CHAPITRE XXIII

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CHAPITRE XXIII : film culte

Lysandre Delaney


Je ferme derrière moi la porte de la salle de bain et m'étale sur le sol froid en espérant que ce dernier m'empêche de replonger dans une nouvelle crise. Mes mains tremblent tellement que j'ai l'impression qu'elles font plus parties de mon corps. Ma vue devient floue m'empêchant de voir quelle heure il est exactement. Et l'espace d'un instant je perds tout contact avec le monde, c'est comme si j'étais le spectateur de ce qu'il se passait.

Pourtant je suis bien là,

Pourtant j'ai bien vécu ça,

Et je le revis chaque soir.

La seule chose que j'entends est le tambourinement de mon cœur dans ma cage thoracique. Et alors que j'aimerais bien rester encore quelques secondes ici je la sens, son odeur semblable au cerisier de la maison de campagne. La chaleur de ses mains glissent sur mes joues me forçant à relever la tête vers elle.

Elle est en face de moi, elle m'aide à m'asseoir puis ne dit rien. Elle se contente de m'observer la bouche fermée. Ses yeux glissent sur ma peau comme une lame de rasoir. Et j'ai tellement honte que quelqu'un me voit dans cet état là qu'elle me voit dans cet état là que je me demande si je ne devrais pas l'embrasser et l'emmener dans ma chambre pour qu'elle oublie tout ce qu'elle vient de voir. C'est la seule à m'avoir vu au bord de la crise comme ça et je veux qu'elle oublie.

_ Lysandre tu veux que je te ramène quelque chose à boire ?

J'acquiesce de la tête incapable de parler mais quand je la vois se lever pour partir j'attrape sa cheville. Son regard bleu se pose sur moi et j'ai l'impression qu'elle lit en moi.

_ Reste ici, reste avec moi.

À ma demande, elle s'installe près de moi. Et laisse tomber sa tête sur mon épaule. J'ignore comment mais ma respiration s'apaise plus vite, comme si elle le régulait.

_ Tu en fais souvent ? Je veux dire des crises, elle me demande en faisant glisser ses doigts sur mon genoux.

_ Plus depuis longtemps, je réponds en observant sa réaction.

Elle ne dit plus rien, ses lèvres restent scellées jusqu'à ce qu'elle se lève et parte de la salle de bain. Immédiatement j'ai l'impression d'être perdu.

T'aurais pas dû lui dire,

Elle va te prendre pour une merde sérieux,

Pourquoi j'ai fais ça,

Pourquoi ?

Pourquoi il m'a pas cru ?

Je chasse cette question que me dévore de l'intérieur et me lève pour entrer dans le salon. La couette de mon lit est jetée sur le canapé et Asterine est accroupie, la main sous le meuble télé.

Quand elle se relève, ses lèvres s'arquent en un léger sourire et elle me jette la télécommande que j'attrape au vol.

_ J'ai pensé qu'on pourrait regarder un film ? Je sais pas si tu l'as déjà vu mais c'est mon film préféré, chuchote-t-elle en me montrant la boîte du DVD Dirty Dancing.

_Comme si quelqu'un sur cette Terre n'avait jamais vu le film culte des Etats-Unis ?

En un éclair ma petite-amie se glisse sous la couette et tapote à côté d'elle pour que je la rejoigne. Et je n'avais jamais pensé que regarder ce film si vieux pourrait être amusant. À plusieurs reprises, Asterine me force à me lever pour danser avec elle comme le font les deux protagonistes. Je remarque ses lèvres mimer quasiment toutes les répliques des personnages, même celles des secondaires.

_ Tu l'as vu combien de fois au juste, je murmure en jouant avec une mèche de ses cheveux.

_ C'était un rituel avec mon père, tous les vendredi soir on regardait Dirty Dancing, claque-t-elle en tournant son visage vers moi.

Une idée me vient alors à l'esprit. Je me lève et me dirige vers la salle de bain à la recherche de ce que Marin a oublié chez moi il y a quelques semaines. Le chat se glisse entre mes jambes et miaule sûrement pour que je le caresse, mais ce dernier finit par vite rejoindre sa nouvelle maîtresse qui contemple le film avec des étoiles dans les yeux.

_ Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?

Je la regarde avec un petit sourire et m'approche d'elle.

_ J'ai pris un stage de massage en Thaïlande, je réponds en tentant de garder mon sérieux.

Ses yeux s'ouvrent un peu plus et ses sourcils se lèvent. Quand elle me demande si je suis sérieux, j'acquiesce et cette dernière se lève brusquement. Elle court dans tout l'appartement en criant qu'elle sait très bien comment sont les massages là-bas. Je l'observe amusé par la scène.

_ Je rigole Astée, je suis jamais allé en Thaïlande mais ça aurait pu. Et comme tu as rendu cette soirée un peu moins horrible même si j'oublie pas que tu m'as offert le même cadeau que je t'ai offert.

_ Lysandre je te signale que je te l'ai acheté avant que tu me l'achète, dit-elle en posant son doigt sur mon torse.

Je m'approche d'elle, assez pour pouvoir l'embrasser puis je plaque mes lèvres sur les siennes. Je l'attrape pour la mettre dos à moi en entourant ses épaules d'un de mes bras tandis que l'autre attrape mon téléphone pour nous prendre en photo dans le miroir.

La seconde d'après elle est allongée sur le canapé, moi sur elle entrain de la masser. Je fais glisser mes mains dans son dos puis reste quelques instants sur ses épaules. Même si je sais qu'elle est presque en train de dormir, une question me brûle les lèvres.

_ Est-ce que Damien t'a envoyé un message ?

Comme elle ne me répond pas, j'imagine qu'elle dort mais elle finit par répondre que oui. Je me renfrogne de lui demander si elle a répondu mais je suppose qu'elle finit par le comprendre elle-même. Elle se relève pour récupérer son téléphone posé sur la table, j'aperçois un bout de sa poitrine ce qui suffit à raviver la chaleur dans mon corps. Elle me présente le portable devant les yeux pour que je puisse lire la conversation. Le premier message est celui de Damien.

|Je suis devant chez toi ou peut-être que tu es chez ton nouveau mec

| Je suis sûre qu'il te baise mal je sais que j'étais le seul à savoir comment te faire la baise

_ En plus de mal parler, il ne sait pas utiliser la ponctuation ?

Elle rigole face à ma remarque et repose le téléphone puis se rend compte qu'elle est seins nus face à moi. Ses joues deviennent rouges et elle cale un bras pour les cacher. Je déboutonne ma chemise me retrouvant torse-nu devant elle.

_ Comme ça on est quitte, je formule en avalant bruyamment ma salive.

Mais quand elle retire son bras de sa poitrine, je regrette aussitôt mon geste. J'ai l'impression que je vais exploser à la simple vue de sa poitrine ce qui me renforce dans l'idée que nous ne devrions jamais coucher ensemble, je ne pourrais plus jamais m'en passer après.

Plus jamais.


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nobody puts baby in the corner

bref Dirty Dancing c'est un de mes films préférés et j'étais obligée de le mettre ici


xoxo mes stars

ref de l'image : https://pin.it/4qOnt6fHM

𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant