ce langage ?
Le journaliste pouffa de rire, un rire joyeux qui brisa la tristesse qu’avait apportée le milliardaire avec lui.
— J’avais juste envie de parler un peu comme une grosse cochonne pour voir ce que ça fait, répondit le Complément.
— Tu m’as fait peur…
— Peur…toi ? demanda Luis, surpris.
— J’ai moi aussi mes peurs qu’est-ce que tu crois ? murmura le milliardaire qui posa tendrement sa tête sur la poitrine de son Complément. Tu veux vraiment que je lutte pour ce trône ?
Quelques secondes de silence  passèrent puis, le journaliste répondit :
— Ce n’est pas à moi de décider, Luisdel, tout ce que je peux te dire c’est que je veux vivre. L’idée de ma mort prochaine me fait peur mais comme je ne suis vraiment au contrôle de rien…
— Tu pourrais refuser, rappelle-toi que tu as ce pouvoir, le coupa le triton démoniaque.
— Oui mais je…je suis amoureux de toi, révéla-t-il dans une voix à peine audible.
Le milliardaire décolla sa tête de cette poitrine et, dans le noir, fit luire ses yeux démoniaques. Cela n’avait rien d’effrayant pour le journaliste qui voyait dans cette rivière écarlate tout le plaisir que ressentait l’homme devant une telle révélation.
— Tu ne peux pas savoir à quel point t’entendre le dire me réchauffe le cœur ! dit Luisdel dans une voix mielleuse mais toujours aussi virile.
— Je peux le redire, si tu veux, se moqua Luis.
Luidel ne souffrit pas cette moquerie et, dans un mouvement soudain, il se retrouva au-dessus de son Complément, le visage si proche du sien que les deux hommes respiraient l’air rejeté par les narines de l’autre. Luis eût à peine le temps de réaliser ce qu’il venait de se passer et ce que s’apprêtait à faire son invité qu’il sentit la pression délicate des lèvres de celui-ci sur les siennes. Les deux hommes fondirent dans un baiser d’abord moelleux puis, passionné plus tard, sauvage ; la bataille des langues était sans pitié tandis que le milliardaire se retrouva sur le dos, profitant en même temps du frottement de leurs deux épées l’une contre l’autre, peau nue contre peau nue. Ses mains chaudes se baladaient sur la peau du journaliste qui poussait des couinements de plaisir et profitait lui aussi de la pression que le triton démoniaque exerçait de ses grandes mains sur ses fesses poilues. Ils transpiraient tous les deux, se léchaient, se bisoutaient, se frottaient encore et encore l’un contre l’autre, décuplant chacun le plaisir de l’autre et aiguisant son appétit.
— Fais-moi l’amour, chuchota Luis dans l’oreille de son amant.
Cette seule demande coupa toute l’action. Le milliardaire revit défiler dans son esprit, son entrevue avec sa maman. Tout en éloignant délicatement son Complément, il dit :
— Je le veux bien mais, es-tu prêt à affronter la fureur de Lilith ?
— Pardon ? demanda Luis.
— Elle est arrivée sur terre. Elle a fait une entrée plutôt remarquée à Maestria en semant la terreur et puis, elle est venue me rendre visite à la Tour ce qui m’a valu un étage incendié parce que nous étions en désaccord. C’est elle qui est à l’origine de toute cette histoire : de l’infertilité de ta maman à sa fécondité et elle tient plus que tout à faire de moi le prochain Roi Triton.
— Ce qui veut dire que plus que jamais, mon avis ne compte pas, réalisa Luis.
— Si mais, elle fait peser sur moi et finalement sur nous tous des menaces de mort cruelle pour tous si je ne lui obéis pas.
— Et si je choisis de te dire non ? demanda Luis.
— Il n’est pas question dans l’esprit dérangé de cette femme que son plan échoue. Elle m’a promis feu et sang pour toute le monde si je la défiais et s’il ne s’agissait que de moi, ce ne serait pas bien grave mais il y a toi, je…je ne sais plus quoi faire.
— Mais pourquoi est-ce si important pour elle ? demanda Luis chatouillé par cette marque d’affection que venait d’énoncer le milliardaire dans un naturel qui ne laissait aucune place au doute.
— Figure-toi qu’elle lève une armée de démons et d’autres créatures depuis des siècles pour prendre d’assaut le paradis dans le but de réussir là où Lucifer a échoué et tout ça pourquoi, parce que Madame est fatiguée de lui faire mille bébés démons par jours où il en a besoin !
— Elle donnerait le paradis en offrande à Lucifer afin arrêter d’enfanter pour lui ?
— Oui. Elle est folle, j’te dis ! Tous ces millénaires d’immortalité doivent lui avoir fait perdre quelques boulons !
— Je peux la comprendre. Je…
— Tu le fais exprès ou tu es vraiment sérieux ?  s’énerva presque Milan Luisdel en s’asseyant sur le lit.
— J’ai dit que je la comprends pas que je suis d’accord avec elle. Je t’assure que j’arrive à la comprendre même si ma mort est la clé qui déclenchera tout le processus. Mettre au monde un enfant n’est déjà pas facile pour les humains alors mettre au monde mille démons le même jour pendant des millénaires, il y a de quoi perdre la tête…
— J’ai envie de trouver cette qualité attirante chez toi mais là, j’ai du mal à te comprendre. On parle de ta vie…
— Que veux-tu que je fasse d’autre ? Je suis résigné et fatigué ! Je devrais me battre contre des forces qui me dépassent en tout point ? Comment est-ce que je fais ça ? Toi-même tu l’as dit, tu ne sais quoi faire et on n’est plus simplement en train de parler d’une fusion au niveau du monde triton, on parle d’une fusion pour un combat céleste ! Que puis-je faire, moi, pauvre humain, pour m’y opposer ?
— On devrait baiser tout de suite ! répondit Luisdel dans le noir.
D’un mouvement rapide et soudain, il retourna son Complément sur le lit comme une poupée de chiffon et le plaça sur le ventre avant se poser à califourchon sur ses fesses velues et rebondies puis, avec vigueur, donna un coup de rein dans sa raie contre laquelle il frottait son membre dur. Aplati sur le lit, entre les jambes de Luisdel, Luis essayait de se débattre sans succès tout en criant :
— Mais…qu’est-ce que tu fais ? Lâche-moi !
— Pas tant que tu conserveras encore cette virginité ! Elle ne t’arrachera pas à moi, personne ne nous éloignera l’un de l’autre !
D’une main ferme, le milliardaire lui tenait les deux bras dans le dos, il était devenu comme fou ; son regard rouge écarlate avait pris possession de ses yeux ; les veines, aussi grosses que des vers de terre en maturité striaient sa peau ébène. Il avait resserré fermement sa poigne et ne laissait aucune chance à Luis qui criait qu’on le libère. Tout à coup, il sentit une humidité épaisse à l’entrée de son orifice intime et seulement à ce moment il compris que s’en était fait de lui ; les larmes s’échappèrent de ses orbites  et mouillèrent le lit alors qu’il cessait de se battre puis, d’une voix moins agitée, moins apeurée, il dit : 
— Luisdel, je t’en supplie, pas comme ça, ne me fait pas ça si tu ressens la moindre affection pour moi.
Ces mots résonnèrent dans la tête du milliardaire comme une massue et le ramenèrent de plein pied dans la réalité. Il ressentit immédiatement la peine de son Complément dont le corps tremblait sous lui ; il se vit dans l’action, réalisa ce qu’il s’apprêtait à faire et, ne contrôlant pas son corps, ses ailes démoniaques se déployèrent dans une violence qui le projeta hors du lit, par terre.
— Qu’est-ce…qu’est-ce que j’ai fait ? Promis à moi je…je suis désolé…
Les ailes toujours dressées, il se rapprocha du lit dans l’attitude la plus penaude, sa voix chevrotante marquait la vérité de son âme, la sincérité des remords qu’il éprouvait alors que, dans la pénombre, Luis se recroquevillait sur le lit, il se roulait en boule, le cœur meurtri, la larme à l’œil. Jamais il ne s’était senti aussi faible, aussi vulnérable, jamais il n’avait eu peu de Luisdel. il pleurait dans un bruit sourd qui déchirait le cœur du milliardaire qui ne cessait de s’excuser mais avait peur de le toucher de nouveau :
— Excuse-moi Luis, j’ai perdu la raison, l’idée même de ta mort m’est insupportable…parle-moi, mon promis…
Le journaliste ne disait rien, sa peine était fraîche et trop grande. Il n’arrivait pas à se remettre de ses émotions, il n’écoutait pas le triton, il ne pensait qu’à lui, qu’à la douleur physique qu’il aurait ressentie si l’homme était passé à l’acte, il pensait à la violence psychologique dans laquelle il baignait dès à présent ; sa déception montait en flèche et se traduisait par un flot incessant de larmes chaudes. Sa vie n’a finalement été qu’une succession d’horreurs, pensait-il lorsqu’il entendit sonner avec insistance. Il bondit hors du lit et courut vers la porte centrale sous le regard de Luisdel qui ne bougea pas. Sans même chercher à savoir qui était derrière la porte ni couvrir sa nudité, le journaliste ouvrit la porte devant son frère, Aymeric, qui, dans le noir, ne put voir avec netteté la douleur sur le visage du journaliste et lança alors une pique pour amuser la galerie :
— Je sais que tu aimes les hommes beaux dans mon genre mais rappelles-toi que suis ton frère, tu aurais pu au moins te mettre une culotte !
Le journaliste ignora cette raillerie et se laissa choir dans les bras de son petit frère d’éclater en sanglots bruyants.
— Que se passe-t-il ? demanda Aymeric en entrant dans le studio, le corps collé à son grand frère qui s’agrippait à lui comme s’il était la dernière corde qui le reliait à la vie.
Il appuya sur l’interrupteur et la pièce s’illumina. Marchant à petits pas vers un fauteuil alors qu’il ne cessait de demander à son grand frère ce qui l’avait mis dans cet état, il sentit un regard sur eux et se retourna pour voir, dans toute sa majesté, Milan Luisdel debout dans le cadre qui sépare le salon du couloir, aussi nu que l’était Luis, le regard rouge. Le milliardaire s’avança dans leur direction, le corps musclé, les ailes toujours aussi immenses et démoniaques. Aymeric prit peur quelques secondes avant de le reconnaître mais, il abandonna son frère aîné et se mis en garde contre le milliardaire :
— Ne t’approche pas ! le menaça-t-il après avoir sorti un couteau militaire de combat.
— Je ne vous veux aucun mal, Aymeric, je voudrais juste m’excuser auprès de Luis. dit Luisdel dans une voix si triste tranchant avec la férocité de son apparence.
— Que se passe-t-il ici, qu’est-ce que tu as fait à mon frère ?
— C’est entre lui et moi, répliqua le milliardaire.
— Il a essayé de me prendre de force, répondit Luis en adressant un regard mauvais au Triton qui vit la flamme rouge dans ses orbites disparaître pour laisser place à un regard humain et anéanti.
— Salaud ! insulta Aymeric qui donna un coup de couteau vif dans la direction de Luisdel qui fut encore plus rapide et l’évita d’une parade avant de saisir le bras du frère cadet et de le balancer sur le mur derrière lui.
POINT DE VUE DE BERTRAND
Bertrand ouvrit la porte de son appartement qu’il oublia de refermer derrière lui avant de tituber et de trébucher en se cognant le pied contre un fauteuil dans le noir. Sa bouteille de whisky le suivit dans sa chute et le liquide fortement alcoolisé se répandit sur le sol carrelé de son salon. La pièce s’illumina tout à coup alors qu’il aspirait, telle une ventouse, le whisky à même le sol ; il leva les yeux pour comprendre ce qu’il venait de se passer mais, très imbibé qu’il était, il ne se posa pas plus de questions que ça et s’apprêtait à reprendre sa basse besogne quand il entendit :
— Si tu tiens tant à lécher quelque chose, j’ai ici quelque chose qui ne demande que les bons soins de ta belle langue !
— Qui…qui est là ? demanda le dandy la peur au ventre alors que de ses yeux, il cherchait d’où venait la voix.
— Faudra que tu te décides un jour entre la colère, la déception et la jalousie, qu’elle sentiment tu éprouves et qui t’humilies au point de t’abaisser à lécher le carrelage à la recherche de quelques gouttes d’alcool, pathétique ! dit Amabell en se manifestant dans la pièce sous les regards ahuris de Bertrand qui se frottait les yeux.
— Qu…qu’est-ce que tu viens faire chez moi ?
— J’ai envie de toi, répondit le triton, le regard plongé dans celui du dandy aigri.
— Sors de chez moi ! le chassa Bertrand Kembou.
— Nous sommes des adultes, voyons, je sais que tu n’es pas étranger à un peu de virilité entre quatre murs et tout ce que je te demande ici…
— Tu n’es pas humain ! le coupa Bertrand.
— Tout ce que je te demande c’est de mettre tout ça de côté, moi qui ne suis pas humain, toi qui est malheureux et pathétique. Viens noyer ton amertume dans une communion des sens, un déchaînement des plaisirs de la chair…
— Une bestialité sans pareil, tu peux m’offrir ça ? demanda soudain Bertrand.
— En tout cas, dit Amabell le sourire coquin aux lèvres, je peux essayer plusieurs fois durant toute cette nuit, je suis très endurant.
Debout devant le triton, Bertrand s’effeuilla violement et déchira sa chemisette tandis que le frère aîné de Luisdel se débarrassait lui aussi de ses vêtements. Les deux mâles en rut s’adressaient l’un l’autre des regards concupiscents, le désir grandissait, les épées sortaient de leurs fourreaux et se dressaient fièrement dans la direction de l’autre, le menaçant de leurs pointes roses et épaisses. Le dandy admirait la musculature parfaite du corps de son invité, la peau lisse, les jambes athlétiques et le torse bombé d’Amabell présageaient une entrevue sexuelles mouvementée, il se lécha les babines et bondit sur le triton qui plongea sa langue directement dans la gorge de cet humain qui avait obtenu sans efforts ses faveurs. Pour tous les deux, le reste de la nuit s’annonçait riche en fluides de toutes sortes.

S.A.R MILAN F. LUISDELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant