Chapitre 5

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C'est le corps tout en sueur malgré la température froide de la nuit que Luis se réveilla en sursaut. Il venait encore de faire ce cauchemar qu'il n'avait pas refait de tout le week-end et dont il pensait être débarrassé. Il avait déjà eu du mal à trouver le sommeil à cause de cette violente gastro qui ne lui laissait pas de répit depuis la soirée libertine et à présent qu'elle s'était calmée, qu'il avait trouvé le sommeil, ses cauchemars avaient décidé de prendre les devants. Cette fois-ci, le rêve semblait plus réel que toutes les autres fois, la silhouette se montrait plus combative que d'habitude et avait enfin pu se rendre audible mais elle fut happée par un trou noir avant qu'il ait pu vraiment comprendre autre chose qu'un cri de douleur. La peur qui avait envahi et réveillé le journaliste lui parcourait encore les veines alors que, assis sur son lit dans le noir total, il entendit un hurlement horrible déchirer l'atmosphère avant de se rendre compte que ce hurlement était sorti de ses entrailles parce qu'il apercevait assis dans un coin de la chambre une silhouette du genre fantomatique. Sa respiration était forte, la peur le tenaillait, la silhouette ne bougeait pas, elle semblait le fixer de son regard rouge écarlate ; le journaliste la regardait terrorisé, essayant en vain de lui donner une forme humanoïde avant de se précipiter en un éclair sur son interrupteur encastré dans le mur au-dessus de son lit. Lorsqu'il reposa les yeux dans le coin où se trouvait la forme, il ne vit rien d'autre que son porte manteau auprès duquel se trouvait sa table de chevet. Il regarda dans tous les coins de la chambre et ne vit qu'une chambre normale, aussi normale qu'il l'avait laissée avant de s'endormir. Il regarda sous son lit pour en être plus sûr mais ne vit rien d'inquiétant alors, il respira un grand coup et se frotta le crâne en se moquant de lui-même pour cette frayeur qu'il venait de s'infliger.

Luis aurait pu se rendormir tranquillement malgré la sueur et la chaleur qui lui brûlaient encore la peau mais, la main qu'il venait de poser sur son crâne habituellement aussi lisse que les fesses d'un bébé le renseigna sur un changement que jamais il n'aurait pu penser alors, il descendit à toute vitesse de son lit et courut vers la salle de bain dans le couloir, se cogna le petit orteil dans le coin du cadre de la porte, jura tel un camionneur éméché avant de claudiquer vers la salle de bain et d'allumer pour constater dans le miroir que sa main ne l'avait pas trompé : son crâne était recouvert d'un duvet visible et régulier ! Il rapprocha son visage du miroir et passa de nouveau la main sur sa tête, tira sur ce duvet avant de crier de douleur :

— Ça par exemple...ils repoussent...j'ai...j'ai des cheveux ! s'exclama-t-il en éclatant d'un rire guttural. Comment est-ce possible ? se demanda Luis en faisant aller et venir sa main sur ce duvet qu'il n'attendait plus.

En s'inspectant de nouveau dans la glace, il eût l'impression que son visage avait perdu un peu de ses rondeurs et qu'il avait non seulement maigri mais, il semblait avoir rajeuni. Une barbe de deux jours avait élu domicile sur le bas de son visage, lui donnant un air viril qui le séduit instantanément. Jamais il ne s'était trouvé aussi beau que ce soir.

— Toi, tu vas faire un malheur auprès des garçons ! se parla-t-il à lui-même en se regardant dans la glace d'un air charmeur avant de s'envoyer des baisers d'amour à travers la glace.

Il sourit, chantonna puis, dansa en retournant dans sa chambre oubliant définitivement sa frayeur et sa douleur au petit orteil. La joie qu'il ressentait à l'idée de se trouver un physique si agréable à la vue le mit de très bonne humeur et il se rappela que son interview de Milan Luisdel n'était pas encore sur papier blanc alors, un coup d'œil sur son réveil, il dit :

— 3h30min, le beau gosse est debout, il faut que j'écrive, moi ! C'est pas tout d'être trop beau, il faut aussi que je gagne ma vie pour entretenir tout ça !

Esquissant des pas de danse joyeux, il avança vers sa table de chevet, sortit son magnétophone, alluma son ordinateur sur une page vierge qu'il noircit aussitôt en écrivant tout ce qu'il avait pensé du week-end chez le milliardaire, des questions auxquelles celui-ci avait daigné répondre ; il garda pour lui le sentiment étrange qu'il n'avait cessé de ressentir durant son séjour dans la Villa Blanche ; il raconta le parcours professionnel de Luisdel et se rendit compte que celui-ci était vraiment rester très laconique sur sa vie privée en dehors des parties fines que la Villa Blanche devait être habituée à abriter. Le petit matin le trouva assis sur sa chaise, il boucla son article, baya, s'étira tel un chat puis se rappela de ce week-end des plus étranges avec le sourire. La main de nouveau sur son crâne, il fut heureux de constater que ses cheveux miraculés avaient gardé la même position sur sa tête de 3h à 6h ensuite, il se toucha la figure et la sentit toujours aussi mince que quelques heures auparavant. Il se caressa la peau et y éprouva un plaisir sensuel qui, la température basse aidant, dressa immédiatement son entrejambe dont le durcissement lui provoqua une vive douleur. Un regard sur l'objet et il y découvrit une veine épaisse qu'il ne lui connaissait pas en même temps que cette taille ! Il en était sûr maintenant, son appendice avait pris de la taille et du volume ! Faisant fi de la douleur et même de cette agréable surprise, Luis, s'empara d'un sachet de gel parfumé dont le contenu glissa sur son mât turgescent et, tout de suite après, il le badigeonna dans toute sa longueur dans des mouvements lents de va et vient puis, plus rapidement avant de se libérer quelques minutes plus tard sur sa table dans un puissant cri de guerre qui le surprit lui-même. Les jets étaient nombreux et anormalement abondant, Luis le nota mais la fatigue immense qu'il ressentit après cet acte solitaire le força à s'affaler sur le lit et à se rendormir les poings fermés.

S.A.R MILAN F. LUISDELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant