CHAPITRE 36

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Les regards suspendus dans les airs, plus aucun triton ne tenait en place. Lilith, elle, avait déjà quitté son fauteuil, entourée de sa propre bulle qui la protégeait de l’eau, la démone planait et s’était avancée pas trop loin des différentes bulles de fusion en particulier celle de son fils, la seule qui l’intéressait. Les secondes passaient mais les bulles suspendues ne s’ouvraient pas pire, toutes les bulles frémissaient à présent sous l’effet des étincelles qui en interdisaient le rapprochement et réchauffaient l’eau. Le pouvoir des Douze servait à protéger le Grand Amphithéâtre et ses occupants des effets dus à la fusion dans l’eau. Lilith jurait devant le temps que prenait le processus, ses pupilles dilatées avalaient la scène et ne laissaient aucune place à la distraction, elle trépignait plus que jamais d’impatience tandis que les autres spectateurs retenaient leur souffle.
Un coup d’œil dans la direction de Karab, Amabell affichait un sourire victorieux qui retournait le cœur de son jeune frère et celui-ci le toisait méchamment avant de se reconcentrer sur les bulles qui amorcèrent une descente vertigineuse sur le sol de l’arène impulsée par le Grand Orateur.
— Ah, il était temps ! cria Lilith qui descendit à son tour à la suite des bulles puis, s’adressant à la créature sombre, elle ajouta : Je sais que mon fils a la fusion la plus prestigieuse, il n’y a qu’à voir la taille plus volumineuse, plus spectaculaire de sa bulle, il tient ça de sa maman. Je le dis juste à titre de rappel, ricana-t-elle, mais, en dehors de sa prestance et de son destin glorieux, qu’est-ce qui prouvera aux yeux du peuple triton qu’il est le roi légitime ?
— Nous n’en sommes pas encore là, répondit un membre du Grand Conseil qui recula aussitôt d’un pas devant le regard enflammé que lui lança la démone en colère.
De sa voix tonitruante, le Grand Orateur annonça :
« Le peuple de Maestria est le plus puissant de toutes les tribus du fond des mers et aucun roi triton de toutes les contrées marines n’est plus puissant que le Roi de Maestria c’est pour cette raison qu’il est le Roi des mers et des océans et tout ce qui vit dans les eaux est sous son autorité. Il préside aux destinées de tous et tous s’en remettent à lui… »

— Ça fait beaucoup de bla bla bla pour rien, le coupa Lilith qui s’ennuyait, je veux savoir s’ils vont l’accepter comme leur roi légitime de leur propre gré ou si j’aurais besoin d’user de mon immense pouvoir de persuasion, finit-elle un sourire espiègle aux lèvres.
« Vous n’avez aucune autorité sur nous, démon ! Nous sommes au moins aussi vieux que vous et sous cette apparence ci, sachez que nous sommes simplement impossible à régenter alors, mesurez vos paroles à notre endroit, dit la créature noire pour mettre la démone en garde alors que jubilaient le peuple triton dans son entièreté. »
Les succubes qui avaient accompagné Lilith atterrirent toutes dans l’arène, derrière Lilith et se placèrent chacune en position de combat, attendant les ordres de leur maîtresse ce qui indigna tous les rois tritons installés dans les gradins ainsi que tout le peuple réuni dans le Grand Amphithéâtre. Le Grand Orateur regardait ce spectacle et, pour la première fois, esquissa un sourire méprisant tout en fixant Lilith qui d’un geste, mit ses succubes au repos et toutes retournèrent prendre leur place dans la tribune royale sous les regards triomphants du peuple triton.
— Pourrais-je au moins avoir une réponse à ma question ? demanda Lilith installée dans son fauteuil royal, la voix et l’attitude hautaine.
Des cinq candidats à la fusion, il n’y a qu’un qui, en dehors de son apparence changée, aura la force de déloger les Douze de leur prison dans la pierre. Habituellement, les Douze peuvent se libérer de la pierre mais seulement lorsque le monde sous-marin est en danger pourtant ce soir, même s’ils le voulaient, ils ne le pourraient pas à cause des effets de la lune bleue. Seul celui qui sera assez fort se verra remettre la couronne, le sceptre sacré, trident du roi des mers et des océans juste avant la cérémonie finale. dit le Grand Orateur.
— Quelle autre cérémonie finale ? insista Lilith.
« Trêve de bavardages, démon ! Le temps court et la lune bleue va disparaître. »
Lilith se tut. Toute l’attention se reporta désormais sur les cinq bulles opaques dont les éclairs ne cessaient d’apparaître. Le Grand Orateur prit un grand souffle puis, abandonna son trident qui flottait dans l’eau avant d’esquisser des mouvements circulaires avec ses mains ; ses mouvements circulaires formèrent une sphère d’eau qui grandissait au fur et à mesure que les mouvements accéléraient et, pendant ce temps, le corps de la sombre créature s’élevait au-dessus des cinq bulles de fusion. Lorsque le Grand Orateur eût terminé, il tendit la main droite et son trident vint à lui, tout son corps se mit à briller en même temps que cette sphère de la taille de la roue d’un camion. Des éclairs apparurent aussi autour de cette sphère puis, dans un cri puissant, la créature transperça la sphère d’eau à l’aide de son trident et cinq faisceaux lumineux chargés d’une eau multicolore sortirent de la sphère et se répandirent sur chaque bulle d’eau. Les veines grosses telles des chenilles blanches striaient la peau noire mais lumineuse du Grand Orateur, ça se voyait qu’un tel travail demandait une puissance physique immense et une énergie sans pareil ; la créature sombre tenait fermement son trident qu’elle se devait de maîtriser durant tout le processus sous les regards des Douze qui attendaient eux aussi le dénouement. L’une des bulles s’ouvrit tandis que disparaissait son faisceau lumineux. Durant quelques secondes, personne ne put voir quoique ce soit jusqu’à ce que, à mesure que disparaissait la lumière, l’on aperçut d’abord une seule silhouette de triton à la queue ondulant puis, l’on put clairement voir l’être qui était né de la fusion de l’un des frères de Karab et Amabell. Celui-ci était d’un noir ébène aux yeux verts, tenant dans une main, son trident noir.
— C’est tout ? Rien d’impressionnant ! lança Lilith.
Le nouveau triton s’éleva dans l’eau et, dans une position d’attaque, s’élança vers la pierre qui gardait prisonniers les Douze. En une fraction de seconde, son corps tout entier s’illumina ainsi que son trident qu’il lança de toutes ses nouvelles forces dans la pierre. Tous retinrent leur souffle, l’énergie libérée était puissante ; les yeux suivirent le trident qui atterrit dans la pierre des Douze, la secoua fortement avant de redevenir noir sous les regards désabusés de l’assemblée sauf de Lilith qui pouffa d’un rire démoniaque en disant :
— Comme je disais, rien d’impressionnant ! Malgré toute sa puissance, il n’a même pas réussi à créer la moindre fissure dans la pierre ! Recalé, au suivant !
Tous les regards se portèrent de nouveau sur une autre bulle dont le faisceau lumineux venait de s’éteindre puis, elle s’ouvrit à son tour, laissant apparaître un nouvel être triton à la peau moins sombre que le précédent, au regard vert mais à la queue et au trident dorés. Il s’élança à son tour vers la pierre et réussit à créer une fissure qui s’agrandit sous les regards jubilatoires de Karab et de toute l’assemblée des tritons sauf Amabell. Lilith se mordait les lèvres devant cette fissure qui ne cessait de grandir, créant d’autres fissures qui grandissaient elles aussi, faisant éclater des pierres autour des Douze mais, au bout de quelques secondes, elles s’arrêtèrent et aucun ne put se libérer de sa prison puis, les fissures se refermèrent toutes et la pierre reprit son intégrité initiale au grand dam des tritons qui avaient espoir en ce candidat.
— Ha ! Celui-ci fut plus costaud mais, finalement, il n’est pas à la hauteur lui aussi. se moqua la démone alors que le nouveau triton rejoignait ses frères dans la tribune royale, la tête et les épaules basses.
Un coup d’œil vers Amabell, elle sut qu’elle avait en lui un soutien, le seul de tout le peuple sous-marin. Son visage sérieux laissait pourtant entrevoir le soulagement et la joie de voir un nouvel échec d’un autre de ses frères qui n’était pas Luisdel.
— Tu as toujours été un très bon frère pour Luisdel, seras-tu aussi un lieutenant fidèle et loyal pour ton roi, Amabell ?
— Les cartes ne sont pas encore toutes jouées, démones ! Il y a encore deux bulles et vu ce que vient de faire notre frère, un vrai triton, je ne doute pas que l’un des deux restants fasse mouche, lança Karab.
— Sauf si Luisdel sort de sa bulle avant eux et éclate cette pierre grâce à son hybridisme, lança Amabell sous les applaudissements de Lilith qu’il toisa sans qu’elle ne le remarque.
La troisième bulle s’ouvrit et le triton qui en sortit connu lui, un échec encore plus cuisant que les deux premiers car, non seulement il ne dégageait pas une énergie aussi immense que les autres mais, son trident se brisa dans l’impact contre le mur de pierre. Il ne put se contrôler et éclata en sanglots devant toute l’assemblée de tritons qui le prirent en pitié tandis que Lilith et ses succubes se tordaient de rire. Elles riaient telles des hyènes, les dents alignées, l’air carnassier. Karab pestait mais, ligoté à son fauteuil, il ne pouvait rien faire d’autre qu’assister impuissant à ce nouvel échec qui réjouissait aussi Amabell.
— Plus que deux ! Comme je suis impatiente ! s’exclama Lilith.
— Amabell, tu es mon frère, un triton, un vrai, comme nous tous ! Tu laisserais vraiment un sang impur monter sur le trône de notre père, de nos ancêtres ? demanda Karab dans une voix paniquée.
— Qu’est-ce que tu as, Karab ? Je te sens moins sûr de toi tout à coup ! se moqua Amabell
— Tu ne peux pas laisser un démon s’asseoir dans ce fauteuil…
— Mais si, c’est pourtant ce qui va arriver, mon cher ! le coupa Lilith. Mon fils sera votre futur roi au-dessus de tous les rois des mers et des océans, mon général des armées !
— Quelle scandale ! s’exclama Karab.
— Je suis une scandaleuse, petit poisson, je vis pour le scandale ! Ton demi-frère sera ton roi et tu lui devras allégeance ; tu ferais mieux de t’habituer à cette idée ! ajouta la démone.
— Jamais !
Elle pouffa de rire et se reconcentra sur l’arène d’où partit une lumière éblouissante qui projeta le Grand Orateur, faisant disparaître les deux derniers faisceaux qui subsistaient. Un rayon lumineux partit de la bulle de Luisdel, trancha l’eau et remonta vers la surface, détruisant toute vie sur son passage avant d’atteindre le ciel étoilé et de toucher la lune bleue à laquelle il se mélangea. Lilith se dressa et s’avança mais, plus rien ne se produit ; la lune bleue semblait perdre son éclat petit à petit alors que venait de s’ouvrir la bulle du dernier frère qui sortit de là, la peau noire et les écailles dorées telle une dorade ; l’énergie colossale qu’il dégageait emplit de nouveau le cœur des tritons d’un espoir qu’ils croyaient perdu. Il s’élança lui aussi sur la pierre des Douze et, son trident provoquant des éclairs violents et menaçants, se gorgea d’une énergie tirée de toute la surface des mers, toutes les espèces marines végétaux et faune se mirent à contribution et le laissèrent puiser en elle l’énergie dont il avait besoin pour détruire cette pierre qu’il frappa d’un coup sec et foudroyant à la base faisant voler en éclat un pan du mur ce qui entraina de fait, une explosion plus conséquente, soulevant de la terre dans le processus.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Lilith qui avait perdu toute gaieté.
— Ce n’est que notre futur roi en train de déraciner les Douze de leur prison de pierre, répondit Karab dans une voix jubilatoire.     
— Si tel est le cas, je ne donne pas cher du monde sous-marin ! Le règne de ce roi inutile sera de courte durée, crois-moi ! répliqua Lilith sur ses jambes tandis que son corps et celui de ses succubes changeaient et s’habillaient chacun d’une armure sombre et dorée.
— Attendez ! dit Amabell. Regardez.
De son doigt, il désigna le mur de pierre qui réapparaissait sous leurs yeux au fur et à mesure que la terre soulevée se reposait. Tous les cœurs qui étaient déjà joyeux à l’idée d’avoir un nouveau roi en la personne d’un vrai triton des mers retombèrent dans le ventre et durent se rendre à l’évidence : le mur de pierre avait repris sa forme et son intégrité initiales sans parler des faces des Douze qui y étaient toujours encastrées. Des cris et des pleurs se firent entendre dans les rangs des tritons tandis que, imperturbable, impartial, le Grand Orateur prenait place dans la tribune royal, le regard sur la bulle de Luisdel qui l’intriguait fortement.
« C’est étrange… » dit-il
— Quoi donc ? s’empressa de demander Lilith.
« Cette dernière bulle est très étrange. Jamais nous n’avons assisté à un tel phénomène de toute notre existence plurimillénaire. »
— Qu’est-ce qu’elle a de spécial ? demanda Amabell.
« Nous ne percevons plus aucune énergie de quelque sorte que ce soit venant de la bulle et jamais nous n’avons vu un faisceau lumineux partir de la bulle pour remonter à la surface vers la lune bleue. On dirait que…On dirait qu’elle aspire l’énergie de la lune mais…c’est cela, elle aspire l’énergie lunaire, c’est…c’est dangereux ! Cette bulle est démoniaque… »
Sur un ton aristocratique, Lilith se félicita en disant :
— Je vous en prie, Grand Orateur, je suis une démone, « la démone » et pourtant je suis douce comme un cœur !
Toute l’assemblée se racla la gorge à ces mots auxquels personne ne croyait.
— Oui, je le suis tant qu’on ne me contrarie pas ou que je ne m’ennuie pas…c’est rare mais, ça m’arrive quelque fois, n’en déplaise ! ajouta-t-elle sous les regards dédaigneux de la foule.
« La lune bleue va bientôt disparaître et si cette bulle continue d’aspirer son énergie aussi directement, elle va nous plonger dans une obscurité totale et définitive… » dit le Grand Orateur.
— Vraiment ! Ce serait magnifique ! Allez, aspire, aspire mon fils ! Plonge cette terre dans les ténèbres, fais ce cadeau à maman ! C’est un bon fils ! jubilait Lilith.
« Les conséquences seraient désastreuses si un tel cas de figure devait se produire ! » dit la créature noire un soupçon de panique dans la voix.
— Ce Luisdel restera à jamais une calamité ! s’écria Karab. Qu’est-ce que vous attendez ? Vous avez entendu le Grand Orateur, non ? Il va tous nous plonger dans le noir total s’il continue. Détruisez cette bulle et ce chien avec !
— Non, vous n’en ferez rien ! interdit Lilith mais, les quelques secondes qui passèrent suffirent à voir atterrir sur la bulle de nombreux tridents et leurs porteurs.
Les yeux exorbités, elle cria et donna l’assaut à ses succubes qui la suivirent et bondirent toutes dans l’arène évitant les tridents qui pleuvaient sur elles. La colère de Lilith grandit, son regard prit sa teinte guerrière de braise et d’un mouvement des doigts, stoppa net au-dessus de leurs têtes, tous les tridents qui venaient dangereusement à leur rencontre ; les succubes entourèrent la bulle en position de défense et, soudain, les tridents qui s’étaient plantés dans la bulles se désagrégèrent un à un et l’eau emporta au loin les débris puis, dans une violence inouïe, la bulle explosa et détruit tout ce qu’il y avait autour d’elle : les succubes hurlaient de douleurs alors que leurs corps disparaissaient dans le néant. Lilith se protégea de cette explosion et ne bougea pas un cil pendant que mourraient ses succubes. Tout le premier niveau des gradins était détruit, la déflagration ayant emporté plusieurs vies.
A présent, tous les regards étaient tournés vers ce qui se trouvait dans la bulle. La terre soulevée se posa et, les regards émerveillés malgré eux goûtaient au plaisir de voir apparaître sous leurs yeux cet être poisson à la taille immense, à la chevelure et aux écailles immaculées sur une peau d’un noir de jais. Il ouvrit délicatement les yeux et, ceux-ci passèrent du vert au rouge, du rouge au vert pour se stabiliser dans cette teinte rouge caractéristique de sa nature démonique. Les muscles saillants il tenait dans sa main droite, un trident doré.
— Qu’il est beau, mon fils ! s’exclama Lilith avant de reculer d’un pas devant le regard menaçant qu’il lui adressa l’espace d’une seconde avant de s’élever dans l’eau et de viser la pierre des Douze.
Son trident fuselé fendit l’eau qui semblait ne pas le toucher. Il atterrit sur la pierre sans faire un effort immense et s’y planta sans bruits. Toute l’assemblée de tritons éclata d’un rire simultané devant cet échec encore plus ridicule que le frère qui avait vu son trident se briser. D’aucun lançaient même des quolibets à l’endroit de l’hybride en lui rappelant qu’il n’était pas un vrai triton et qu’il devait certainement être de très faible constitution. Lilith n’arrivait pas à croire ses yeux, Amabell qui, s’était levé lorsque la bulle avait explosé, manqua de s’effondrer devant cet échec, Luisdel ondulait devant l’immense pierre sans dire un mot tandis qu’il écoutait Karab accompagné de ses quatre autres frères jubiler et se joindre à la foule en liesse lorsque soudain, depuis l’intérieur de la pierre, à l’endroit même où s’étaient plantées les trois pointes du trident, s’échappa une lumière blanche qui réduit le trident en miettes puis, jaillit de l’intérieur faisant exploser la pierre du bas vers le haut et soulevant la terre au passage sous les yeux terriblement déçus des tritons dont le souffle était coupé. La terre soulevée était immense et recouvrait tout autour d’eux ; il était devenu impossible de voir plus loin que le bout de son nez et les vibrations engendrées par cette action se ressentaient des fonds marins jusqu’au-dessus de la surface. La peur avait envahi de nombreux tritons qui criaient et nageaient dans tous les sens dans l’affolement mais, ni Lilith, ni les rois tritons présents, ni le Grand Conseil, ni les princes ni Luisdel n’avaient bougé d’un seul centimètre. Ils attendaient tous la fin du processus qui ne tarda pas à arriver avec cet éclairci qui fit de nouveau apparaître le mur dans son intégrité naturel mais, la place des têtes des Douzes était à présent vide.
— Il a réussi ! s’écria Amabell plein de joie.
— C’est mon fils, bien sûr qu’il a réussi ! se félicita Lilith.
— C’est pas possible, non ! hurla Karab.
— Et si ! Je vous l’avais dit, jubila Lilith qui s’éleva dans le but de se rapprocher de son fils.

  A SUIVRE...

S.A.R MILAN F. LUISDELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant