XIV - GRACIAS

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NILAJA

Il doit être 18 heures lorsque je quitte mon bureau après cette nouvelle journée de travail. Je suis tellement épuisée, mon corps ne s'est pas reposé de la nuit. Cela doit faire plus de 20 heures que je suis éveillée et la fatigue commence sincèrement à se faire sentir. Enchaîner un vol et un travail est une très mauvaise idée que je ne reproduirai probablement jamais.

Mon manteau sur le dos, je m'assure que tous les appareils électroniques soient bien éteints dans mon bureau, avant de refermer la porte derrière moi.

En me dirigeant vers la sortie, je plonge mes mains dans mes poches à la recherche de mon badge et réalise que je ne l'ai pas.

Merde.

Il doit sûrement se trouver dans la salle des infirmiers. J'ai dû l'oublier en allant voir Adonis et Sam.

C'est donc en râlant, je me dirige vers l'ascenseur pour me rendre l'étage. Il se trouve au cinquième et je dois seulement monter d'un niveau. Mais il est hors de question que je prenne les escaliers. La fatigue est très clairement en train de prendre le dessus sur mon corps, ça ne m'étonnerait pas que je manque une marche et m'évanouie dans les escaliers. A cette heure-ci, tout le monde doit être occupé et je n'ai pas mon talkie sur moi pour appeler qui que ce soit. Si je fais un avec, personne ne sera là pour s'occuper de moi.

Alors j'attends patiemment que l'ascenseur arrive au rez-de-chaussée. Une fois dans la cabine, j'appuie sur le bouton de l'étage et affale mon corps contre un désespoir murs. Je consulte mes différents messages reçus dans la journée et réponds uniquement à ceux de mon meilleur ami, qui me demande à quelle heure je compte rentrer.

Les paupières lourdes, je tape une réponse rapide à mon meilleur ami en priant de tout cœur qu'elle ait du sens. La seule chose à laquelle je pense en ce moment est la manière dont je vais m'effondrer sur mon canapé en rentrant à la maison. Pas sur le lit. Je n'aurai pas la force de me changer une fois arrivée et encore moins de me laver.

Une fois le texto envoyé, je range mon appareil dans la poche arrière de mon pantalon avant de sortir de la cabine, après que les portes s'ouvrent. L'étage est complètement plongé dans la pénombre, signe de l'absence de vie. Seul le bruit de mes talons claquant sur le sol résonnait accompagné de celui de mes clefs que je sortais de mon sac pour déverrouiller la porte.

Je la pousse, lorsque j'entends le loquet s'ouvrir, puis entre me mettant tout de suite à la recherche de mon badge. Heureusement que l'endroit exact où je l'avais laissé m'était resté en tête, ce qui a rendu cette recherche assez rapide.

Après l'avoir saisi, je sors de la pièce sans oublier de la verrouiller derrière moi.

Et c'est quand je tourne les talons pour reprendre le chemin vers l'ascenseur que mon corps se fige en voyant une silhouette dans le noir. La carrure imposante de cette personne me laisse penser que c'est un homme. Nous restons plusieurs secondes dans le silence, à nous fixer sans bouger d'un poil, la boule se formant dans mon ventre.

Les battements de mon cœur accélèrent de plus en plus lorsque j'entendis ses pas approcher de plus en plus de moi et instinctivement, je recule jusqu'à avoir le dos collé au mur.

— E- Enos ?

Ma voix tremble plus que je ne l'aurais voulu. Le premier prénom auquel j'ai pensé est le sien. L'heure du dîner approche, la moitié des patients doivent encore être dans la chambre et l'autre partie doit rôder dans les couloirs. Généralement Enos fait plutôt de la deuxième catégorie de personne, il ne se couche jamais tant que je ne suis pas rentrée.

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