NILAJA
Ce n'est qu'à l'aube, lorsque le soleil commence petit à petit à se lever, que la fatigue s'empare doucement de moi et que je peux enfin me reposer, enveloppée dans ma couette douillette.
Et sans que je m'y attende, ma couverture m'est violemment arrachée. J'ai été tirée de mon sommeil si brutalement que j'ai sursauté, complètement déboussolée. Lorsque mes yeux s'ouvrent, je peux voir mon meilleur ami se diriger dans le plus grand des calmes vers mes rideaux pour les ouvrir. La lumière du jour agresse mes yeux, me poussant à les couvrir de mes mains.
— Non, mais Adonis ! criai-je alors qu'il fit le tour de mon lit pour aller ouvrir les deuxièmes rideaux, me poussant à me tourner sur mon côté gauche.
Mon meilleur ami ne prête aucune attention à mes supplications et ouvre grandement les fenêtres de ma chambre. D'après la grimace qu'il fait, lui aussi doit sentir l'odeur du renfermée qui règne entre ces 4 murs.
— Qui t'as appris à réveiller les gens comme ça ?
— Je sais que tu ne dormais pas, je t'ai entendu pleurer ce matin.
Je ravale mes paroles, les yeux fuyants. Mince. Je pensais avoir été plutôt discrète, pourtant.
Son regard nonchalant se pose sur moi et il sourit de satisfaction en voyant mon visage trahir ma réaction. Je détourne ma tête en direction de mon réveil qui affiche 7:30. J'ai vraiment dormi qu'une heure?
Ça explique pourquoi j'ai l'impression que ma tête est en train de tirer de tous les côtés. En plus, je commence à avoir des remontées acides dans la gorge. Dès le matin, vous ne me laissez pas tranquille.
— T'as bien dormi ? m'interroge mon meilleur ami en s'asseyant sur le bout de mon lit.
Je lui lance le regard le plus noir que je possède.
— J'ai dormi telle une princesse, mentis-je le sourire aux lèvres.
Son regard fixe montre qu'il ne me croit pas du tout, mais il n'insiste pas plus. Il pose une main par-dessus le seul pied encore couvert de mon drap pendant que je m'adosse contre ma tête de lit.
— Prépare-toi, dans 20 minutes on va à Los Miserables.
Mon cœur se retourne dans ma poitrine. Excuse-moi, en ce moment mes oreilles me jouent des tours, qu'est ce qu'il vient de dire ?
— Hein, pardon ? Et me consulter, c'est en option ?
Adonis se lève, me tourne déjà le dos et s'apprête à sortir de ma chambre avant que je ne l'arrête.
— Adonis, je te parle !
Ses pas s'arrêtent sur le seuil de la porte. Son long soupir parvient avec une facilité déconcertante jusqu'à mes oreilles, il se retourne et se pose contre l'encadrement de la porte, les bras croisés.
— Je t'écoute.
— Qu'est ce que tu veux aller faire là-bas ?
Ses yeux se plissent, cherchant à comprendre si j'ai été conçu à l'envers. La réponse semble si évidente pour lui, alors que de mon côté, je demande à avoir de la lumière.
— Hier soir, quand tu es allée dormir, dit-il en mimant le signe des guillemets sur le dernier mot, Morgan m'a téléphoné pour parler du renouvellement de mon contrat.
— Quoi ? Il t'a réengagé aussi facilement ?
Je ne sais même pas pourquoi ça me surprend. Notre patron lui fait une confiance aveugle grâce à sa fidélité et son expérience dans le domaine.

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VOLVER A AMAR
RomanceMarrero. « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » étaient les derniers mots que Nilaja avait entendu de l'homme qui a partagé sa vie durant plus d'une décennie quelques heures avant sa mort. Enfouie dans la dépression et complètement coupée de tout s...