CHAPITRE XXVIII

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CHAPITRE XXVIII : Coma éthylique ou overdose ?

Lysandre Delaney

À seize heures pile je suis devant sa porte, je repasse en boucle notre conversation de ce matin toujours autant dans l'incompréhension. Je ne fais que me demander si Amélia a raison ? Si je lui ai vraiment fait ça et que je l'ai refais à Asterine ? Je toque une fois à sa porte en espérant pouvoir lui parler, je veux lui parler. Je ne peux pas rester sur notre discussion précédente.

Mais quand la porte s'ouvre je perds ma langue, elle n'a pas mis de robe dorée mais une bleu clair qui fait ressortir ses yeux. Elle referme la porte derrière moi puis me tend la veste que je lui avais prêté il y a si longtemps que j'en avais oublié son existence.

_ Je devais te la donner mais à chaque fois j'oubliais, je l'ai lavé comme je pouvais, elle souffle en descendant les escaliers.

J'ai l'impression d'être le dernier des idiots, je savais que notre jeu n'allait pas durer toute la vie mais qu'il s'arrête aussi brusquement ? Asterine est arrivée au moment où j'avais besoin d'elle mais j'en ai toujours besoin.

_ Monsieur ?

Je m'excuse d'un geste de la main auprès du chauffeur puis pénètre dans l'habitacle noir. Je m'installe à côté d'Asterine qui crée une distance entre nous. Elle passe les quinze minutes de trajet à contempler les building new yorkais pendant que moi je la contemple profitant comme je peux des potentiels derniers moments que je passe avec elle.

Le premier contact que nous avons est lorsque son bras rejoint le miens pour entrer dans la salle déjà pleine. Nous nous avançons jusqu'à trouver le banc réservé à mon oncle et nous. Plusieurs têtes que je connais vaguement me saluent de loin mais je n'y prête pas attention.

_ Quand tu voudras rentrer on passera chez moi pour que tu récupères tes affaires, je lui chuchote en observant le marié s'avancer vers le petit estrade.

J'ai prononcé cette phrase à contre-cœur mais je me rends compte que c'est exactement ce qu'Asterine voulait entendre quand je sens ses muscles se détendre.

_ Lysandre, mon vieux ça fait un baille.

Je me lève pour saluer Guy, ce dernier me serre dans ses bras et tapote dans mon dos. J'espère qu'il pourra refaire tomber toute la pression et la tension qui règne ici.

_ Georges m'a dit que tu avais trouvé le bon cigare, lance Guy en tendant sa main à Asterine.

_ Sympa la métaphore, je riposte avec un immense sourire. Et toi ton joint est passé où ?

Il me tape dans le dos en riant jusqu'à ce qu'une larme coule sur sa joue. Je finis par me réinstaller près d'Asterine tandis que la femme de Guy s'installe à côté de ce dernier.

Alors que j'allais lancer une énième blague, une musique jouée à l'orgue se fait entendre. Tous les regards se tournent vers l'entrée de l'immense salle de Manhattan. Mary avance lentement dans l'allée avec à son bras Georges, il la dépose en face de son futur mari dont je n'arrive pas à retenir le nom et après cela je décroche.

J'ignore si c'est que le discours est trop long ou qu'il fait trop chaud mais je n'en peux plus. Mon genou se met à se lever de haut en bas tellement vite que bientôt j'ai l'impression que c'est mon corps tout entier qui se secoue.

Je regarde autour de moi pour chercher comment sortir de cette pièce et respirer de l'air frais mais j'ai beau chercher je ne trouve rien. Quand j'ai l'impression que tout commence à tourner, la douceur d'Asterine me ramène à la réalité.

𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant