CHAPITRE VI

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CHAPITRE VI : c'est un coup monté ou quoi là ?
Lysandre delaney

Je reste quelques instants dans le couloir pour être sûr que j'ai bien entendu de l'agitation à l'étage inférieur. Je dévale les marches et répète plusieurs fois dans ma tête que ma petite-amie dort là-haut pour pouvoir le répéter plus naturellement.

_ Frérot !

La voix rauque de Léonard résonne dans la grande entrée, son sac de week-end balourdé sur son épaule et sa main dans celle de quelqu'un d'autre. Dans celle d'une femme, une femme que je connais que trop bien. Amélia Jane Bridget Stone. Mon cauchemar depuis plus de deux ans.

_ Mec je savais pas si papa allait te prévenir mais Amélia et moi on sort ensemble et maman l'a invité pour le week-end comme ta meuf sera là. On s'est dit qu'elles pourraient bien s'entendre, enfin ce que je veux dire c'est qu'Amélia et toi c'était y a des lustres.

Bien s'entendre ? La blague du siècle, Asterine et Amélia, copines ? C'est pas possible. Alors que mon ex m'adresse un sourire je reste de marbre, la regarder c'est comme une douche d'acide.

_ Astée se repose, on a eu un long trajet plus le bal d'hier soir elle est crevée, j'affirme en partant dans la cuisine.

Je me sers un immense café et me masse les tempes. Heureusement que la présence d'Asterine me paraît un peu plus supportable comparé à celle d'Amélia. Je ne pourrais pas la supporter tout un week-end tout seul, ça jamais. En plus de ça, au bras de mon frère. S'ils savaient ce qu'elle m'avait fait, personne de cette famille ne l'aurait invité mais je sais qu'ils ne me croiraient pas. Amélia n'est pas comme ça voyons, c'est la pureté en personne.

_ Tu as pris quelle chambre, me demande une voix nasillarde.

J'aimerai lui jeter mon café à la figure. J'hésite à lui demander de me vouvoyer.

_ On est dans la chambre avec les étoiles, je réponds le plus froidement possible.

_ Donc c'est sérieux entre vous, chuchote-t-elle pour que je n'entende pas mais c'est loupé.

Je ne vais pas la louper. Je vais bien lui montrer que c'est du sérieux entre Asterine et moi, même si je dois y perdre toute dignité.

_ Excuses-moi mais pour qui tu te prends au juste ? Tu reviens comme une fleur au bras de mon frère pour notre week-end en famille sauf que tu es loin d'appartenir à cette famille il me semble non ? Tu as décidé de faire de mon frère ta nouvelle victime ?

Un rire jaune sort de ma gorge et se déploie dans la pièce silencieuse.

_ J'aime ton frère et je lui ai tout raconté sur notre histoire, si tu n'arrives pas à passer à autre chose ce n'est pas mon problème même si j'ai toujours su que j'étais inoubliable certes, dit-elle avant de se servir un verre de jus d'orange. En plus de ça je fais plus partie de cette famille que toi ! Tu es terré à New York avec ton oncle Lysandre.

Tout sur notre histoire ? Donc mon frère sait mais continue de la fréquenter, c'est l'univers qui se fout de moi. Je n'ai plus aucune envie de lui parler. Je vais dans le salon, toujours mon café à la main, et fouille dans la pile de magazines sur la grande table basse en bois poli. La première annonce que je vois est celle d'un fleuriste de la ville la plus proche qui livre jusqu'ici. Je tourne les pages mais un problème se pose à moi, je ne connais pas ses fleurs préférées. Les roses, ça fait trop classiques. Je cherche sur ses réseaux sociaux mais rien qui m'aide.

Je tombe sur une story avec une image de Gossip Girl, je suis un expert. Des pivoines roses, c'est ça que je vais lui prendre. Je commande également un bouquet de lys pour ma mère et le tour est joué.

_ Lysandre qui commande des fleurs ?

Je lève le regard vers mon frère qui est adossé au mur face à moi, l'un de ses sourcils est levé et ses mains sont dans les poches de son jean.

_ Un bouquet pour maman et un autre pour Asterine.

_ Comment tu as fait, je l'interroge du regard, je sais que ta copine vient de Brooklyn et qu'elle n'est pas plein aux as. Comment as-tu fait pour qu'elle vienne ? Je n'ai jamais eu le droit d'inviter Margot ici alors qu'on est sorti ensemble pendant six ans. Tonton l'a à peine vue une fois et elle a le droit de venir ici passer le week-end.

_ Leo c'est sérieux entre elle et moi et il a dû le voir c'est tout, je réponds au tac au tac.

Il hausse des épaules et passe une main dans ses cheveux bruns, il a refait sa couleur.

_ Je pense surtout que tu es son chouchou, il me lâche un petit clin d'œil et quitte la pièce.

Mes lèvres me brûlent. "Et toi le chouchou de papa et maman ?" Une fois le bouquet de ma mère déposé dans l'entrée, je grimpe les marches jusqu'à rejoindre la chambre qu'Asterine occupe. Je toque mais aucune réponse. Elle est profondément endormie. J'installe le bouquet sur la table de chevet et ouvre le plus silencieusement possible l'armoire et y range mes affaires.

Je jette un regard à Asterine, ses joues sont légèrement rosées et ses cheveux sont mêlés. Ce serait mentir de dire qu'elle n'est pas belle. L'écran de son téléphone s'allume et un petit son se fait entendre mais elle reste endormie. Je décide de quitter la pièce et de retrouver mon frère en espérant qu'il sera seul et c'est bien le cas. Il reboutonne sa chemise et referme la fermeture éclair de son pantalon, il descend les marches. Je dois prendre une grande inspiration pour être sûr que je peux toujours respirer.

_ Alors Lys, ta meuf dort toujours ?

_ Ma copine dort toujours effectivement, la tienne doit être éreintée par l'effort, je remarque en m'affalant dans le canapé.

_ Je m'excuse tout de suite si jamais on fait trop de bruits mais tu dois connaître hein, tu l'as baisé avant moi.

Il déconne là ? J'ai l'impression d'être sur une autre planète.

_ Papa et maman n'arrivent que demain soir au fait, j'espère que les fleurs ne vont pas flétrir avant, dis-je en me plongeant dans un documentaire sur l'Amazonie.

Léonard s'installe à côté de moi et nous restons là, juste côte à côte, sans parler. Je pourrais bien dire que ce silence m'apaise mais c'est faux. Je n'ai juste plus aucune conversation avec mon frère et je n'en veux pas. Depuis déjà à un moment nous n'étions plus aussi proche mais depuis qu'il est dans cette maison avec Amélia, il me débecte. Je devrais lui dire ce qu'il s'est passé, ma version de l'histoire. Mais je n'y arrive pas, c'est trop dur encore. Même moi je n'arrive pas à mettre des mots dessus.

Une odeur de cerise m'enivre les narines jusqu'à m'en rendre fou. Quand je me retourne, Asterine est là, debout dans l'embrasure de la porte. Elle m'adresse un petit sourire et s'approche de nous. Leo se lève et je fais de même. Il lui fait un câlin et se présente.

_ Léonard, ravi de te rencontrer Asterine, le sourire de mon frère s'étend quand elle lui serre la main.

Une fois que nous sommes assis dans le canapé, comme si c'était naturel, Asterine vient se caler contre moi. Sa respiration est si pressée que j'ai l'impression que son cœur va lâcher.

_ Merci pour les fleurs, tu t'es souvenu que c'étaient mes préférées, elle dépose un petit baiser sur ma joue et plonge sa concentration sur le reportage télévisé.

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Les pivoines les gars, c'est ça qu'on veut

ref de l'image en haut du chapitre : https://www.pinterest.fr/pin/958703839412419901/

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𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant