NILAJA— Nila..? Je peux entrer ?
La voix de Samantha résonne derrière la porte de mon bureau.
Tiens . Je dois dire que ça fait un moment que nous ne nous sommes pas adressées la parole.
— Oui, bien sûr.
Le battant s'ouvre sur la blonde, les bras chargés de petites confiseries.
Immédiatement, un sourire vient illuminer mon visage à la vue de cette scène que je connais si bien. Nos fameux petits goûters tous les trois.
Samantha dépose ses recharges sur le bureau, je pouffe alors de rire face à toutes les munitions que sa petite personne à pu apporter.
— Où est-ce que t'as trouvé tout ça ? je m'exclame, stupéfaite.
— On peut dire que j'ai des contacts, plaisante-t-elle en s'installant sur l'une des chaises.
Nous échangeons un long regard silencieux, lourds de non dits. Je lis dans son regard sa volonté de me dire quelque chose, et la fâcheuse habitude qu'elle a de mordiller sa lèvre n'aide en rien son esprit à se dérober de la situation.
Elle fuit rapidement mon regard avant de soupirer.
— Nilaja.. Tu sais à propos de..
— Je n'ai rien dit. A personne.
Je sens une petite pression se retirer des épaules, et je dois avouer que ça me pince le cœur de voir qu'elle a aussi longtemps douté de moi comme ça.
A vrai dire, tu n'es pas bien placée pour faire des réflexions à ce sujet étant donné les soupes de langues que tu as fait récemment à ton patient.
Oh la ferme toi, hein.
— Je sais.. Et je t'en remercie. Normalement en tant qu'infirmière en cheffe, tu aurais dû rapporter mes comportements..
Un soupir m'échappe. Elle a totalement raison.
Mais pour être honnête, mon rôle d'infirmière n'est plus respecté depuis un moment alors autant briser les règles jusqu'au bout.
Surtout si c'est pour protéger des péchés que j'ai moi-même commis.
— Ouais, mais avant d'être ta « cheffe », je suis ton amie.
Et même si ce que tu fais est complètement inadmissible, je prends une pause, les sentiments ne se négocient pas.
Bordel, mais qu'est-ce qu'elle est hypocrite celle-là.. En plus, les conseils que je donne viennent de la cause de mon bonh-
Malheur. Je voulais dire malheur.
Les ongles de Sam s'entrechoquent de stress sous mes paroles.
— C'était pas mon intention.. Ça s'est fait tout seul, Nila... se justifie-t-elle.
Oh, crois-moi, je te comprends mieux que personne. Je ne serais probablement pas la dernière à te taper sur les doigts.
La commissure de mes lèvres s'étire gentiment.
— T'es amoureuse, hein?
Ses joues s'empourprent à ma question inattendue, ce qui me fait glousser.
— Pas besoin de me répondre, ton visage parle à ta place.
Elle cache sa figure entre ses mains, me laissant seulement entrevoir ses iris grises tempêtes.

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VOLVER A AMAR
RomanceMarrero. « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » étaient les derniers mots que Nilaja avait entendu de l'homme qui a partagé sa vie durant plus d'une décennie quelques heures avant sa mort. Enfouie dans la dépression et complètement coupée de tout s...