NILAJALe bureau de mon supérieur est aussi oppressant que son propriétaire. Je déteste y être encore plus en sa présence à cause toutes les fois où il a tenté de m'y faire du rentre dedans, ça m'agace parce que je n'ai jamais rien pu faire pour l'en empêcher, par peur de perdre mon travail.
A vrai dire, travailler à depuis longtemps était une option de mon côté de lors que je me suis fiancée à un fils de personne influente. Mais du peu que je me souvienne, ma mère m'a toujours appris à ne pas dépendre d'un homme, encore moins s'il est amoureux de toi. Tôt ou tard, tu te sentiras obligée de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Donc si être une femme indépendante signifie accepter les avances de mon patron sans broncher, je peux bien me plier quelques fois. La psychologie représente tant pour moi, au même titre que cet hôpital que je n'abandonnerai pour rien au monde. Les gens ici comptent trop pour que je ne joue pas mon rôle d'infirmière en chef jusqu'au bout.
En dépit du fait qu'Alexander a une sorte d'obsession envers moi, les jours où il conserve sa casquette de directeur sans arrière pensées me réjouissent. On réussit à avoir une conversation professionnelle sans passer par la case séduction à sens unique.
Malheureusement, ce jour fait exception à la règle.
— Tu es encore plus belle qu'hier, Nila.
Je grimace à l'évocation de mon surnom sur ses lèvres. Heureusement que nous venons de terminer notre réunion et que je peux enfin m'extirper de cet endroit qui me comprime autant physiquement que mentalement. Mon supérieur se lève en même temps que moi alors que j'ignore complètement son commentaire déplacé.
Mes poumons accueillent la nouvelle bouffée d'air frais cachée derrière la porte. Ce sentiment est de très courte durée car je sens son air chaud tapé contre l'arrière de ma tête.
— Je pense que nous n'avons plus rien à nous dire, j'ignore pourquoi vous continuez à me coller, lâchai-je sans lui lancer le moindre coup d'œil.
Son rire résonne en écho autour de nous tandis qu'il continue à m'emboîter le pas. Il ne va jamais me lâcher celui-là.
— Allez, ma Nila...
— Pour commencer, je ne suis pas votre Nila, je le coupe avec amertume, les mains glissées dans les poches de ma blouse.
— Peu importe, je suis intéressé par toi depuis ton arrivée ici mais tu ne m'as jamais donné ma chance.
— Ouais et je pensais que vous auriez eu le temps de réfléchir aux raisons.
J'ouvre mon bureau en allumant la lumière avec mon coude. C'est vraiment le bazar ici, il faut vraiment que je songe à ranger un de ces quatre.
— Je me suis toujours dit que tu avais peur que quelqu'un nous découvre, sourit-il, les bras croisés sur sa poitrine.
Je retire ma blouse et l'accroche sur mon porte-manteau sous le regard pervers d'Alexander. Son corps appuyé contre l'encadrement laisse ses bras musclés se contracter sous la pression.
— Si vous voulez que je vous énumère toutes les raisons pour lesquelles vous ne m'attirez pas, prenez place, la liste est longue.
J'intercepte mon talkie-walkie et éteins la lumière avant d'être freiné par Morgan toujours planté au même endroit. Un soupir s'évade alors que je le pousse hors de mon chemin d'une main sur son torse, un mouvement qui a le don de me déclencher des nausées.
— Tu me chagrines beaucoup en disant ça, ironise-t-il en attrapant mon poignet.
Je me détache violemment de sa saisie et continue ma route vers le réfectoire.

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VOLVER A AMAR
RomanceMarrero. « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » étaient les derniers mots que Nilaja avait entendu de l'homme qui a partagé sa vie durant plus d'une décennie quelques heures avant sa mort. Enfouie dans la dépression et complètement coupée de tout s...