CHAPITRE XXII

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CHAPITRE XXII : Noël au complet

Asterine Belvedere


J'ai rarement ressenti autant de stress, j'ai déjà rencontré Louis et Léo mais passer Noël avec eux c'est autre chose. J'ai envoyé au moins six messages à Lysandre pour savoir quelle robe mettre mais il m'a simplement répondu "mets n'importe quoi ça t'ira bien" comme si ça allait m'aider.

    Nous n'avons pas parlé de ce qui s'est passé dans la douche et je n'en ai pas envie. Je n'arrive pas à déterminer où se trouve la limite entre nous et je ne m'étais pas sentis comme ça depuis si longtemps que j'ai pensé que j'aurais le droit moi aussi. Le droit d'être désirée comme toutes les femmes dans ces romcoms des années quatre-vingt dix. Il est évident que je me suis trompée.

    Mon regard balance dans la pièce pour vérifier que je n'ai rien oublié. J'attrape les cadeaux que j'ai faits à Léo et Louis puis glisse sous mon bras les cadeaux pour Lysandre. En bas de mon immeuble, je me pose la question pendant quelques secondes de combien de temps je vais mettre à faire Brooklyn-Upper East Side.

_ Alors Kaporal, lance une voix enjouée derrière moi. Besoin d'aide ?

    Je m'approche de lui pour qu'il m'aide à porter les cadeaux mais ce dernier dépose sa main sur ma joue et m'embrasse si délicatement que j'oublie ce que je porte. Je me précipite vers le cadeau de Louis qui me glisse des mains mais Lysandre me sauve en le rattrapant avant sa chute.

_ Tu me sauves la mise là, c'est une bouteille de vin !

    Il me regarde interloqué avant de commencer à marcher vers la voiture.

_ Tu m'as offert une bouteille de vin ?

_ C'est pour ton oncle espèce d'idiot !

    Je dépose avec soin les cadeaux dans le coffre avant de m'installer côté passager. Évidemment nous n'évitons pas les bouchons de New York mais Lysandre assure qu'il tenait à m'emmener en voiture.

    Pendant que nous sommes bloqués par des voitures devant nous, je remarque que Lysandre s'impatiente. Les traits de son visage se tendent et lorsque nous démarrons enfin, sa main glisse sur ma cuisse et vient s'agripper à cette dernière. Je sens mon corps frissonner à ce contact mais je fais comme si de rien n'était et continue de me perdre dans la contemplation de New York.

    Une douce odeur de cannelle m'accueille dans l'appartement de Lysandre qui est complètement décoré. Au pied du sapin? une immense pile de cadeaux prend place, j'y dépose donc les miens et regarde pendant quelque temps la longue table que mon faux petit-ami vient d'acheter.

    Cependant je n'ai pas plus le temps de m'attarder à observer la pièce que déjà on toque à la porte d'entrée. Lysandre s'approche de moi et glisse son bras sur ma hanche avant de nous regarder dans le miroir juste à côté de la porte. Il vérifie sa cravate une dernière fois puis ouvre à son oncle. Ce dernier à les bras chargés de cadeaux et répète une bonne vingtaine de fois à quel point il est heureux que je passe Noël avec eux, jamais avant on ne m'avait dis ça.

    Nous sommes tous les trois installés dans le canapé, verres de vin à la main tandis que nous attendons Léo.

_ Donc ta mère est rentrée en France ? Me demande Louis en buvant une nouvelle gorgée de liquide bordeaux.

_ C'est exact je réponds froidement avant de me reprendre. Elle retourne voir sa famille mais moi je n'ai jamais été très proche d'eux. Enfin je suppose qu'il doit toujours y en avoir un, de mouton noir ? Un dans chaque famille et j'ai eu le bonheur que ça me tombe dessus.

𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant