XVII - AMISTAD

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NILAJA

Les premiers rayons du soleil qui filtrent à travers les rideaux me bercent. Mes paupières s'ouvrent avec une douce paresse, et je réalise que je me suis assoupie sur le canapé dans la chambre de Sebastián.

Seulement 2 heures.

Je me réveille lentement, me frottant les yeux pour chasser le sommeil. Mon esprit embrumé tente de rassembler les souvenirs de la nuit précédente, mais tout me semble flou, comme si j'avais été transportée dans un rêve étrange. Je me redresse sur le canapé, jetant un regard autour de la pièce, et c'est alors que je remarque la tranquillité qui règne.

La tension qui semblait imprégner l'air hier soir semble avoir disparu, remplacée par un calme paisible.

Il est là, allongé sur le lit, son souffle régulier et paisible. Une mèche rebelle de ses cheveux sombres lui tombe sur le front, lui donnant un air un peu enfantin. Sa respiration est calme, apaisée, et sa main recouvre son ventre encore blessé de la veille.

Un médecin est passé hier soir et lui a fait plusieurs bandages pour réduire les risques d'infections. D'ailleurs, il devrait revenir l'emmener faire des radios et autres.

Je laisse mon regard vagabonder sur son visage, notant chaque détail familier. Ses traits sont détendus, dépourvus de la tension habituelle qui semble le suivre comme une ombre. Sa bouche est légèrement entrouverte, et je peux presque sentir la chaleur de son souffle sur ma peau.

—  Bonjour, Madame Lawal.

Je lève la tête vers ma collègue, Sofia. Glissée dans une blouse, un stéthoscope autour du cou, je comprends très rapidement la situation.

— Tu as été promue !

Mes bras accueillent mon amie dans un câlin doux et rempli de fierté. Après toutes les marches qu'elle a gravies pour arriver au sommet, l'y voilà enfin.

Je suis si fière d'elle.

— Et ouais ! Enfin, j'y suis ! sourit-elle toute émue.

Nous détachons l'une de l'autre et profitant du moment pour prendre des nouvelles l'une de l'autre. Sa vie ne tourne qu'autour de l'hôpital depuis qu'elle est devenue médecin, elle adore son métier mais voudrait avoir un peu plus de répit. Son nouveau poste est toujours supervisé par son supérieur, qui n'a pas changé depuis son premier jour dans les locaux.

Des gémissements de douleur se dressent sur le côté. Les paupières de Sebastián s'ouvrent doucement tandis que Sofia s'approche discrètement de lui. Le visage plissée, les commissures de ses lèvres se lèvent d'un côté alors qu'il cherche une position minimisant sa douleur.

— Cet hôpital sait y faire pour choisir ses dames, sourit-il en balançant un vif coup d'œil dans ma direction.

Oh oh.

J'espère qu'il ne fait aucun sous entendu parce que vu son regard, mon amie sait qu'il ne s'adresse pas directement à elle. Ses mots chargés de subtilités ont le don de me mettre mal à l'aise. Tellement que je suis obligée de faire les cent pas dans la pièce.

Trêve de plaisanterie, Sofia reprend sa casquette de pro et examine son patient. Son visage est tendu, concentré quand elle vérifie méticuleusement chaque hématome, chaque ecchymose et chaque signe de douleur.

Elle saisit doucement le bras du colombien, le manipulant avec précaution, puis elle se tourne vers moi d'une expression sérieuse.

— Ses blessures semblent moins graves que ce que nous pensions initialement.

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