𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆

CHAPITRE XIV

CHAPITRE XIV : Mommy issues

Asterine Belvedere

Même après une bonne nuit de sommeil je n'arrive pas à me remettre d'hier soir. Je nage en plein de délire. La façon dont j'ai fuis me refais penser à notre première soirée, celle où il a fait semblant d'être mon petit-ami pour la première fois. Il est évident que je n'aurais pas dû partir mais tout se mêle dans ma tête. Je sens toujours la pression des lèvres de Lysandre sur les miennes, sa main glissant de ma joue à mon cou puis à ma hanche.

_ Tu es avec moi Asterine ?

Je me tourne vers ma mère qui vient tout juste de me sortir de ma rêverie.

_ Oui, quoi maman ?

Elle se resserre un verre de vin et dépose dans mon assiette quelques haricots verts avant de reporter son attention sur moi.

_ Tu rentres à Noël avec moi ou tu restes ici avec Fabiola, à la fin tes grands-parents sont habitués. Vocifère ma mère en buvant une nouvelle gorgée.

_ Je reste à New York, je souffle lasse.

Sur la télé, le film "la soupe aux choux" se joue. Une vieille tradition qui aurait dû disparaître avec mon père je suppose. Ma mère et moi n'avons jamais été très proche, en réalité ma mère n'a jamais été très proche de personne. Elle et mon père se sont mariés d'un commun accord de leurs parents. Mes parents devaient avoir un enfant pour être sûr que l'entreprise familiale pourrait être reprise et ils l'ont fait. Seulement il n'y a plus d'entreprise familiale.

Plus de famille tout court.

Mon téléphone vibre dans ma poche, je le sors discrètement et observe le message apparaître.

|J'avais un t-shirt à toi dans mon sac

Le nom qui s'affiche en haut est celui de Lysandre, "chéri". Avant que je puisse répondre un deuxième message apparaît.

|Je peux passer chez toi cet aprem comme ça je te le rends et on discute d'hier soir

Puis un troisième.

|De l'erreur bis

J'ignore complètement quoi répondre. L'erreur bis.

_ Ton père aurait honte, beugle ma mère me forçant à quitter mon portable des yeux.

Je fronce les sourcils pour me retenir de parler et d'aggraver mon cas.

_ Tu ne viens plus en France, tu viens plus voir ta mère et c'était quand la dernière fois que tu es allée au cimetière voir ton pauvre père ? Elle se lève et claque la bouteille de vin sur la table. Ah oui ! Jamais ! Tu n'es qu'une ingrate ! Une idiote ! Une sotte !

Je me lève de la table en la voyant se déplacer près de moi. Légèrement surprise de ce changement brusque de comportement.

_ Tu n'es qu'une monstrueuse enfant qui n'a jamais mérité tout ça ! Tous les sacrifices que j'ai fait pour toi ! Toute ma vie !

Elle claque à nouveau la bouteille sur la table mais cette fois-ci, le verre se brise. Le vin se répand sur le sol tandis qu'il ne reste que le tesson dans sa main.