CHAPITRE VIII

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CHAPITRE VIII : la chambre des étoiles
Lysandre delaney

Tandis que je parle avec mon oncle, il me stoppe en levant sa main. Ses lèvres s'arquent en un fin sourire accentuant ses rides au coin de la bouche.

_ Il semblerait qu'une certaine Stargirl t'a écris, il pointe du doigt mon téléphone portable.

_ C'est Asterine, attends je regarde juste.

|Super sympa la petite photo de toi les fesses à l'air sur la commode

Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je réfléchis quelques secondes à ce que je pourrais répondre.

|J'avais à peine cinq ans

En dix petites secondes je reçois sa réponse.

|Huit plutôt

_ Donc elle est douée au billard, française et en plus d'une famille bourgeoise ?

Je manque de m'étouffer avec mon verre de Bordeaux. Je vais devoir lui faire un interrogatoire parce qu'à ce rythme là on risque de faire démasquer d'ici demain.

_ Comment tu sais ça ?

Un rire d'homme âgé ayant abusé de la cigarette ou plutôt abusé de la vie emplit la pièce. Sa main balaie ses cheveux vers l'arrière.

_ Elle faisait partie de mes invités alors j'ai juste fais quelques recherches. Ses parents sont partis à New York pour développer l'entreprise du père d'Asterine. Ils n'avaient pas autant d'argent que tes parents mais un paquet quand même. Un scandale à fait tout exploser, la famille et l'entreprise. Le père est mort et on dit que la mère est folle. Tu l'as rencontré ?

Je ne connais rien du tout à son histoire, c'est pire qu'une impasse.

_ Non, on parle pas trop de familles. Enfin tu sais, pas facile de balancer que ses parents ont toujours préféré ton frère à toi et que tu étais un gamin paumé qui à dû voir une dizaine de psy et qui s'est jetté du deuxième étage à huit ans. Je veux pas lui faire peur alors qu'elle est parfaite.

Il ravale bruyamment sa salive et se renfrogne dans le fauteuil en cuir marron. Et encore il ne sait pas pour Amélia.

_ Si tous les deux vous continuez à sortir ensemble, tu devras lui en parler sinon elle te le reprochera dans vingt ans quand elle le découvrira par elle même, crois moi.

Je sais qu'il a été marié mais que du jour au lendemain elle s'est cassée avec leur enfant. Pourquoi, ça j'en ai aucune idée. Ma main glisse dans mes cheveux bruns et je me penche en posant mes coudes sur mes genoux.

_ Elle à l'air formidable Lysandre, je sais pas comment tu l'as trouvé mais fais attention à elle. Fais pas comme avec Amé, s'il te plaît.

Ma mâchoire se contracte.

_ Asterine et Amélia sont deux personnes complètement différentes et je préfère mille fois mieux Astée. C'est tout. Amélia est juste, il m'est impossible de finir ma phrase.

_ Amoureuse de ton frère ?

Non, non pas ça. C'est pas ça le problème. Elle est pas normale, elle a, elle m'a...

_ Lysandre tu sais que pour moi tu es comme mon fils, on peut parler de ces choses là.

Pour moi c'est mon père, il m'a tout appris. Il m'a aimé alors que ça semblait être la chose la plus compliquée pour mes parents. Il ne me croirait pas si je lui disais. Qui me croirait ? Amélia est la belle-fille parfaite, elle est si douce avec les enfants. Avec tout le monde sauf avec moi, elle n'était pas douce.

_ C'est normal si ça te blesse tu sais, il force encore un peu plus.

Putain c'est pas ça le problème. Elle est folle. Elle me terrorise complètement rien qu'à parler d'elle, à la seule mention de son nom je suis tétanisé.

_ Il faudrait que tu me donnes une photo de toi et Asterine que je la mette dans un cadre.

Mes mains tremblent et j'espère un instant qu'on m'appelle pour m'échapper de cette discussion. J'attrape mon verre et le finit cul sec en espérant qu'il comprenne que je ne veux pas parler. Il attrape une des fleurs du bouquet d'Asterine qui, par je ne sais quel moyen, s'est retrouvée dans la cuisine.

_ Tu lui as offert des fleurs ?

Je n'arrive même plus à hocher de la tête. Tout se ressasse en moi, j'ai envie de vomir et de dormir pendant tout le reste du week-end. Et demain je vais devoir supporter mes parents en plus de ça.

_ Lysandre tu es avec moi ?

Mon regard se lève vers mon oncle, ses yeux ont l'air grave. J'articule avec difficulté que je pars me coucher. Il m'emboite le pas.

La maison est silencieuse, seul le bruit de nos pas dans les escaliers sont perceptibles. Je me raccroche deux fois à la rambarde lorsque je sens l'équilibre me manquer. Il me suit, je n'ai pas le choix. Je dois monter dans la chambre qu'occupe Asterine.

La chambre de mon oncle se trouve elle aussi au troisième étage, j'y ai souvent dormis quand j'avais peur. Des photos de moi à différents âges jonchent les murs, de mes premiers jours sur Terre à moi diplômé.

J'ouvre la porte de la chambre et tombe né à né avec le papier peint parsemé de cygne. Asterine est profondément endormie et prend à elle seule trois oreillers.Je vide mes poches sur la table de chevet et fait glisser ma montre de mon poignet. Je ne prends pas la peine d'enlever mon pantalon ou mon t-shirt, ça me demande trop d'effort.

Mes doigts glissent sur le visage d'Astée pour lui décaler une mèche blonde qui entravait son visage. Ses joues sont rosies et sa bouche légèrement entrouverte. Je me glisse sous les draps en espérant ne pas la réveiller. J'attrape mon téléphone portable et mets un réveil assez tôt pour être sûre que tout le monde dormira paisiblement.

Puis, une nouvelle notification apparaît. Un message de Léo.

|C'est Amé j'espère qu'on fait pas trop de bruit mais tu peux comprendre. J'ai toujours fait beaucoup de bruit.

Son message est agrémenté d'un emoji faisant un clin d'œil. Je vais vomir ma pizza.

|Ok.

J'espère qu'elle va prendre le message aussi froid qu'il l'est. Elle se comporte pire qu'une gamine.

|Quoi ? Pourquoi tu es froid comme ça ? J'essaie d'être gentille après tout ce que tu m'as fait et c'est comme ça que tu agis ? Comme un gamin pourris gâtés ?

Je prends une grande inspiration, fais une capture d'écran au cas où elle déciderait de tout supprimer et balance mon portable sur la table en bois vernis.

Je plonge toute ma concentration dans la plafond et détaille toutes les moulures pendant des heures à la recherche du sommeil mais impossible. Des centaines d'étoiles sont peintes, c'est pour cela que je l'ai appelé la chambre des étoiles.

Mon regard glisse sur la femme à mes côtés, elle ronfle. C'est une blague j'espère. J'ai envie de prendre le coussin et lui coller sur la tête pour qu'elle arrête. J'ignore pendant combien de temps je la contemple mais une chose est sûre, j'ai l'impression de connaître tous les traits de son visage.

Lorsque mes paupières se ferment enfin, j'espère qu'elles s'ouvriront le plus tard possible.

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Bsarthek Amélia, je peux pas me la voir moi

Bref mes stars j'espère que vous avez aimé ce chapitre ⚡️

ref de l'image : https://www.pinterest.fr/pin/10133167904438871/


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𝐆𝐋𝐎𝐑𝐈𝐎𝐔𝐒 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐑𝐘 - 𝒍𝒂𝒔𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant